» » » Simenon, Georges - Maigret et son mort


Авторские права

Simenon, Georges - Maigret et son mort

Здесь можно скачать бесплатно "Simenon, Georges - Maigret et son mort" в формате fb2, epub, txt, doc, pdf. Жанр: Полицейский детектив. Так же Вы можете читать книгу онлайн без регистрации и SMS на сайте LibFox.Ru (ЛибФокс) или прочесть описание и ознакомиться с отзывами.
Simenon, Georges - Maigret et son mort
Рейтинг:
Название:
Maigret et son mort
Автор:
Издательство:
неизвестно
Год:
неизвестен
ISBN:
нет данных
Скачать:

99Пожалуйста дождитесь своей очереди, идёт подготовка вашей ссылки для скачивания...

Скачивание начинается... Если скачивание не началось автоматически, пожалуйста нажмите на эту ссылку.

Вы автор?
Жалоба
Все книги на сайте размещаются его пользователями. Приносим свои глубочайшие извинения, если Ваша книга была опубликована без Вашего на то согласия.
Напишите нам, и мы в срочном порядке примем меры.

Как получить книгу?
Оплатили, но не знаете что делать дальше? Инструкция.

Описание книги "Maigret et son mort"

Описание и краткое содержание "Maigret et son mort" читать бесплатно онлайн.








À quel moment le mari de Nine devint-il le mort de Maigret, comme on devait l’appeler à la P. J. ? Peut-être dès leur première rencontre, si l’on peut dire, cette nuit-là, place de la Concorde. L’inspecteur Lequeux, en tout cas, fut frappé par l’attitude du commissaire. C’était difficile de préciser en quoi celle-ci n’était pas tout à fait normale. Dans la police, on a l’habitude des morts violentes, des cadavres les plus inattendus qu’on manie avec une indifférence professionnelle, quand on ne plaisante pas à leur sujet à la façon des internes dans les salles de garde. Maigret, d’ailleurs, ne paraissait pas ému au vrai sens du mot.

Mais pourquoi, par exemple, ne commençait-il pas, tout naturellement, par se pencher sur le corps ? Il tirait d’abord quelques bouffées de sa pipe, restait debout au milieu du groupe d’agents en uniforme, à bavarder avec Lequeux, à regarder vaguement une jeune femme en robe de lamé et en manteau de vison qui venait de descendre de voiture en compagnie de deux hommes et qui attendait, la main crispée au bras de l’un deux, comme s’il devait encore se passer quelque chose.

Ce ne fut qu’après un certain temps qu’il s’approcha lentement de la forme étendue, de la tache beige de l’imperméable, et se courba, lentement toujours – comme il l’aurait fait pour un parent ou un ami, devait dire plus tard l’inspecteur Lequeux.

Et, quand il se redressa, ses sourcils étaient froncés, on le sentait furieux, il questionnait, sur un tel ton qu’il semblait rendre responsable ceux qui étaient là :

— Qui est-ce qui a fait ça ?

À coups de poing, à coups de talon ? On ne pouvait pas le savoir. En tout cas, avant ou après avoir tué l’homme d’un coup de couteau, on l’avait frappé assez violemment, à plusieurs reprises, pour que son visage fût tuméfié, une lèvre fendue, toute une moitié de la figure déformée.

— J’attends le fourgon mortuaire, annonça Lequeux.

Sans ses meurtrissures, l’homme devait avoir un visage banal, plutôt jeune, plutôt gai sans doute. Jusque dans la mort, on retrouvait dans son expression quelque chose de candide.

Pourquoi la femme en vison, elle, était-elle plus remuée par la vue d’un pied vêtu seulement d’une chaussette mauve ? C’était ridicule, ce pied déchaussé, sur le trottoir, à côté d’un autre pied au soulier de chevreau noir. C’était nu, intime. Cela ne faisait pas vraiment mort. Ce fut Maigret qui s’éloigna et qui, à six ou sept mètres de là, alla ramasser la seconde chaussure sur le trottoir.

Après quoi, il ne dit plus rien. Il attendit en fumant. D’autres curieux se mêlèrent au groupe chuchotant. Puis le fourgon mortuaire s’arrêta au bord du trottoir, et deux hommes soulevèrent le corps. En dessous, le sol était nu, sans une trace de sang.

— Vous n’aurez qu’à m’envoyer votre rapport, Lequeux.

N’était-ce pas maintenant que Maigret prenait possession du mort, en montant à l’avant du fourgon et en laissant les autres en plan ?

Il en fut ainsi toute la nuit. Il en fut encore ainsi le matin. On eût dit que le corps lui appartenait, que ce mort-là était son mort.

Il avait donné des ordres pour que Moers, un des spécialistes de l’Identité Judiciaire, l’attendît à l’Institut médico-légal. Moers était jeune, maigre et long ; son visage ne souriait jamais, et de gros verres effaçaient ses yeux timides.

— Au travail, mon petit...

Il avait alerté aussi le docteur Paul, qui arriverait d’un moment à l’autre. Avec eux, il n’y avait qu’un gardien et, dans leurs tiroirs glacés, les morts anonymes ramassés à Paris pendant les derniers jours.

La lumière était crue, les paroles rares, les gestes précis. Ils faisaient penser à des ouvriers consciencieux penchés sur un délicat travail de nuit.

Dans les poches, on ne trouva presque rien. Un paquet de tabac gris et un carnet de papier à cigarettes, une boîte d’allumettes, un canif assez ordinaire, une clef d’un modèle peu récent, un crayon et un mouchoir sans initiale. Un peu de menue monnaie, dans la poche du pantalon, mais pas de portefeuille, aucune pièce d’identité.

Moers saisissait les vêtements un à un, avec précautions, les glissait chacun dans un sac en papier huilé, qu’il refermait ensuite. Il agit ainsi aussi bien pour la chemise que pour les souliers et les chaussettes. Tout cela était d’une qualité moyenne. Le veston portait la marque d’un magasin de confection du boulevard Sébastopol et le pantalon, plus neuf, n’était pas de la même teinte.

Le mort était tout nu quand le docteur Paul arriva, la barbe soignée, l’œil clair, encore qu’il eût été réveillé en pleine nuit.

— Alors, mon bon Maigret, que raconte ce pauvre garçon ?

Parce qu’en somme il s’agissait, maintenant, de faire parler le mort. C’était de la routine. Normalement, Maigret aurait dû aller dormir, et le matin il aurait reçu les différents rapports à son bureau.

Or il tenait à assister à tout, la pipe aux dents, les mains dans les poches, l’œil vague et endormi.

Le docteur, avant d’opérer, dut attendre les photographes qui étaient en retard, et Moers profitait de ce répit pour curer avec soin les ongles du cadavre, ceux des mains comme ceux des pieds, recueillant attentivement les moindres débris dans des petits sachets, sur lequel il traçait des signes cabalistiques.

— Ça ne va pas être facile de lui donner l’air rigolo, remarqua le photographe après avoir examiné le visage du mort.

Travail de routine, toujours. D’abord les photos du corps, de la blessure. Puis, pour la diffusion dans les journaux aux fins d’identification, une photographie du visage, mais une photographie aussi vivante que possible. Voilà pourquoi le technicien était occupé à maquiller le mort qu’on voyait à présent, dans la lumière glacée, plus blême que jamais, mais avec des pommettes roses et une bouche peinte de racoleuse.

— À vous, docteur...

— Vous restez, Maigret ?

Il resta. Jusqu’au bout. Il était six heures et demie du matin quand le docteur Paul et lui allèrent boire un café arrosé dans un petit bar dont les volets venaient de s’ouvrir.

— Je suppose que vous n’avez pas envie d’attendre mon rapport... Dites donc, c’est une affaire importante ?

— Je ne sais pas...

Autour d’eux, des ouvriers mangeaient leurs croissants, les yeux encore pleins de sommeil, et le brouillard matinal mettait des perles d’humidité sur les pardessus. Il faisait frais. Dans la rue, chacun était précédé d’un léger nuage de vapeur. Des fenêtres s’éclairaient les unes après les autres aux différents étages des maisons.

— Je vous dirai d’abord que c’est un homme de condition modeste. Probablement a-t-il eu une enfance pauvre et assez peu soignée, si j’en crois la formation des os et des dents... Ses mains ne trahissent pas un métier déterminé... Elles sont fortes, mais relativement soignées... L’homme ne devait pas être un ouvrier... Pas un employé non plus, car ses doigts n’ont pas les déformations, si légères soient-elles, qui indiquent qu’on a beaucoup écrit, soit à la main, soit à la machine... Par contre, il a les pieds sensibles et affaissés de quelqu’un qui passe sa vie debout…

Maigret ne prenait pas de notes. Tout cela se gravait dans sa mémoire.

— Passons à la question importante : l’heure du crime... Sans crainte de me tromper, je peux la fixer entre huit heures et dix heures du soir...

Maigret avait déjà été mis au courant, par téléphone, du témoignage des noctambules et de la présence de la Citroën jaune place de la Concorde un peu après une heure du matin.

— Dites-moi, docteur, vous ne remarquez rien d’anormal ?

— Que voulez-vous dire ?

Il y avait trente cinq ans que le docteur à la barbe quasi légendaire était médecin légiste, et les affaires criminelles lui étaient plus familières qu’à la plupart des policiers.

— Le crime n’a pas été commis place de la Concorde.

— C’est évident.

— Il a probablement été perpétré dans un endroit écarté.

— Probablement.

— D’habitude, quand on prend le risque de transporter un cadavre, surtout dans une ville comme Paris, c’est pour le cacher, pour essayer de le faire disparaître ou pour retarder sa découverte.

— Vous avez raison, Maigret. Je n’y pensais pas.

— Cette fois, au contraire, nous voyons des gens risquer de se faire prendre, en tout cas, nous donner une piste, pour venir déposer un cadavre en plein cœur de Paris, à l’endroit le plus en vue, où il était impossible qu’il restât dix minutes, même en pleine nuit, sans être découvert...

— Autrement dit, les assassins voulaient qu’il fût découvert. C’est bien ce que vous pensez, n’est-ce pas ?

— Pas tout à fait. Peu importe.

— Ils ont pourtant pris leurs précautions pour qu’il ne fût pas facilement reconnu. Les coups au visage n’ont pas été portés avec des poings nus, mais avec un instrument lourd dont je suis malheureusement incapable de déterminer la forme...

— Avant la mort ?

— Après... Quelques minutes après...

— Vous êtes sûr que ce n’est que quelques minutes après ?

— Moins d’une demi-heure, j’en jurerais... Maintenant, Maigret, il y a un autre détail que je ne signalerai probablement pas dans mon rapport, parce que je n’en suis pas sûr et que je ne tiens pas à être contredit par les avocats quand cette affaire-là passera en Cour d’Assises... J’ai longuement examiné la blessure, vous m’avez vu... J’ai eu à étudier quelques centaines de coups de couteau... Je jurerais que celui-ci n’a pas été donné à l’improviste...

« Imaginez deux hommes debout, en train de discuter... Ils sont face à face, et l’un des deux frappe... Il lui serait impossible de provoquer une blessure comme celle que j’ai examinée... Le coup n’a pas non plus été porté dans le dos...

« Par contre, supposez que quelqu’un soit assis, ou même debout, mais tout occupé à autre chose... On s’approche lentement par derrière, on passe une main autour de lui et on enfonce le couteau avec précision, avec vigueur...

« Tenez, plus exactement encore, c’est comme si la victime avait été attachée, ou maintenue immobile, et comme si quelqu’un l’avait alors littéralement « opérée »... Vous comprenez ?

— Je comprends.

Maigret savait bien que le mari de Nine n’avait pu être attaqué par surprise, lui qui fuyait depuis vingt-quatre heures devant ses meurtriers.

Ce qui n’était pour le docteur Paul qu’un problème en quelque sorte théorique avait, aux yeux de Maigret, une humanité plus chaude.

Il lui avait été donné, à lui, d’entendre la voix de l’homme. Il l’avait presque vu. Il l’avait suivi pas à pas, de bistrot en bistrot, au cours de son périple affolé à travers certains quartiers de Paris, toujours les mêmes, dans le secteur Châtelet-Bastille.

Les deux hommes suivaient les quais, Maigret fumant sa pipe, et le docteur Paul cigarette sur cigarette – il ne cessait de fumer pendant les autopsies et prétendait volontiers que le tabac est le meilleur antiseptique. L’aube pointait. Des trains de bateaux commençaient à descendre la Seine. On voyait des clochards, engourdis par le froid de la nuit, gravir, les membres roides, les escaliers des quais où ils avaient dormi à l’abri d’un pont.

— L’homme a été tué très peu de temps après son dernier repas, peut-être tout de suite après.

— Vous savez ce qu’il a mangé ?

— Une soupe aux pois, de la brandade de morue et une pomme. Il a bu du vin blanc. J’ai retrouvé aussi dans l’estomac des traces d’alcool.

Tiens ! Ils passaient justement devant les Caves du Beaujolais, dont le patron venait de retirer les volets de bois. On apercevait la salle sombre et on reniflait au vol une odeur de vinasse.

— Vous rentrez chez vous ? questionnait le docteur qui se disposait à prendre un taxi.

— Je monte à l’Identité Judiciaire.

La grande maison, quai des Orfèvres, était presque vide, avec l’équipe des balayeurs dans les couloirs et dans les escaliers encore imprégnés de l’humidité de l’hiver.

Dans son bureau, Maigret trouva Lucas, qui venait de s’endormir dans le fauteuil du commissaire.

— Rien de nouveau ?

— Les journaux ont la photographie ; quelques-uns seulement la publieront dans l’édition du matin, car ils l’ont reçue tard.

— L’auto ?

— J’en suis à la troisième Citroën jaune, mais aucune ne colle.

— Tu as téléphoné à Janvier ?

— Il sera ici à huit heures pour me relayer.

— Si on me demande, je suis là-haut... Avertis le standard, qu’on me passe toutes les communications...

Il n’avait pas sommeil, mais il était lourd, ses mouvements étaient plus lents que d’habitude. Il gravissait un escalier étroit, interdit au public, qui le conduisait dans les combles du Palais de Justice. Il ne faisait qu’entrouvrir une porte aux vitres dépolies, apercevait Moers penché sur des appareils, continuait son chemin et pénétrait aux sommiers.

Avant même qu’il eût parlé, le spécialiste des empreintes digitales secouait négativement la tête :

— Rien, monsieur le commissaire...

Autrement dit, le mari de Nine n’avait jamais eu affaire à la justice française.

Maigret quittait la bibliothèque aux fiches, retournait chez Moers, retirait son pardessus puis, après un instant d’hésitation, sa cravate qui lui serrait le cou.

Le mort n’était pas ici, mais il était aussi présent que dans celui des casiers de l’Institut médico-légal – le numéro 17 – où le garde l’avait installé.

On parlait peu... Chacun poursuivait son travail sans s’apercevoir qu’un rayon de soleil se glissait dans la fenêtre mansardée. Dans un coin se dressait un mannequin articulé qui avait servi souvent et que Maigret utilisait à nouveau.

Moers, qui avait eu le temps de battre les vêtements dans leurs sacs de papier respectifs, analysait les poussières ainsi recueillies.

Maigret, à son tour, s’occupait de ces vêtements. Avec des gestes soigneux d’étalagiste, il commençait par la chemise et le caleçon pour habiller le mannequin qui avait à peu près la taille du mort

Il venait de passer le veston quand Janvier entra, tout frais car il avait dormi dans son lit et ne s’était levé qu’avec le jour.

— Ils l’ont eu, dites donc, patron.

Il chercha Moers des yeux, lui adressa un clin d’œil, ce qui signifiait que le commissaire n’était pas d’humeur « causante ».

— On vient de signaler une nouvelle auto jaune. Lucas, qui s’en est occupé, affirme que ce n’est pas la nôtre. D’ailleurs, le numéro finit par un 9 et non par un 8...

Maigret reculait, pour juger son œuvre.

— Il n’y a rien qui te choque ? questionna-t-il.

— Attendez... Non... Je ne vois pas... L’homme était un peu plus petit que le mannequin... Le veston paraît trop court...

— C’est tout ?

— La déchirure produite par le couteau n’est pas large...

— Rien d’autre ?

— Il ne portait pas de gilet...


На Facebook В Твиттере В Instagram В Одноклассниках Мы Вконтакте
Подписывайтесь на наши страницы в социальных сетях.
Будьте в курсе последних книжных новинок, комментируйте, обсуждайте. Мы ждём Вас!

Похожие книги на "Maigret et son mort"

Книги похожие на "Maigret et son mort" читать онлайн или скачать бесплатно полные версии.


Понравилась книга? Оставьте Ваш комментарий, поделитесь впечатлениями или расскажите друзьям

Все книги автора Simenon, Georges

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте на сайте онлайн библиотеки LibFox.

Уважаемый посетитель, Вы зашли на сайт как незарегистрированный пользователь.
Мы рекомендуем Вам зарегистрироваться либо войти на сайт под своим именем.

Отзывы о "Simenon, Georges - Maigret et son mort"

Отзывы читателей о книге "Maigret et son mort", комментарии и мнения людей о произведении.

А что Вы думаете о книге? Оставьте Ваш отзыв.