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Александр Герцен - Том 6. С того берега. Долг прежде всего

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Александр Герцен - Том 6. С того берега. Долг прежде всего
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Название:
Том 6. С того берега. Долг прежде всего
Издательство:
Издательство АН СССР
Год:
1955
ISBN:
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Настоящее собрание сочинений А. И. Герцена является первым научным изданием литературного и эпистолярного наследия выдающегося деятеля русского освободительного движения, революционного демократа, гениального мыслителя и писателя.

Шестой том собрания сочинений А. И. Герцена содержит произведения 1847–1851 годов. Центральное место в томе принадлежит книге «С того берега» (1847–1850). Заметка «Вместо предисловия или объяснения к сборнику» посвящена вопросу о создании вольной русской печати за границей. Статьи «La Russie» («Россия») и «Lettre d'un Russe à Mazzini» («Письмо русского к Маццини»), опубликованные автором в 1849 г. на французском, немецком и итальянском языках, представляют собою первые сочинения Герцена о России, обращенные к западноевропейскому читателю. Заключает том повесть «Долг прежде всего» (1847–1851).

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Il arrive fréquemment, que des vieillards très âgés rendent leur terre et acquièrent par là le droit de ne point payer d'impôts. Un paysan, qui quitte pour quelque temps sa commune, ne perd pas pour cela ses droits sur la terre; ce n'est que par l'exil qu'on peut la lui retirer, et la commune ne peut prendre part à une décision de cette sorte que par un vote unanime; elle n'a cependant recours à ce moyen que dans les cas extrêmes. Enfin, un paysan perd aussi ce droit dans le cas où, sur sa demande, il est affranchi de l'union communale. Il est alors autorisé seulement à prendre avec lui son bien mobilier, rarement lui permet-on de disposer de sa maison ou de la transporter. De cette sorte, le prolétariat rural est chose impossible.

Chacun de ceux qui possèdent une terre, dans la commune, c'est-à-dire chaque individu majeur et imposé, a voix dans les intérêts de la commune. Le président et ses adjoints sont choisis dans une assemblée générale. On procède de même pour décider les procès entre les différentes communes, pour partager la terre et répartir les impôts. (Car c'est essentiellement la terre qui paie et non la personne. Le gouvernement compte seulement les têtes; la commune complète le déficit de ses impôts par têtes au moyen d'une répartition particulière, et prend pour unité le travailleur actif, c'est-à-dire le travailleur qui a une terre à son usage.)

Le président a une grande autorité sur chaque membre, mais non sur la commune; pour peu que celle-ci soit unie, elle peut très bien contrebalancer le pouvoir du président, l'obliger même à renoncer à sa place, s'il ne veut pas se plier à leurs;vœux. Le cercle de son activité est d'ailleurs entièrement administratif; toutes les questions qui vont au-delà d'une simple police, sont résolues, ou d'après les coutumes en vigueur, ou par le conseil des Anciens, ou enfin par l'Assemblée générale. Haxthausen a commis ici une grande erreur en disant que le président administre despotiquement la commune. Il ne peut agir despotiquement que si toute la commune est pour lui.

Cette erreur a conduit Haxthausen à voir dans le président de la commune l'image de l'autorité impériale. L'autorité impériale, résultat de la centralisation moscovite et de la réforme de Pétersbourg, n'a pas de contre-poids, tandis que l'autorité du président, comme avant la période moscovite, dépend de la commune.

Que l'on considère maintenant que chaque Russe qui n'est point citadin ou noble, doit appartenir à une commune, et que le nombre des habitants des villes, par rapport à la population des campagnes, est extrêmement restreint. Le plus grand nombre des travailleurs des villes appartient aux communes rurales pauvres, surtout a celles qui ont peu de terre; mais, comme il a été dit, ils ne perdent, pas leurs droits dans la commune; ainsi les fabricants doivent nécessairement payer aux travailleurs un peu plus que ne leur rapporterait le travail des champs.

Souvent ces travailleurs se rendent dans les villes pour l'hiver seulement, d'autres y restent pendant des années; ces derniers forment entre eux de grandes associations de travailleurs; c'est une sorte de commune russe mobilisée. Ils vont de ville en ville (tous les métiers sont libres en Russie), et leur nombre s'élève souvent jusqu'à plusieurs centaines, quelquefois même jusqu'à mille; il en est ainsi, par exemple, des charpentiers et des maçons à Pétersbourg et à Moscou et des voituriers sur les grandes routes. Le produit de leur travail est administré par des directeurs choisis et partagé d'après l'avis de tous.

Ajoutez-que le tiers, des paysans appartient à la noblesse. Les droits du seigneur sont un honteux fléau qui pèse sur une partie du Peuple russe, d'autant plus honteux, qu'ils ne sont en rien autorisés par la loi, et qu'ils résultent uniquement d'un accord immoral avec un gouvernement qui, non seulement tolère les abus, mais qui les protège par la puissance de ses baïonnettes. Néanmoins, cette situation, malgré f'insolent arbitraire des propriétaires nobles, n'exerce pas une grande influence sur la commune.

Le seigneur peut réduire ses paysans au minimum de la terre; il peut choisir pour lui le meilleur sol; il peut agrandir ses bien-fonds, et, par là, le travail du paysan; il peut augmenter les impôts, mais il ne peut pas refuser au paysan une portion de terre suffisante, et la terre, une fois appartenant à la commune, demeure complètement sous son administration, la même en principe, que celle qui régit les terres libres; le seigneur ne se mêle jamais dans ses affaires; on a vu des seigneurs qui voulaient introduire le système européen du partage parcellaire des terres et la propriété privée.

Ces tentatives provenaient pour la plupart de la noblesse des provinces de la Baltique; mais elles échouèrent toutes et finirent généralement par le massacre des seigneurs ou par l'incendie de leurs châteaux; car tel est le moyen national, auquel le paysan russe a recours pour faire connaître qu'il proteste[82]. Les colons étrangers ont au contraire souvent accepté les institutions communales de la Russie. Il est impossible de briser en Russie la commune rurale, à moins que le gouvernement ne se décide à déporter ou à supplicier quelques millions d'hommes.

L'effroyable histoire de l'introduction des colonies militaires a montré ce que c'est que le paysan russe quand on l'attaque dans sa dernière forteresse. Le libéral Alexandre emporta les villages d'assaut; l'exaspération des paysans grandit jusqu'à la fureur la plus tragique: ils égorgèrent leurs enfants pour les soustraire aux institutions absurdes qui leur étaient imposées par la baïonnette et la mitraille. Le gouvernement, furieux de cette résistance, poursuivit ces hommes héroïques; il les fit battre de verges jusqu'à la mort, et, malgré toutes ces cruautés et ces horreurs, il ne put rien obtenir. La sanglante insurrection de la Staraïa-Roussa, en 1831, a montré combien peu ce malheureux Peuple se laisse dompter. Après que le gouvernement eut comprimé la révolte, il lui fallut encore céder à la nécessité, et se contenter du mot, ne pouvant obtenir la chose.

Voilà précisément pourquoi la Révolution opérée par Pierre Ier fut si passivement accueillie par les paysans et rencontra si peu de résistance; c'est qu'elle passait au-dessus de leur tête. Le gouvernement ne commence à prendre des mesures générales, à l'égard des paysans, que depuis qu'en 1838 il a créé le ministère du domaine de l'Etat. Ce n'est point une mauvaise idée, de secouer un peu la commune, car la vie de village, comme tout communisme, absorbait complètement la personnalité.

L'individu, habitué à se reposer de tout sur la commune, est perdu dès qu'il en est séparé; il devient faible, il ne trouve en lui ni force, ni ressort; au moindre péril il court bien vite se réfugier sous la protection de cette mère, qui tient ainsi ses enfants dans un état constant de minorité et exige d'eux une obéissance passive. Il y a trop peu de mouvement dans la commune; elle ne reçoit aucune impulsion du dehors qui excite en elle le progrès, point de concurrence, point de lutte intérieure, qui produise la variété et le mouvement; en donnant à l'homme sa part de terrain, elle le dispense de tout souci.

L'organisation communale endormait le Peuple russe, et ce sommeil devenait chaque jour plus profond, jusqu'à ce qu'enfin Pierre Ier éveilla brutalement une partie de la nation. Il provoqua artificiellement une sorte de lutte et d'antagonisme, et ce fut là précisément l'œuvre providentielle de la période de Pétersbourg.

Avec le temps, cet antagonisme est devenu naturel. C'est un bonheur que nous ayons si peu dormi; à peine éveillés, nous nous trouvons en face de l'Europe, et tout d'abord notre manière de vivre naturelle, à demi-sauvage, répond mieux à l'idéal rêvé par l'Europe, que la manière de vivre du monde civilisé germano-romain; ce qui n'est' encore pour l'Occident qu'une espérance, vers laquelle tendent ses efforts, est le fait même par où nous débutons; nous, qui sommes opprimés par l'absolutisme impérial, nous allons à la rencontre du Socialisme comme les anciens Germains, les adorateurs de Thor et d'Odin, marchaient au-devant du christianisme.

On dit que tous les Peuples sauvages ont ainsi commencé par une commune analogue; qu'elle exista chez les Germains dans son complet développement, mais que partout elle a dû disparaître avec les commencements de la civilisation. On en conclut que le même sort attend la commune russe; mais je ne vois pas que la Russie doive nécessairement subir toutes les phases du développement européen, je ne vois pas davantage pourquoi la civilisation de l'avenir serait invariablement soumise aux mêmes conditions d'existence que la civilisation du passé.

La commune germaine est tombée en présence de deux idées sociales complètement opposées à; la vie communale: la féodalité et le droit romain. Nous, par bonheur, nous nous présentons, avec notre commune, à une époque où la civilisation anticommunale aboutit à l'impossibilité absolue de se dégager, par ses principes, de la contradiction entre le droit individuel et le droit social. Pourquoi la Russie perdrait-elle maintenant sa commune rurale, puisqu'elle a pu la conserver pendant toute la période de son développement politique; puisqu'elle l'a conservée intacte so us le joug pesant du tzarisme moscovite, aussi bien que sous l'autocratie à l'européenne des empereurs?

Il lui est bien plus facile de se détacher d'une administration créée par la force, et sans racines aucunes dans le Peuple, que de renoncer à la commune; mais, dit-on, par ce partage continu du sol, la vie communale trouvera sa limite naturelle dans l'accroissement de la population. Quelque grave en apparence que soit cette objection, il suffit, pour l'écarter, de répondre que la Russie possède encore des terres pour tout un siècle et que, dans cent ans, la brûlante question de possession et de propriété sera résolue d'une façon ou de l'autre. Il y a plus à dire. L'affranchis sèment des biens nobles, la possibilité de passer d'une province plus peuplée dans une autre mal peuplée, offrent aussi de grandes ressources.

Beaucoup, et parmi eux Haxthausen, disent que, par suite ûe cette instabilité dans la possession, la culture du sol ne prend aucun accroissement; le possesseur temporaire du sol, ne considérant jamais que le profit qu'il en tire sans y chercher son intérêt, sans y placer son capital, – cela peut bien être; mais les amateurs agronomes oublient que l'amélioration de l'agriculture, dans le système occidental de la possession, laisse la plus grande partie de la population sans un morceau de pain, et je ne crois pas que la fortune croissante de quelques fermiers et le progrès de I agriculture, comme art, puissent être considérés, par l'agriculture elle-même, comme un juste dédommagement de l'horrible situation du prolétariat affamé.

L'esprit de la constitution communale a pénétré de bonne heure toutes les sphères de la vie populaire en Russie. Chaque ville, à sa manière, représentait une commune; elle avait ses assemblées générales, et, sur les questions qui se présentaient, elle se prononçait à l'unanimité; la minorité, ou donnait son assentiment à la majorité, ou la combattait sans se soumettre; très souvent elle abandonnait la ville et il y a même des exemples qu'elle fut fréquemment annihilée.

Dans cette minorité inflexible, on peut reconnaître le fier veto des magnats polonais. L'autorité princière, en présence des tribunaux composés de jurés qui décidaient verbalement par une sentence arbitrale, en face du droit de libres assemblées dans les villes, et, d'ailleurs, sans armée permanente, ne pouvait grandir dans sa force; on le comprendra surtout si l'on ne perd pas de vue combien les besoins de la vie sont bornés chez un Peuple livré aux travaux de l'agriculture. La centralisation moscovite mit un terme à cet état de choses; Moscou fut pour la Russie un premier Pétersbourg. Les grands-ducs de Moscou, déposant ce titre pour prendre celui de tzar de toutes les Russies, tendirent à une toute autre puissance que celle dont avaient joui leurs prédécesseurs.

L'exemple les entraîne: ils étaient témoins de la puissance des empereurs grecs de Byzance, et de celle des kans mogols de la horde principale de Tamerlan, connue sous le nom de. Horde d'Or. Et, de fait, l'autorité des tzars a revêtu, dans son développement, le double caractère de ces deux puissances. A chaque pas que firent les tzars moscovites dans la voie du despotisme, l'autorité du Peuple alla s'affaiblissant. La vie s'est resserrée, s'est appauvrie progressivement dans chacune de ses parties; seule la commune rurale s'est maintenue constamment dans sa modeste sphère.

La fatalité de l'époque qui suivit le règne de Pierre ne se fit sentir que lorsque les tzars moscovites eurent réalisé leur centralisation; car celle-ci n'était importante que parce qu'elle se composait de diverses parties d'un fédéralisme princier, d'une race unie par les liens du sang, un puissant ensemble; mais elle ne pouvait aller plus loin, car, au fond, elle ne savait pas précisément pourquoi et dans quel but elle réunissait ces parties éparses. C'est en quoi se révéla tout ce qu'il y avait de misérable dans l'idée intime de la période moscovite: elle ne savait pas elle-même, où la conduirait la centralisation politique.

Tant qu'elle eut à l'extérieur un mobile d'action, comme la lutte avec les Tartares, les Lithuaniens et les Polonais, les forces qu'elle avait en elle trouvèrent à s'occuper et à se répandre; mais lorsque le Peuple, après l'interrègne de 1612, dans lequel il fit preuve d'une merveilleuse énergie, retomba dans son repos, le gouvernement s'ossifia alors dans l'apathie d'un formalisme oriental.

L'Etat, encore plein de jeunesse et de vigueur, se couvrit, comme une eau dormante, d'une écume verdâtre; le temps des premiers Romanoff fut une vieillesse anticipée et si lourdement assoupie, que le Peuple ne put alors se délasser des secousses précédentes. Dans la Russie des tzars, comme dans la commune rurale, manquait complètement tout ferment, tout levain; il n'y avait ni minorité remuante, ni principe de mouvement. Ce ferment, ce levain, cette individualité rebelle parut, et ce fut sur le trône.


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