» » » Simenon, Georges - La tête dun homme


Авторские права

Simenon, Georges - La tête dun homme

Здесь можно скачать бесплатно "Simenon, Georges - La tête dun homme" в формате fb2, epub, txt, doc, pdf. Жанр: Полицейский детектив. Так же Вы можете читать книгу онлайн без регистрации и SMS на сайте LibFox.Ru (ЛибФокс) или прочесть описание и ознакомиться с отзывами.
Simenon, Georges - La tête dun homme
Рейтинг:
Название:
La tête dun homme
Автор:
Издательство:
неизвестно
Год:
неизвестен
ISBN:
нет данных
Скачать:

99Пожалуйста дождитесь своей очереди, идёт подготовка вашей ссылки для скачивания...

Скачивание начинается... Если скачивание не началось автоматически, пожалуйста нажмите на эту ссылку.

Вы автор?
Жалоба
Все книги на сайте размещаются его пользователями. Приносим свои глубочайшие извинения, если Ваша книга была опубликована без Вашего на то согласия.
Напишите нам, и мы в срочном порядке примем меры.

Как получить книгу?
Оплатили, но не знаете что делать дальше? Инструкция.

Описание книги "La tête dun homme"

Описание и краткое содержание "La tête dun homme" читать бесплатно онлайн.



Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n'exprimait rien, sinon l'hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d'un des murs.






— C’est vous qui avez…

— Qu’est-ce que vous buvez ?

Et plus bas :

— Regardez dehors…

Lucas mit quelques instants à repérer la silhouette. Son visage s’éclaira.

— Par exemple !… Vous êtes parvenu à…

— Rien du tout !… Barman… Une fine…

La Russe appelait avec un fort accent :

— Garçon ! Vous me donnerez l’Illustration… Et aussi le bottin des professions.

— Buvez votre verre, mon vieux Lucas… Vous allez sortir et le tenir à l’œil, n’est-ce pas ?…

— Vous ne pensez pas qu’il serait préférable…

Et la main du brigadier, dans sa poche, maniait visiblement des menottes.

— Pas encore,… Allez…

La tension nerveuse de Maigret, en dépit de son calme apparent, était telle qu’il faillit broyer son verre dans sa grosse main, tout en buvant.

L’homme roux ne semblait pas disposé à partir. Il ne lisait pas, n’écrivait pas, ne regardait rien en particulier. Et dehors, Joseph Heurtin attendait toujours !

A quatre heures de l’après-midi, la situation était exactement la même, à cette différence près que l’évadé de la Santé était allé s’asseoir sur un banc, d’où il ne quittait pas des yeux la porte du bar.

Maigret avait mangé un sandwich, sans appétit. La Russe en noir sortit, après avoir rectifié longuement son maquillage.

Si bien qu’il n’y avait plus que l’homme au yogourt dans le bar. Heurtin avait regardé partir la jeune femme sans broncher. On allumait les lampes, bien que les candélabres des rues ne fussent pas encore éclairés.

Un commis renouvelait le stock de bouteilles. Un autre balayait hâtivement.

Le bruit d’une cuiller sur une soucoupe, surtout partant de l’angle où était installé l’homme roux, surprit autant le barman que Maigret.

Sans se déranger, sans se donner la peine de cacher son mépris pour un aussi piètre client, le garçon lança :

— Un yogourt et un café crème… Trois et un cinquante, cela fait quatre cinquante…

— Pardon… Donnez-moi des sandwiches de caviar…

Et la voix était calme. Dans le miroir, le commissaire voyait rire les yeux mi-clos du consommateur.

Le barman alla soulever le guichet.

— Un sandwich de caviar, un !…

— Trois ! rectifia l’étranger.

— Trois caviars !… Trois !…

Le barman regardait son client d’un air méfiant. Il questionna, ironique :

— Avec de la vodka ?…

— De la vodka, oui…

Maigret faisait un effort pour comprendre. L’homme avait changé. Il avait perdu son immobilité extraordinaire.

— Et des cigarettes ! lança-t-il.

— Maryland ?

— Abdullah…

Il en fuma une, tandis qu’on préparait ses sandwiches, et il s’amusa à crayonner sur la boîte. Puis il mangea, si vite que le garçon avait à peine repris sa place quand il se leva.

— Trente francs de sandwiches… Six de vodka… Vingt-deux francs d’Abdullah et les consommations de tout à l’heure…

— Je viendrai vous payer demain…

Maigret avait froncé les sourcils. Il pouvait toujours apercevoir Heurtin sur son banc.

— Un instant !… Vous allez dire ça au gérant.

L’homme roux s’inclina et attendit, après être allé se rasseoir. Le gérant arriva, en smoking.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Ce monsieur, qui veut venir payer demain. Trois sandwiches de caviar, des Abdullah et le reste…

Le consommateur ne manifestait aucune gêne. Il s’inclinait à nouveau, plus ironique que jamais, pour confirmer les dires du garçon.

— Vous n’avez pas d’argent sur vous ?

— Pas un centime…

— Vous habitez le quartier ?… Je vais vous faire accompagner par un chasseur…

— Je n’ai pas d’argent chez moi…

— Et vous mangez du caviar ?…

Le gérant frappa dans ses mains. Un gamin en uniforme accourut.

— Va me chercher un sergent de ville…

Cela se passait sans bruit, sans scandale.

— Vous êtes sûr que vous n’avez pas d’argent ?

— Puisque je vous le dis…

Le chasseur, qui avait attendu la réponse, partit en courant. Maigret ne broncha pas. Quant au gérant, il restait là, à regarder paisiblement le va-et-vient du boulevard Montparnasse.

Le barman, qui essuyait ses bouteilles, lançait de temps à autre un regard complice à Maigret.

Trois minutes ne s’étaient pas écoulées que le chasseur ramenait deux agents cyclistes, qui laissèrent leurs machines dehors.

L’un d’eux reconnut le commissaire, voulut marcher vers lui, mais Maigret le fixa d’une façon significative. Au surplus, le gérant expliquait simplement, sans émoi inutile.

— Ce monsieur a commandé du caviar, des cigarettes de luxe, etc. Il refuse de payer…

— Je n’ai pas d’argent ! répéta l’homme roux.

Sur un signe de Maigret, l’agent se contenta de murmurer :

— Bien ! Vous vous expliquerez au commissariat… Suivez-nous…

— Un petit verre, messieurs ? offrit le gérant.

— Merci…

Des tramways, des autos, des gens en foule circulaient sur le boulevard où le crépuscule mettait un brouillard épais. Le prisonnier, avant de sortir, alluma une nouvelle cigarette, adressa un salut amical au barman.

Et tandis qu’il passait devant Maigret, son regard pesa sur lui, l’espace de quelques secondes.

— Allons ! Plus vite que ça !… Et pas de scandale, hein !…

Ils sortirent tous trois. Le gérant s’approcha du comptoir.

— Ce n’est pas le Tchèque qu’il a fallu sortir l’autre jour ?

— C’est lui ! affirma le barman. Il est ici de huit heures du matin à huit heures du soir… Et c’est tout juste s’il consomme deux cafés crème sur toute la journée…

Maigret avait marché jusqu’à la porte. Il put voir ainsi Joseph Heurtin se lever de son banc, rester debout, immobile, tourné vers les deux agents qui emmenaient l’amateur de caviar.

Mais il ne faisait déjà plus assez clair pour distinguer ses traits.

Les trois hommes n’avaient pas parcouru cent mètres, que le vagabond s’en allait de son côté, suivi à distance par le brigadier Lucas.

— Police judiciaire ! dit alors le commissaire en revenant vers le bar. Qui est-ce ?

— Je crois qu’il s’appelle Radek… Il se fait adresser sa correspondance ici… Vous avez vu les lettres que l’on met dans la vitrine… Un Tchèque…

— Que fait-il ?

— Rien !… Il passe ses journées au bar… Il rêve… Il écrit…

— Vous connaissez son domicile ?

— Non.

— Il a des amis ?…

— Je crois bien que je ne l’ai jamais vu adresser la parole à quelqu’un.

Maigret paya, sortit, sauta dans un taxi et lança :

— Au commissariat du quartier…

Quand il y arriva, Radek était assis sur un banc et attendait que le commissaire fût libre.

Il y avait quatre ou cinq étrangers qui venaient là pour des certificats de domicile.

Maigret entra directement dans le bureau du commissaire, à qui une jeune femme se plaignait d’un vol de bijoux en mélangeant trois ou quatre langues de l’Europe centrale.

— Vous opérez par ici ? s’étonna le fonctionnaire.

— Finissez-en toujours avec Madame…

— Je ne comprends rien à ce qu’elle raconte… Il y a une demi-heure qu’elle recommence la même explication…

Maigret ne sourit même pas, tandis que l’étrangère se fâchait, reprenait point par point son récit en montrant ses doigts sans bagues.

Enfin, quand elle fut sortie, il articula :

— Vous allez recevoir un nommé Radek ou quelque chose dans ce genre… Je serai là… Arrangez-vous pour lui faire passer une nuit au poste et pour le relâcher…

— Qu’est-ce qu’il a fait ?

— Il a mangé du caviar sans payer.

— Au Dôme ?

— A la Coupole…

Un timbre résonna.

— Introduisez Radek…

Celui-ci entra dans le bureau sans le moindre embarras, les mains dans les poches, se campa en face des deux hommes et, les regardant dans les yeux, attendit, tandis qu’un sourire ravi flottait sur ses lèvres.

— Vous êtes prévenu de grivèlerie…

Il approuva, voulut allumer une cigarette, que le commissaire de police, furibond, lui arracha des mains.

— Qu’est-ce que vous avez à dire ?

— Rien du tout…

— Vous avez un domicile, des moyens d’existence ?…

L’homme sortit de sa poche un passeport crasseux qu’il posa sur le bureau.

— Vous savez que vous risquez quinze jours de prison ?

— Avec sursis ! rectifia Radek sans se troubler. Vous pouvez vous assurer que je n’ai jamais subi de condamnation.

— Je lis que vous êtes étudiant en médecine… C’est exact ?…

— Le professeur Grollet, que vous devez connaître de nom, vous dira sans doute que j’étais son meilleur élève…

Et, se tournant vers Maigret, avec une pointe de raillerie dans la voix :

— Je suppose que Monsieur est aussi de la police ?…

VI


L’auberge de Nandy

Mme Maigret soupira, mais ne dit rien, quand, dès sept heures du matin, son mari la quitta après avoir avalé son café sans même s’apercevoir qu’il était brûlant.

Il était rentré à une heure du matin, taciturne. Il repartait avec un air têtu.

Lorsque le commissaire traversa les couloirs de la Préfecture, il perçut nettement, chez ses collègues qu’il rencontrait, chez les inspecteurs et même chez les garçons de bureau une curiosité mêlée à une certaine admiration, peut-être à un rien de commisération.

Mais il serra les mains comme il avait embrassé sa femme au front, se mit, à peine entré dans son bureau, à tisonner le poêle et étendit sur deux chaises son manteau alourdi par la pluie.

— Le commissariat du quartier Montparnasse ! appela-t-il ensuite au téléphone, sans hâte, tout en fumant sa pipe à petites bouffées.

Et machinalement il rangeait les papiers amassés sur son bureau.

— Allô !… Qui est à l’appareil ?… Le brigadier de garde ?… Ici, le commissaire Maigret, de la PJ… Vous avez relâché Radek ?… Vous dites ?… Il y a une heure ?… Vous vous êtes assuré que l’inspecteur Janvier était prêt à le suivre ?… Allô, oui !… Il n’a pas dormi ?… Il a fumé toutes ses cigarettes ?… Merci… Non ! Ce n’est pas la peine… Si j’ai besoin de renseignements complémentaires, je passerai là-bas…

Il tira de sa poche le passeport du Tchèque, qu’il avait conservé : un petit carnet grisâtre, aux armes de Tchécoslovaquie, dont presque toutes les pages étaient couvertes de cachets et de visas.

Jean Radek, âgé de vingt-cinq ans, né à Brno de père inconnu, avait, d’après ces visas, séjourné à Berlin, à Mayence, à Bonn, à Turin et à Hambourg.

Ses papiers le donnaient comme étudiant en médecine. Quant à sa mère, Elisabeth Radek, morte deux ans auparavant, elle remplissait les fonctions de domestique.

— Quels sont tes moyens d’existence ? avait questionné Maigret, la veille au soir, dans le bureau du commissaire de police de Montparnasse.

Et le prisonnier de répliquer avec son sourire crispant :

— Dois-je vous tutoyer aussi ?

— Répondez !

— Tant que ma mère vivait, elle m’envoyait de quoi poursuivre mes études…

— Sur ses gages de domestique ?

— Oui ! Je suis fils unique. Elle aurait vendu ses deux mains pour moi. Cela vous étonne ?…

— Il y a deux ans qu’elle est morte… Depuis ?…

— Des parents éloignés m’adressent de temps en temps de petites sommes… Il y a à Paris des compatriotes qui m’aident à l’occasion… Il m’arrive de faire des travaux de traduction…

— Et de collaborer au Sifflet ?

— Je ne comprends pas !

Il disait cela avec une ironie telle qu’on pouvait traduire : « Allez toujours ! Vous ne m’avez pas encore… »

Maigret avait préféré partir. Aux alentours de la Coupole, il n’y avait plus trace de Joseph Heurtin, ni du brigadier Lucas. Ils s’étaient à nouveau enfoncés dans Paris, l’un derrière l’autre.

— Hôtel George-V !… commanda le commissaire à un chauffeur.

Il y entra au moment précis où William Crosby, en smoking changeait, au bureau de l’hôtel, une bank-note de cent dollars.

— C’est pour moi ? questionna-t-il en apercevant le commissaire.

— Non pas !… A moins que vous ne connaissiez un certain Radek…

Des gens circulaient dans le hall Louis XVI. L’employé comptait des billets de cent francs épinglés par liasses de dix.

— Radek ?…

Le regard de Maigret était planté dans les yeux de l’Américain, qui ne se troubla pas.

— Non… Mais vous pouvez demander à Mme Crosby… Elle va descendre… Nous dînons en ville avec des amis… Un gala de bienfaisance, au Ritz…

Mme Crosby, en effet, sortait de l’ascenseur, frileusement serrée dans une cape d’hermine, regardait le policier avec un certain étonnement.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Ne vous inquiétez pas… Je cherche un nommé Radek…

— Radek… Il habite ici ?…

Crosby poussa les billets dans sa poche, tendit la main à Maigret.

— Vous m’excusez… Nous sommes déjà en retard…

La voiture qui attendait dehors glissa sur l’asphalte.


La sonnerie du téléphone retentit.

— Allô ! Le juge Coméliau demande le commissaire Maigret à l’appareil…

— Répondez que je ne suis pas arrivé… Compris ?…

A pareille heure, le magistrat devait téléphoner de chez lui. Sans doute était-il occupé à prendre son petit déjeuner, en robe de chambre, et feuilletait-il fiévreusement les journaux, les lèvres agitées comme à son habitude par un frémissement nerveux.

— Allô, Jean ! Personne d’autre ne m’a demandé ?… Qu’a dit le juge ?…

— Que vous l’appeliez dès que vous arriveriez… Chez lui à neuf heures… Au Parquet ensuite… Allô !… Attendez !… On téléphone justement… Allô ! Allô !… Le commissaire Maigret ?… Je vous le passe, monsieur Janvier…

L’instant d’après, Maigret avait la communication.

— C’est vous, commissaire ?…

— Disparu, hein ?

— Disparu, oui ! Je n’y comprends rien ! J’étais à moins de vingt mètres derrière lui…

— Alors… Vite !

— Je me demande encore comment ça a pu se produire… Surtout que je suis certain qu’il n’avait pas remarqué ma présence…

— Va toujours…

— Il s’est d’abord promené dans le quartier… Puis il est entré à la gare Montparnasse… C’était l’heure de l’arrivée des trains de banlieue et je me suis rapproché, par crainte de le perdre dans la foule…

— Il s’est perdu quand même ?

— Pas dans la foule… Il est monté dans un train qui arrivait, sans avoir pris de billet… Le temps de demander à un employé où ce train allait, sans quitter le wagon des yeux, et il n’était plus dans le compartiment… Il a dû ressortir à contrevoie…


На Facebook В Твиттере В Instagram В Одноклассниках Мы Вконтакте
Подписывайтесь на наши страницы в социальных сетях.
Будьте в курсе последних книжных новинок, комментируйте, обсуждайте. Мы ждём Вас!

Похожие книги на "La tête dun homme"

Книги похожие на "La tête dun homme" читать онлайн или скачать бесплатно полные версии.


Понравилась книга? Оставьте Ваш комментарий, поделитесь впечатлениями или расскажите друзьям

Все книги автора Simenon, Georges

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте на сайте онлайн библиотеки LibFox.

Уважаемый посетитель, Вы зашли на сайт как незарегистрированный пользователь.
Мы рекомендуем Вам зарегистрироваться либо войти на сайт под своим именем.

Отзывы о "Simenon, Georges - La tête dun homme"

Отзывы читателей о книге "La tête dun homme", комментарии и мнения людей о произведении.

А что Вы думаете о книге? Оставьте Ваш отзыв.