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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre
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Laffaire Saint-Fiacre
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Описание книги "Laffaire Saint-Fiacre"

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Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


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— Émile… Où es-tu ?…

Le prêtre priait, accoudé au buffet. Dans un coin, Métayer et son avocat restaient immobiles, les regards fixés à la porte.

Maurice de Saint-Fiacre entra, la tête haute.

— Messieurs… commença-t-il.

Mais non ! Il ne pouvait plus parler. L’émotion l’étouffait. Il était à bout de résistance.

Il serra la main du docteur, celle de Maigret. Il leur faisait comprendre qu’ils n’avaient plus qu’à partir. Puis, se tournant vers Métayer et son compagnon, il attendit.

Ces deux-là ne semblaient pas comprendre. Ou bien la terreur les paralysait.

Pour leur montrer le chemin, il fallut un geste, suivi d’un claquement des doigts.

Rien d’autre !

Si, pourtant ! L’avocat cherchait son chapeau et Saint-Fiacre gémit :

— Plus vite !…

Derrière une porte, Maigret entendit un murmure et il devina que c’étaient les domestiques qui étaient là, à essayer de deviner ce qui se passait dans le château.

Il endossait son lourd pardessus. Il éprouva le besoin, une fois de plus, de serrer la main de Saint-Fiacre.

La porte était ouverte. Dehors, c’était une nuit claire et froide, sans un nuage. Les peupliers se découpaient sur un ciel baigné de lune. Des pas résonnaient quelque part, très loin, et il y avait de la lumière aux fenêtres de la maison du régisseur.

— Non, restez, vous, monsieur le curé…

Et la voix de Maurice de Saint-Fiacre dit encore dans le couloir sonore :

— Maintenant, si vous n’êtes pas trop fatigué, nous allons veiller ma mère…

XI



Le sifflet à deux sons


— Il ne faut pas m’en vouloir si je vous soigne si mal, monsieur Maigret… Mais, avec l’enterrement…

Et la pauvre Marie Tatin s’affairait, préparait des caisses entières de bouteilles de bière et de limonade :

— Surtout que ceux qui habitent trop loin viendront casser la croûte…

Les champs étaient blancs de gelée et les herbes cassaient sous les pas. De quart d’heure en quart d’heure, les cloches de la petite église sonnaient le glas.

Le corbillard était arrivé dès le petit jour et les croque-morts étaient installés à l’auberge, en demi-cercle autour du poêle.

— Cela m’étonne que le régisseur ne soit pas chez lui ! leur avait dit Marie Tatin. Il est sans doute au château, près de M. Maurice…

Et, déjà, l’on apercevait quelques paysans qui avaient revêtu leurs habits du dimanche. Maigret achevait son petit déjeuner quand, par la fenêtre, il vit arriver l’enfant de chœur, que sa mère tenait par la main. Mais la maman ne l’accompagna pas jusqu’à l’auberge. Elle s’arrêta à l’angle de la route, là où elle croyait n’être pas vue, et elle poussa son fils en avant comme pour lui donner l’impulsion nécessaire à atteindre l’auberge de Marie Tatin.

Quand Ernest entra, il était sûr de lui. Aussi sûr qu’un gamin qui, à la distribution des prix, récite une fable répétée pendant trois mois.

— M. le commissaire est-il ici ?

Au moment même où il demandait cela à Marie Tatin, il apercevait Maigret et s’avançait vers lui, les deux mains dans les poches, l’une d’elles tripotant quelque chose.

— Je suis venu pour…

— Montre-moi ton sifflet.

Du cou, Ernest recula d’un pas, détourna le regard, réfléchit, murmura :

— Quel sifflet ?

— Celui que tu as en poche… Il y a longtemps que tu as envie d’un sifflet de boy-scout ?…

L’enfant le tirait machinalement de sa poche, le posait sur la table.

— Et maintenant, raconte-moi ta petite histoire.

Un coup d’œil méfiant, puis un imperceptible haussement d’épaules. Car Ernest était déjà malin. On lisait clairement dans son regard :

— Tant pis ! J’ai le sifflet ! Je vais dire ce qu’on m’a commandé de dire…

Et il récita :

— C’est rapport au missel… Je ne vous ai pas tout dit, l’autre jour, parce que vous me faisiez peur… Mais maman veut que j’avoue la vérité… On est venu me demander le missel, un peu avant la grand-messe…

N’empêche qu’il était rouge, qu’il reprit soudain le sifflet comme s’il eût craint de le voir confisqué à cause de son mensonge.

— Et qui est venu te trouver ?

— M. Métayer… Le secrétaire du château…

— Viens t’asseoir près de moi… Veux-tu boire une grenadine ?

— Oui… Avec de l’eau qui pique…

— Apporte-nous une grenadine à l’eau de Seltz, Marie… Et toi, tu es content de ton sifflet ?… Fais-le marcher…

Les croque-morts se retournèrent en entendant siffler.

— C’est ta mère qui te l’a acheté, hier après-midi, pas vrai ?

— Comment le savez-vous ?

— Combien lui a-t-on donné, hier, à la banque, à ta mère ?

Le rouquin le regarda dans les yeux. Il n’était plus pourpre, mais tout pâle. Il eut un coup d’œil vers la porte, comme pour mesurer la distance qui l’en séparait.

— Bois ta grenadine… C’est Émile Gautier qui vous a reçus… Il t’a fait répéter ta leçon…

— Oui !

— Il t’a bien dit d’accuser Jean Métayer ?

— Oui.

Et, après un temps de réflexion :

— Qu’est-ce que vous allez me faire ?

Maigret oublia de répondre. Il pensait. Il pensait que son rôle dans cette affaire s’était borné à apporter le dernier chaînon, un tout petit chaînon qui bouclait parfaitement le cercle.

C’était bien Jean Métayer que Gautier voulait faire accuser. Mais la soirée de la veille avait bouleversé ses plans. Il avait compris que l’homme dangereux, ce n’était pas le secrétaire, mais le comte de Saint-Fiacre.

Si tout avait réussi, il eût été obligé, de bonne heure, d’aller rendre visite au rouquin pour lui apprendre une nouvelle leçon.

— Tu diras que c’est M. le comte qui t’a demandé le missel…

Et le gosse répétait maintenant :

— Qu’est-ce que vous allez me faire ?

Maigret n’eut pas le temps de répondre. L’avocat descendait l’escalier, pénétrait dans la salle d’auberge, s’approchait de Maigret, la main tendue, avec un rien d’hésitation.

— Vous avez bien dormi, monsieur le commissaire ?… Excusez-moi… Je veux vous demander conseil, au nom de mon client… C’est fou ce que je puis avoir mal à la tête…

Il s’assit, se laissa tomber plutôt sur le banc.

— C’est bien à dix heures que les obsèques…

Il regardait les croque-morts, puis les gens qui passaient sur la route, attendant l’heure de l’enterrement.

— Entre nous, croyez-vous que le devoir de Métayer soit de… Comprenez-moi bien… Nous nous rendons compte de la situation et c’est justement par délicatesse que…

— Je peux partir, monsieur ?

Maigret n’entendit pas. Il parlait à l’avocat.

— Vous n’avez pas encore compris ?

— C’est-à-dire que si l’on examine…

— Un bon conseil : n’examinez rien du tout !

— C’est votre avis qu’il vaut mieux partir sans ?…

Trop tard ! Ernest, qui avait repris son sifflet, ouvrait la porte et s’en allait à toutes jambes.

— Légalement, nous sommes dans une situation excel…

— Excellente, oui !

— N’est-ce pas ?… C’est ce que je disais à…

— Il a bien dormi ?

— Il ne s’est même pas déshabillé… C’est un garçon très nerveux, très sensible, comme beaucoup de jeunes gens de bonne famille et…

Mais les croque-morts tendaient l’oreille, se levaient, payaient leurs consommations. Maigret se leva aussi, décrocha son pardessus à col de velours, essuya son chapeau melon avec sa manche.

— Vous avez tous les deux l’occasion de filer à l’anglaise pendant…

— Pendant l’enterrement ?… Dans ce cas, il faut que je téléphone pour un taxi.

— C’est cela…

Le prêtre en surplis. Ernest et deux autres enfants de chœur avec leur robe noire. La croix qu’un curé d’un village voisin portait en marchant vite, à cause du froid. Et les chants liturgiques qu’ils lançaient en courant le long de la route.

Les paysans étaient groupés au pied du perron. On ne voyait rien à l’intérieur. Enfin la porte s’ouvrit et le cercueil parut, porté par quatre hommes.

Derrière, une haute silhouette. Maurice de Saint-Fiacre, très droit, les yeux rouges.

Il n’était pas en noir. Il était le seul à n’être pas en deuil.

Et pourtant quand, du haut du perron, il laissa errer son regard sur la foule, il y eut comme une gêne.

Il sortait du château, sans personne à ses côtés. Et tout seul il suivait la bière…

De la place où il était, Maigret apercevait la maison du régisseur qui avait été la sienne et dont portes et fenêtres étaient closes.

Les persiennes du château étaient closes aussi. Dans la cuisine, seulement, des domestiques collaient leur face aux vitres.

Un bruissement de chants sacrés presque étouffés par les pas qui faisaient grincer le gravier.

Les cloches qui sonnaient à toute volée.

Deux regards se rencontrèrent : celui du comte et celui de Maigret.

Est-ce que le commissaire se trompait ? Il lui sembla que sur les lèvres de Maurice de Saint-Fiacre flottait une ombre de sourire. Non pas le sourire du Parisien sceptique, du fils de famille décavé.

Un sourire serein, confiant…

Pendant la messe, tout le monde put entendre la corne grêle d’un taxi : une petite crapule qui fuyait en compagnie d’un avocat abruti par la gueule de bois !


Antibes, « Les Roches-Grises », janvier 1932


FIN


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