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Simenon, Georges - La tête dun homme

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Simenon, Georges - La tête dun homme
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La tête dun homme
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Описание книги "La tête dun homme"

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Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n'exprimait rien, sinon l'hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d'un des murs.






Sinon, nous ne trouvons pas de mots pour qualifier cette opération presque unique dans les annales criminelles.

Maigret avait écouté jusqu’au bout sans un tressaillement. La voix du juge, à l’autre bout du fil, devint moins ferme.

— Qu’est-ce que vous en dites ?

— Que cela prouve que j’ai raison… Le Sifflet n’a pas trouvé ça tout seul… Ce n’est pas non plus un des six fonctionnaires qui étaient dans le secret qui a parlé… C’est…

— C’est ?

— Je vous le dirai ce soir… Tout va bien, monsieur Coméliau !

— Vous croyez ?… Et si toute la presse reprend cette information ?…

— Cela fera un scandale.

— Vous voyez…

— Est-ce que la tête d’un homme vaut un scandale ?

Cinq minutes plus tard, il se mettait en rapport téléphonique avec la Préfecture.

— Le brigadier Lucas ?… Ecoutez, vieux !… Vous allez filer à la rédaction du Sifflet, rue Montmartre… Vous prendrez le directeur entre quatre yeux… Allez-y à l’intimidation. Il faut savoir où il a puisé l’information concernant l’évasion de la Santé… Je mettrais ma main au feu qu’il a reçu ce matin une lettre ou un pneumatique… Vous rechercherez le document… Vous me l’apporterez ici… Compris ?…

La téléphoniste questionna :

— Terminé ?

— Non, mademoiselle ! Vous me rendrez la Citanguette…

Et l’inspecteur Dufour lui répétait un peu plus tard :

— Il dort !… Tout à l’heure, je suis resté un quart d’heure l’oreille collée à sa porte… Et je l’ai entendu qui gémissait dans son cauchemar : « Maman !… »


Tout en braquant ses jumelles sur la fenêtre close, au premier étage de la Citanguette, Maigret pouvait imaginer le dormeur avec autant de netteté et de vérité que s’il eût été à son chevet.

Et pourtant il n’avait fait sa connaissance qu’en juillet, le jour où, quarante-huit heures à peine après le drame de Saint-Cloud, il lui avait mis la main sur l’épaule en murmurant :

— Pas de scandale ! Suis-moi, petit…

C’était rue Monsieur-le-Prince, dans un meublé modeste où Joseph Heurtin occupait une chambre au sixième étage.

La tenancière disait de lui :

— Un garçon rangé, tranquille, travailleur. Si ce n’était que parfois il a l’air un peu bizarre…

— Il ne recevait personne ?

— Personne ! Et jamais, sauf dans les derniers temps, il ne rentrait après minuit…

— Et dans les derniers temps ?

— Deux ou trois fois il est rentré plus tard… Une fois… - c’était mercredi… - il a demandé le cordon un peu avant quatre heures du matin…

Le mercredi en question, c’était le jour du crime de Saint-Cloud. Et les médecins légistes affirmaient que la mort des deux femmes remontait à deux heures du matin environ.

Au surplus, ne possédait-on pas des preuves formelles de la culpabilité de Heurtin ? Ces preuves, pour la plupart, c’était Maigret lui-même qui les avait découvertes.

La villa se dressait sur la route de Saint-Germain, à un kilomètre à peine du Pavillon-Bleu. Or, à minuit, Heurtin pénétrait dans cet établissement, tout seul, et buvait coup sur coup quatre grogs. Il laissait tomber de sa poche, en payant, un billet simple, de troisième classe, Paris-Saint-Cloud.

Mme Henderson, veuve d’un diplomate américain allié à de grandes familles de la finance, habitait seule la villa, dont le rez-de-chaussée, depuis la mort de son mari, était déserté.

Elle n’avait qu’une domestique, plutôt dame de compagnie que femme de chambre, Elise Chatrier, une Française ayant passé son enfance en Angleterre et ayant reçu une excellente éducation.

Deux fois par semaine, un jardinier de Saint-Cloud venait s’occuper du petit parc entourant la villa.

Peu de visites. De loin en loin celle de William Crosby, le neveu de la vieille dame, et de sa femme.

Or, cette nuit de juillet – c’était le sept – les autos défilaient comme d’habitude sur la grand-route qui mène à Deauville.

A une heure du matin, le Pavillon-Bleu et les autres restaurants ou dancings fermaient leurs portes.

Un automobiliste déclara par la suite que, vers deux heures et demie, il avait vu de la lumière au premier étage de la villa et des ombres qui s’agitaient d’une façon étrange.

A six heures, le jardinier arriva, car c’était son jour. Il avait l’habitude de pousser la grille sans bruit et, à huit heures, Elise Chatrier l’appelait pour lui servir le petit déjeuner.

Or, à huit heures, il n’entendit aucun bruit. A neuf heures, les portes de la villa n’étaient pas encore ouvertes. Inquiet, il frappa et, n’obtenant aucune réponse, il alla avertir l’agent en faction au carrefour le plus proche.

Un peu plus tard, c’était la découverte du drame. Dans la chambre de Mme Henderson, le cadavre de la vieille femme était étendu en travers de la carpette, la chemise ensanglantée, la poitrine transpercée d’une dizaine de coups de couteau.

Elise Chatrier avait subi le même sort, dans la chambre voisine qu’elle occupait sur la demande de sa maîtresse, qui craignait d’être malade pendant la nuit.

Un double meurtre sauvage, ce que la police appelle un crime crapuleux dans toute son horreur.

Et des traces partout : traces de pas, traces sanglantes de doigts sur les rideaux…

Ce furent les formalités habituelles : descente du Parquet, arrivée des experts de l’Identité judiciaire, analyses multiples et autopsies…

A Maigret échut la direction de l’enquête policière, et il ne mit pas deux jours à découvrir la piste Heurtin.

Elle était si clairement tracée ! Dans les corridors de la villa, il n’y avait pas de tapis et le parquet était encaustiqué.

Quelques photographies suffirent pour obtenir des traces de pas d’une netteté exceptionnelle.

Il s’agissait de souliers à semelles de caoutchouc absolument neufs. Afin d’éviter que le caoutchouc fût glissant par temps de pluie, il était strié d’une façon particulière et, au milieu, on lisait encore le nom du fabricant et un numéro d’ordre.

Quelques heures plus tard, Maigret pénétrait chez un marchand de chaussures du boulevard Raspail, apprenait qu’une seule paire de souliers de cette sorte et de cette pointure – du 44 – avait été vendue au cours des deux dernières semaines.

— Tenez ! C’est un livreur qui est arrivé avec son triporteur. Nous le voyons souvent dans le quartier…

Quelques heures encore et le commissaire questionnait M. Gérardier, le fleuriste de la rue de Sèvres, retrouvait les fameux souliers aux pieds du livreur, Joseph Heurtin.

Il ne restait qu’à comparer les empreintes digitales. L’opération eut lieu dans les locaux de l’Identité judiciaire, au Palais de Justice.

Les experts se penchèrent, leurs instruments à la main et la conclusion fut immédiate :

— C’est lui !


— Pourquoi as-tu fait ça ?

— Je n’ai pas tué !

— Qui t’a donné l’adresse de Mme Henderson ?

— Je n’ai pas tué !

— Qu’es-tu allé faire dans sa villa à deux heures du matin ?

— Je ne sais pas !

— Comment es-tu revenu de Saint-Cloud ?

— Je ne suis pas revenu de Saint-Cloud !

Il avait une grosse tête blafarde, terriblement bosselée. Et ses paupières étaient rougeâtres comme celles d’un homme qui n’a pas dormi de plusieurs jours.

Dans sa chambre, rue Monsieur-le-Prince, on découvrit un mouchoir ensanglanté et les chimistes affirmèrent que c’était du sang humain, retrouvèrent même des bacilles repérés dans le sang de Mme Henderson.

— Je n’ai pas tué…

— Qui choisis-tu comme avocat ?

— Je ne veux pas d’avocat…

On en désigna un d’office, Me Joly, qui n’avait que trente ans et qui s’agita avec désespoir.

Les médecins aliénistes mirent Heurtin en observation pendant sept jours, déclarèrent :

— Aucune dégénérescence ! Cet homme est responsable de ses actes, en dépit de son abattement actuel qui est le résultat d’une violente secousse nerveuse.

C’étaient les vacances. Une enquête appelait Maigret à Deauville. Le juge d’instruction Coméliau trouva l’affaire assez claire et la Chambre des mises en accusation statua dans un sens affirmatif.

N’empêche que Heurtin n’avait rien volé, n’avait aucun intérêt apparent à la mort de Mme Henderson et de sa femme de chambre.

Maigret avait remonté aussi loin que possible dans sa vie. Il le connaissait à la fois physiquement et moralement à tous les âges.

Il était né à Melun, alors que son père était garçon de café à l’Hôtel de la Seine et sa mère blanchisseuse.

Trois ans plus tard, ses parents reprenaient un bistrot non loin de la Maison centrale, faisaient de mauvaises affaires et allaient installer une auberge à Nandy, en Seine-et-Marne.

Joseph Heurtin avait six ans quand il lui naquit une sœur, Odette.

Maigret avait un portrait de lui, en costume marin, accroupi devant la peau d’ours où le bébé était étendu, les bras et les jambes en l’air, tout potelé.

A treize ans, Heurtin soignait les chevaux et aidait son père à servir les clients.

A dix-sept, il était garçon de café à Fontainebleau, dans une hostellerie élégante.

A vingt et un, son service militaire terminé, il arrivait à Paris, s’installait rue Monsieur-le-Prince et devenait livreur chez M. Gérardier.

— Il lisait beaucoup… dit M. Gérardier.

— Sa seule distraction était d’aller au cinéma ! affirmait sa logeuse.

Mais aucun rapport visible entre lui et la villa de Saint-Cloud !

— Etais-tu déjà allé à Saint-Cloud auparavant ?

— Jamais !

— Que faisais-tu le dimanche ?

— Je lisais !

Mme Henderson n’était pas cliente du fleuriste. Rien ne désignait sa villa plutôt qu’une autre à la visite d’un cambrioleur. Et d’ailleurs, on n’avait rien volé !

— Pourquoi ne parles-tu pas ?

— Je n’ai rien à dire !

Maigret, un mois durant, avait opéré à Deauville, où il avait traqué une bande d’escrocs internationaux.

En septembre, il avait rendu visite à Heurtin, dans sa cellule de la Santé. Il n’avait trouvé qu’une loque.

— Je ne sais rien ! Je n’ai pas tué !

— Tu étais pourtant à Saint-Cloud…

— Je veux qu’on me laisse en paix…

— Affaire banale ! avait jugé le Parquet. On la réservera pour la rentrée.

Et le 1er octobre, Heurtin servait à l’inauguration de la Cour d’assises.

Me Joly n’avait trouvé qu’un système de défense : exiger une contre-expertise sur l’état mental de son client. Et le médecin choisi par lui avait déposé :

— Responsabilité atténuée…

A quoi le ministère public avait répliqué :

— Crime crapuleux ! Si Heurtin n’a pas volé, c’est qu’il en a été empêché par des circonstances quelconques… Il a donné en tout dix-huit coups de couteau…

On avait fait circuler des photographies des victimes, que les jurés repoussaient avec dégoût.

— Oui, à toutes les questions !

La mort ! Le lendemain, Joseph Heurtin était transféré dans le quartier de la grande surveillance, avec quatre autres condamnés à mort.

— Tu n’as rien à me dire ? venait lui demander Maigret, qui n’était pas content de lui.

— Rien !

— Tu sais que tu seras exécuté ?

Et Heurtin pleurait, la tête toujours aussi pâle, les yeux rouges.

— Quel est ton complice ?

— Je n’en ai pas…

Maigret revint chaque jour, encore qu’officiellement il n’eût même plus le droit de s’occuper de l’affaire.

Chaque jour il trouva un Heurtin avachi mais calme, qui ne tremblait pas, qui avait même parfois de l’ironie dans les prunelles.

… Jusqu’au matin où le prisonnier entendit des pas dans la cellule voisine, puis des cris perçants…

On venait chercher le 9, un parricide, pour le conduire à l’échafaud.

Le lendemain, Heurtin, devenu le N°11, sanglotait. Mais il ne parla pas. Il se contenta de claquer des dents, étendu de tout son long sur sa couchette, le visage tourné vers le mur.

Quand une idée entrait dans la tête de Maigret, elle y était ancrée pour longtemps.

— Cet homme est fou, ou innocent… alla-t-il affirmer au juge Coméliau.

— Ce n’est pas possible ! Au surplus, il y a chose jugée…

Maigret, haut d’un mètre quatre-vingts, puissant et large comme un fort des Halles, s’obstina.

— Souvenez-vous qu’on n’a pas pu établir de quelle manière il est revenu de Saint-Cloud à Paris… Il n’a pas pris le train, c’est prouvé… Il n’a pas pris le tramway… Il n’est pas revenu à pied !…

Il essuya des plaisanteries.

— Voulez-vous tenter une expérience ?

— Il faut le demander au ministère !

Et Maigret, pesant, obstiné, y alla. Il rédigea lui-même le billet donnant au condamné le plan de sa fuite.

— Ecoutez ! Ou il a des complices, et il croira que ce billet vient d’eux, ou il n’en a pas et il se méfiera, devinant un piège. Je me porte garant de lui. Je vous jure que dans aucun cas il ne nous échappera…

Il fallait voir la face épaisse, placide et dure pourtant du commissaire !

Cela dura trois jours. Il agita le fantôme de l’erreur judiciaire et du scandale qui éclaterait tôt ou tard.

— Mais c’est vous-même qui l’avez arrêté !

— Parce que, en tant que fonctionnaire de la police, je suis tenu de tirer les conclusions logiques des preuves matérielles…

— Et en tant qu’homme ?

— J’attends les preuves morales…

— Si bien que ?…

— Il est fou, ou innocent…

— Pourquoi ne parle-t-il pas ?

— L’expérience que je propose nous l’apprendra…

Il y eut des coups de téléphone, des conférences.

— Vous jouez votre carrière, commissaire ! Réfléchissez !

— C’est tout réfléchi…

Le billet fut envoyé au prisonnier, qui ne le montra à personne et qui, pendant les trois derniers jours, mangea avec plus d’appétit.

— Donc, cela ne le surprend pas ! affirma Maigret. Donc il s’attendait à quelque chose de ce genre ! Donc il a des complices, qui lui ont peut-être promis la liberté…

— A moins qu’il ne fasse l’idiot !… Et qu’à peine hors de prison il vous glisse entre les doigts… Votre carrière, commissaire…

— Il y a aussi sa tête qui est en jeu…


Et Maigret se trouvait maintenant calé dans un fauteuil de cuir, devant la fenêtre, dans une chambre d’hôtel. De temps en temps, il braquait ses jumelles sur la Citanguette, où les débardeurs et les mariniers venaient boire un coup.

L’inspecteur Janvier, sur le quai, se morfondait en essayant de prendre un air dégagé.

Dufour - Maigret avait vu ces détails – avait mangé une andouillette garnie de purée de pommes de terre et buvait maintenant un calvados.


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