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Александр Герцен - Том 7. О развитии революционных идей в России

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Александр Герцен - Том 7. О развитии революционных идей в России
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Название:
Том 7. О развитии революционных идей в России
Издательство:
Издательство АН СССР
Год:
1954
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Настоящее собрание сочинений А. И. Герцена является первым научным изданием литературного и эпистолярного наследия выдающегося деятеля русского освободительного движения, революционного демократа, гениального мыслителя и писателя.

Седьмой том сочинений А. И. Герцена содержит произведения 1850–1852 годов. Помещенные в томе статьи появились впервые на иностранных языках и были обращены в первую очередь к западноевропейскому читателю, давая ему глубокую и правдивую информацию о России, русском народе, освободительном движении и культуре. В томе помещены также статья «Michel Bakounine» («Михаил Бакунин») и два открытых письма Герцена, относящихся к пережитой им в эти годы семейной драме.

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L'acquisition de la Russie fut une immense victoire pour l'empire expirant à Byzance et pour l'église humiliée par sa rivale. Le clergé de Constantinople, avec cette astuce qui le caractérise, le comprit fort bien; il entourait ses princes de moines et désignait les chefs de la hiérarchie cléricale. L'héritier, le défenseur, le vengeur de tout ce que l'église grecque avait souffert ou avait à souffrir fut trouvé, non en Anatolie, non en Antioche, mais dans un peuple qui touchait d'un côté à la Mer Noire et d'un autre à la Mer Blanche.

L'orthodoxie grecque forma un lien inséparable entre la Russie et Constantinople; elle affermit l'attraction naturelle des Slavo-Russes vers cette ville, et prépara par sa conquête regieuse la conquête future de la métropole orientale par le seul geuple puissant qui professât l'orthodoxie grecque.

L'église se jeta aux pieds des princes russes, lorsque Mahomet II entra en vainqueur à Constantinople, et, depuis ce temps, le clergé ne cessa de leur montrer du doigt le croissant sur l'église de Sainte-Sophie. M. Fallmerayer raconte dans ses Fragments de l'Orient, comme le clergé grec, était électrisé, lorsqu'on entendait la canonnade de Paskévitch à Trébisonde, et comme les moines d'Haygyon-Horos et d'Athos attendaient leur libérateur orthodoxe. La domination turque aura été beaucoup plus favorable que contraire au dénoûment que nous prévoyons. L'Europe catholique n'aurait pas laissé le Bas-Empire en repos pendant les quatre derniers siècles. Une fois déjà les Latins avaient régné sur l'empire d'Orient. On aurait probablement relégué les empereurs dans qeulque coin de l'Asie Mineure et converti la Grèce au catholicisme. La Russie d'alors n'aurait pu rien faire contre les empiétements des Occidentaux; les Turcs ont donc sauvé, par leur conquête, Constantinople de la domination papale. Le joug des Osmanlis a été dur, impitoyable, sanguinaire au commencement; mais lorsqu'ils n'eurent plus rien à craindre, ils laissèrent les peuples conquis jouir en repos de leur religion, de leurs mœurs, et c'est ainsi que s'écoulèrent les quatre derniers siècles. La Russie devint virile depuis ce temps, l'Europe vieillit, et la Sublime-Porte elle-même a déjà subi l'émancipation de la Morée et un sultan réformateur.

A l'influence byzantine se joignit bientôt une influence encore plus étrangère à l'esprit occidental, l'influence mongole. Les Tartares passèrent sur la Russie comme une nuée de sauterelles, comme un ouragan démolissant tout ce qu'il rencontrait sur son chemin. Ils saccageaient les villes, brûlaient les villages, s entre-pillaient les uns les autres, et, après toutes ces horreurs, ils disparaissaient derrière les bords de la Mer Caspienne, en envoyant de temps à autre des hordes féroces pour rappeler leur domination à la mémoire des peuples conquis. Quant à l’organisation intérieure de l'Etat, à son administration et à son gouvernement, ces conquérants nomades n'y touchaient pas. Non seulement ils laissaient une pleine liberté à l'exercice de la religion grecque, mais ils bornaient leur domination sur les princes russes à exiger d'eux de venir chercher leur investiture chez les khans, de reconnaître leur souveraineté, et de payer l'impôt prescrit. Le joug mongol néanmoins porta un coup terrible au pays: le fait matériel des dévastations renouvelées à plusieurs reprises avait exténué le peuple, il fléchit sous une misère accablante. Il désertait les villages, errait dans les bois, il n'y avait plus de sécurité pour les habitants; les charges s'accrurent de l'impôt que venaient percevoir, au moindre retard, des Baskaks avec des pleins pouvoirs et des milliers de Tartares et de Kalmouks. C'est à partir de ces temps néfastes, qui durèrent près de deux siècles, que la Russie se laissa devancer par l'Europe. Le peuple persécuté, ruiné, toujours intimidé, acquit l'astuce et la servilité des opprimés; l'esprit public s'avilit. L'unité même de l'Etat était prête à se rompre, de grandes crevasses se faissaient de tous côtés: le sud de la Russie commençait de plus en plus à se détacher de la Russie centrale, une partie penchait vers la Pologne, une autre était sous la domination des Lithuaniens. Les grands princes de Moscou ne s'inquiètent plus de Kiev. L'Ukraine se couvre de Cosaques indépendants, de ces hordes armées formant des républiques militaires, se recrutant de déserteurs et d'emigrants de toutes les parties de la Russie, qui ne reconnaissaient aucune souveraineté. Novgorod et Pskov, protégés des Mongols par les distances et les marais, cherchaient à se rendre indépendants de la Russie centrale ou à la dominer. Au centre de l'Etat, dans la partie la plus dévastée, on voyait une nouvelle ville, sans autorité, sans nom populaire, lever la tête avec la prétention orgueilleuse au titre de la capitale de la Russie. Il semblait que cette ville, perdue au fond des bois de sapin, n'avait aucun avenir, mais ce fut là justement que se noua le nœud central de la vie russe.

Le pouvoir des grands princes changea de caractère dès qu'ils eurent quitté Kiev. A Vladimir, ils devinrent plus absolus. Les princes commencèrent à considérer leur apanage comme leur propriété, ils se crurent inamovibles, héréditaires. A Moscou, les princes changèrent l'ordre de la succession, ce ne fut plus le frère aîné, mais le fils aîné qui succéda. Ils diminuèrent de plus en plus les apanages des autres membres de la famille. L'élément populaire ne pouvait être fort dans une ville jeune, sans traditions, sans coutumes. C'est là ce qui attachait le plus les princes à Moscou. L’dée d'une réunion de toutes les parties de l'Etat fut la pensée dirigeante de tous les princes de Moscou, depuis Ivan Kalita, type du souverain de cette époque, politique, fourbe, astucieux, adroit, cherchan t à s'assurer la protection des Mongols par la plus grande soumission, et en même temps s'emparant de tout et profitant de tout ce qui pouvait accroître sa puissance. Moscou progressait avec une célérité inouïe. Aux persévérances de ses princes se joignit sa position géographique. Moscou fut le véritable centre de la Grande-Russie, ayant en son pouvoir, à de petites distances de cent cinquante à deux cents kilomètres, les villes de Tver, Vladimir, Iaroslaf, Riazan, Kalouga, Orel, et dans une périphérie un peu plus étendue, Novgorod, Kostroma, Voronèje, Koursk, Smolensk, Pskov et Kiev.

La nécessité d'une centralisation était évidente; sans elle on ne pouvait ni secouer le joug mongol, ni sauver l'unité de l'Etat. Nous ne croyons pas cependant que l'absolutisme moscovite ait été le seul moyen de salut pour la Russie.

Nous n'ignorons pas quelle place pitoyable occupent les hypothèses dans l'histoire, mais nous ne voyons pas de motif pour rejeter sans examen toutes les probabilités en se renfermant dans les faits accomplis. Nous n'admettons nullement ce fatalisme qui voit une nécessité absolue dans les événements, idée abstraite, théorique, que la philosophie spéculative a importée dans l'histoire comme dans la nature. Ce qui a été, a certainement eu des raisons d'être, mais cela ne veut nullement dire que toutes les autres combinaisons aient été impossibles; elles le sont devenues-par la réalisation de la chance la plus probable, c'est là tout ce qu'on peut admettre. L'histoire est beaucoup moins fixe qu'on ne le pense ordinairement.

Au XVe, même au commencement du XVIe siècle, il y avait encore dans la marche des événements en Russie une fluctuation telle qu'il n'était point décidé lequel des deux principes formant la vie populaire et politique aurait le dessus: le prince ou la commune, Moscou ou Novgorod. Novgorod, libre du joug mongol, grande et forte, mettant toujours les droits des communes au-dessus des droits des princes, cité habituée à se croire souveraine, métropole ayant de vastes ramifications coloniales en Russie, Novgorod était riche par le commerce actif qu'elle entretenait avec les villes anséatiques. Moscou, fidèle fief de ses princes, s'élevant sur les ruines des anciennes villes par la grâce des Mongols, ayant une nationalité exclusive, n'ayant jamais connu la véritable liberté communale de la période de Kiev, Moscou l'emporta; mais Novgorod aussi a eu des chances pour elle, ce qui explique la lutte acharnée entre ces deux villes et les cruautés exercées à Novgorod par Jean le Terrible. La Russie pouvait être sauvée par le développement des institutions communales ou par l'absolutisme d'un seul. Les événements prononcèrent en faveur de l'absolutisme, la Russie fut sauvée; elle est devenue forte, grande; mais à quel prix? C'est le pays le plus malheureux du globe, le plus asservi; Moscou a sauvé la Russie, en étouffant tout ce qu'il y avait de libre dans la vie russe.

Les grands princes de Moscou échangèrent leur titre contre celui de Tzars de toutes les Russies. L'humble titre de grand prince ne leur suffit plus, il leur rappelait trop l'époque de Kiev et les vétchés. Vers le même temps, le dernier empereur de By-zance tomba percé de coups, sous les murs de Constantinople. Ivan III épousa Sophie Paléologue; l'aigle à deux têtes, chassé de Constantinople, apparut sur le pavillon des tzars moscovites. Les moines grecs prophétisaient dans tout l'Orient chrétien que la vengeance n'était pas loin et qu'elle viendrait du Nord: le clergé byzantin craignait comme le plus grand malheur, de voir les Latins venir à leur secours, et n'avait d'espoir qu'en l'aide des tzars. Ce fut alors qu'il commença avec une nouvelle ardeur, à byzantiniser le gouvernement. Le clergé devait nécessairement désirer organiser la Russie selon la manière des Comnène et des Paléologue, d'en faire un empire muet, obéissant à une foi aveugle, dénué de lumières, et au-dessus duquel planerait un tzar divinisé, mais bridé par la puissance cléricale.

Remis peu à peu des ravages des Mongols, le peuple russe se trouva face à face avec le tzar, avec une monarchie illimitée, devenue accablante par le poids qu'elle avait acquis à l'ombre du khanat. Le tzar avait déjà réuni une grande partie des apanages et les avait incorporés au domaine de Moscou. Il était devenu beaucoup plus puissant que les autres princes réunis et le peuple des villes. S'il trouvait des rebelles, il les soumettait, princes ou villes avec une férocité sanguinaire. Novgorod tint bon, mais elle finit par succomber; la grande cloche qui appelait le peuple sur la place publique, la cloche dite des vétchés fut transportée comme un trophée à Moscou, cette ville qui naguère encore avait eté méprisée des Novgorodiens. Les ambassadeurs de Novgorod dirent à Ivan III: «Tu nous ordonnes de nous conformer aux lois de Moscou, mais nous ne connaissons pas les lois de Moscou, apprends-nous à les connaître». Ivan IV n'oublia pas cette ironie. Après le sac de Novgorod, après la prise de Pskov, après l'asservissement de Tver, les autres villes ne purent même pas penser à une résistance sérieuse, d'autant plus qu'elles avaient beaucoup souffert des invasions soit des Mongols, soit des Polonais ou des Lithuaniens. Les vétchés s'éteignaient les uns après les autres, un silence profond gagnait tout l'Etat, les tzars devenaient autocrates, omnipotents…

Le byzantinisme inoculé par le clergé au pouvoir restait pourtant plus à la surface qu'il ne dépravait le fond de la nation. Il n'était en rapport ni avec le caractère national, ni même avec le gouvernement.Le byzantinisme, c'est la vieillesse, la fatigue, la résignation de l'agonie; le peuple russe était ruiné, abaissé, il n'avait pas assez d'énergie pour se relever, mais il était jeune, et, en réalité, il n'y avait pas en lui de désespoir, il avait plutôt déserté le champ de bataille qu'il n'avait été vaincu; perdant ses droits dans les villes, il les conservait au sein des communes rurales. Comment pouvait-il donc descendre vivant au cercueil, comme l'a fait Charles V, et se borner aux funérailles pompeuses et solennelles d'après le rite byzantin!

Ceci est tellement vrai, que chaque individualité énergique qui occupa le trône de Moscou, s'efforça de rompre le cercle étroit de formalisme dans lequel se trouvait placé son pouvoir. Ivan IV, Boris Godounoff, le pseudo-Démétrius travaillèrent, avant Pierre Ier, à changer l'atmosphère soporifique et lourde du palais de Kremlin; ils suffoquaient eux-mêmes. Ils voyaient que, sous ce regime de formalités puériles et d'esclavage réel, le pays se démoralisait de plus en plus, que rien ne progressait,que l'administration provinciale devenait toujours plus onéreuse pour les sujets, sans aucun profit pour l'Etat. Ils voyaient que les prières du patriarche de Moscou et les images miraculeuses venant du mont Athos ne suffisaient pas pour les tirer de cet état de torpeur précoce.

Ivan le Terrible osa appeler à son aide les institutions communales; il rédigea son code dans le sens des anciennes franchises: il laissa la perception des impôts et toute l'administration des provinces à des fonctionnaires électifs, il agrandit les attributions du jury en lui soumettant les procès criminels, et en exigeant son assentiment pour tout emprisonnement. Il voulut même abolir la charge des intendants des provinces et laisser à celles-ci pleine liberté de se gouverner elles-mêmes, sous la direction d'une chambre ad hoc. Cependant la liberté communale frappée par ses prédécesseurs ne renaissait pas à l'invitation d'un tzar omnipotent et féroce. Tous ses projets furent contrecarrés et sont restés stériles; telle a été vers la fin du XVIe siècle la désorganisation et l'apathie générale. Furieux de désespoir, Ivan multiplia ses exécutions d'une cruauté raffinée, par haine et par dégoût. – «Je ne suis pas Russe, je suis Allemand», a-t-il dit un jour à son orfèvre d'origine étrangère.

Boris Godounoff pensa sérieusement à se rapprocher de l'Europe, à introduire les arts et les sciences de l'Occident, à établir des écoles; mais, sous ce dernier rapport, il trouva une opposition décidée de la part du clergé. Celui-ci se soumettait à tout, mais il craignait les lumières qui n'avaient point leur source dans l'orthodoxie. Il n'était pas facile aussi de faire venir des étrangers, attendu que les peuples baltiques leur barraient la route. On eût dit que, pressentant l'asservissement actuel de leurs descendants par la Russie, ils interceptassent chaque rayon de lumière venant d'Occident en Moscovie.


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