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Simenon, Georges - La nuit du carrefour

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Simenon, Georges - La nuit du carrefour
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La nuit du carrefour
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Описание книги "La nuit du carrefour"

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Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.

On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.

La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame...






Dans la maison, rien ! A peine des grattements, des craquements ! A peine de menus bruits indéchiffrables permettant de soupçonner qu’il y avait de la vie.

Carl Andersen entra le premier. Ses mains blanches trahissaient une certaine nervosité. Il ne dit rien, resta un instant immobile près de la porte.

Un glissement dans l’escalier.

— Ma sœur Else… annonça-t-il enfin.

Elle s’avançait, les contours indécis dans la demi-obscurité. Elle s’avançait comme la vedette d’un film, ou mieux, comme la femme idéale dans un rêve d’adolescent.

Sa robe était-elle de velours noir ? Toujours est-il qu’elle était plus sombre que tout le reste, qu’elle faisait une tache profonde, somptueuse. Et le peu de lumière encore éparse dans l’air se concentrait sur ses cheveux blonds et légers, sur le visage mat.

— On me dit que vous désirez me parler, commissaire… Mais veuillez d’abord vous asseoir…

Son accent était plus prononcé que celui de Carl. La voix chantait, baissait sur la dernière syllabe des mots.

Et son frère se tenait près d’elle comme un esclave se tient auprès d’une souveraine qu’il a la charge de protéger.

Elle fit quelques pas et, seulement quand elle fut très proche, Maigret s’avisa qu’elle était aussi grande que Carl. Des hanches étroites accusaient encore l’élan de sa silhouette.

— Une cigarette !… dit-elle en se tournant vers son frère.

Il s’empressa, troublé, maladroit. Elle fit jaillir la flamme d’un briquet qu’elle prit sur un meuble et, un instant, le rouge du feu combattit le bleu sombre de ses yeux.

Après, l’obscurité fut plus sensible, si sensible que le commissaire, mal à l’aise, chercha un commutateur, n’en trouva pas, murmura :

— Puis-je vous demander de faire de la lumière ?

Il avait besoin de tout son aplomb. Cette scène avait un caractère trop théâtral à son gré. Théâtral ? Trop sourd, plutôt, comme le parfum qui envahissait la pièce depuis qu’Else s’y trouvait.

Trop étranger surtout à la vie de tous les jours ! Peut-être trop étranger tout court !

Cet accent… Cette correction absolue de Carl et son monocle noir… Ce mélange de somptuosité et de vieilleries écœurantes… Jusqu’à la robe d’Else, qui n’était pas une robe comme on en voit dans la rue, ni au théâtre, ni dans le monde…

A quoi cela tenait-il ? Sans doute à sa façon de la porter. Car la coupe était simple. Le tissu moulait le corps, enserrait même le cou, ne laissant paraître que le visage et les mains…

Andersen s’était penché sur une table, retirait le verre d’une lampe à pétrole datant des trois vieilles, une lampe à haut pied de porcelaine, orné de faux bronze.

Cela fit un rond lumineux de deux mètres de diamètre dans un coin du salon. L’abat-jour était orange.

— Excusez-moi… Je n’ai pas remarqué que tous les sièges étaient encombrés…

Et Andersen débarrassait un fauteuil Empire des livres qui y étaient empilés. Il les posa sur le tapis, en désordre. Else fumait, debout, toute droite, sculptée par le velours.

— Votre frère, mademoiselle, m’a affirmé qu’il n’avait rien entendu d’anormal pendant la nuit de samedi à dimanche… Il paraît qu’il a le sommeil très dur…

— Très… répéta-t-elle en exhalant un peu de fumée.

— Vous n’avez rien entendu non plus ?

— De particulièrement anormal, non !

Elle parlait lentement, en étrangère qui doit traduire des phrases pensées dans sa langue.

— Vous savez que nous sommes sur une route nationale. La circulation ne ralentit guère la nuit. Chaque jour, des camions, dès huit heures du soir, se dirigent vers les Halles et font beaucoup de bruit… Le samedi, il y a en outre les touristes qui gagnent les bords de la Loire et la Sologne… Notre sommeil est entrecoupé de bruits de moteurs et de freins, d’éclats de voix… Si la maison n’était si bon marché…

— Vous n’avez jamais entendu parler de Goldberg ?

— Jamais…

La nuit n’était pas encore complète dehors. Le gazon était d’un vert soutenu et l’on avait l’impression qu’on eût pu compter les brins d’herbe, tant ils se détachaient avec netteté.

Le parc, malgré le manque d’entretien, restait harmonieux comme un décor d’opéra. Chaque massif, chaque arbre, chaque branche même était à sa place exacte. Et un horizon de champs, avec un toit de ferme, achevait cette sorte de symphonie de l’Ile-de-France.

Dans le salon, par contre, parmi les vieux meubles, des dos de livres étrangers, des mots que Maigret ne comprenait pas. Et ces deux étrangers, le frère et la sœur, celle-ci, surtout, qui jetait une note discordante…

Une note trop voluptueuse, trop lascive ? Pourtant elle n’était pas provocante. Elle restait simple dans ses gestes, dans ses attitudes…

Mais d’une simplicité qui n’était pas celle qu’eût voulue le décor. Le commissaire eût mieux compris les trois vieilles et leurs passions monstrueuses !

— Voulez-vous me permettre de visiter la maison ?

Il n’y eut d’hésitation ni chez Carl ni chez Else. Ce fut lui qui souleva la lampe, tandis qu’elle s’asseyait dans un fauteuil.

— Si vous voulez me suivre…

— Je suppose que c’est surtout dans ce salon que vous vous tenez ?…

— Oui… C’est ici que je travaille, que ma sœur passe le plus clair de ses journées…

— Vous n’avez pas de domestique ?

— Vous savez maintenant ce que je gagne. C’est trop peu pour me permettre de me faire servir…

— Qui prépare les repas ?

— Moi…

C’était dit simplement, sans gêne, sans honte, et, comme les deux hommes atteignaient un corridor, Andersen poussa une porte, tendit la lampe vers la cuisine en disant du bout des lèvres :

— Vous excuserez le désordre…

C’était plus que du désordre. C’était sordide. Un réchaud à alcool baveux de lait bouilli, de sauce, de graisse, sur une table couverte d’un lambeau de toile cirée. Des bouts de pain. Un reste d’escalope dans une poêle posée à même la table et, dans l’évier, de la vaisselle sale.

Quand on eut regagné le corridor, Maigret jeta un coup d’œil vers le salon, qui n’était plus éclairé et où brillait seulement la cigarette d’Else.

— Nous ne nous servons pas de la salle à manger ni du petit salon qui se trouvent en façade… Voulez-vous voir ?…

La lampe éclaira un assez joli parquet, des meubles entassés, des pommes de terre étalées sur le sol. Les volets étaient clos.

— Nos chambres sont là-haut…

L’escalier était large. Une marche criait. Le parfum, à mesure que l’on montait, devenait plus dense.

— Voici ma chambre…

Un simple sommier posé sur le plancher, formant divan. Une toilette rudimentaire. Une garde-robe Louis XV. Un cendrier débordant de bouts de cigarettes.

— Vous fumez beaucoup ?

— Le matin, au lit… Peut-être trente cigarettes, en lisant…

Devant la porte située en face de la sienne, il prononça très vite :

— La chambre de ma sœur…

Mais il ne l’ouvrit pas. Il se rembrunit tandis que Maigret tournait le bouton, poussait l’huis.

Andersen tenait toujours la lampe et il évita de s’approcher avec la lumière. Le parfum était si compact qu’il prenait à la gorge.

Toute la maison était sans style, sans ordre, sans luxe. Un campement, où l’on usait de vieux restes.

Mais là, le commissaire devina, dans le clair-obscur, comme une oasis chaude et moelleuse. On ne voyait pas le parquet, couvert de peaux de bêtes, entre autres d’une splendide dépouille de tigre qui servait de descente de lit.

Celui-ci était d’ébène, couvert de velours noir. Sur ce velours, du linge de soie chiffonné.

Insensiblement, Andersen s’éloignait avec la lampe dans le corridor, et Maigret le suivit.

— Il y a trois autres chambres, inoccupées…

— En somme, celle de votre sœur est la seule à donner sur la route…

Carl ne répondit pas, désigna un escalier étroit.

— L’escalier de service… Nous n’en usons pas… Si vous voulez voir le garage…

Ils descendirent l’un derrière l’autre dans la lumière dansante de la lampe à pétrole. Au salon le point rouge d’une cigarette restait la seule lueur.

A mesure qu’Andersen s’avançait, la lumière envahit la pièce. On vit Else, à demi étendue dans un fauteuil, le regard indifférent braqué vers les deux hommes.

— Vous n’avez pas offert de thé au commissaire, Carl !

— Merci ! Je ne prends jamais de thé…

— Je désire en prendre, moi ! Voulez-vous du whisky ? Ou bien… Carl ! Je vous en prie…

Et Carl, confus, nerveux, posa la lampe, alluma un petit réchaud qui se trouvait sous une théière d’argent.

— Que puis-je vous offrir, commissaire ?

Maigret n’arrivait pas à préciser l’origine de son malaise. L’atmosphère était tout ensemble intime et désordonnée. De grandes fleurs aux pétales violacés s’épanouissaient sur le chevalet.

— En somme, dit-il, quelqu’un a d’abord volé la voiture de M. Michonnet. Goldberg a été assassiné dans cette voiture, qu’on a ensuite amenée dans votre garage. Et votre auto a été conduite dans celui de l’assureur…

— C’est incroyable, n’est-ce pas ?

Else parlait d’une voix douce, chantante, en allumant une nouvelle cigarette.

— Mon frère prétendait qu’on nous accuserait, parce que le mort a été découvert chez nous… Il a voulu fuir… Moi, je ne voulais pas… J’étais sûre qu’on comprendrait que, si nous avions vraiment tué, nous n’aurions eu aucun intérêt à…

Elle s’interrompit, chercha des yeux Carl qui furetait dans un coin.

— Eh bien ! Vous n’offrez rien au commissaire ?

— Pardon… Je… je m’aperçois qu’il n’y a plus de…

— Vous êtes toujours le même ! Vous ne pensez à rien… Il faut nous excuser, monsieur ?…

— Maigret.

— … monsieur Maigret… Nous buvons très peu d’alcool et…

Il y eut des bruits de pas dans le parc, où Maigret devina la silhouette du brigadier Lucas qui le cherchait.

III


La nuit du carrefour

— Qu’est-ce que c’est, Lucas ?

Maigret se dressait devant la porte-fenêtre. Il avait derrière lui l’atmosphère trouble du salon, en face, le visage de Lucas dans l’ombre fraîche du parc.

— Rien, commissaire… Je vous cherchais…

Et Lucas, un peu confus, essayait de lancer un regard à l’intérieur, par-dessus les épaules du commissaire.

— Tu m’as retenu une chambre ?

— Oui… Il y a un télégramme pour vous… Mme Goldberg arrive cette nuit en auto…

Maigret se retourna, vit Andersen qui attendait, le front penché, Else qui fumait en remuant le pied avec impatience.

— Je viendrai sans doute vous interroger à nouveau demain, leur annonça-t-il. Mes hommages, mademoiselle…

Elle le salua avec une bonne grâce condescendante. Carl voulut reconduire les deux policiers jusqu’à la grille.

— Vous ne visitez pas le garage ?

— Demain…

— Ecoutez, commissaire… Ma démarche va peut-être vous paraître équivoque… Je voudrais vous demander d’user de moi si je puis vous servir à quelque chose… Je sais que je suis étranger, qu’en outre c’est sur moi que pèsent les plus lourdes charges… Raison de plus pour que je fasse l’impossible afin que le coupable soit découvert… Ne m’en veuillez pas de ma maladresse…

Maigret lui planta le regard dans les yeux. Il vit une prunelle triste qui se détourna lentement. Carl Andersen referma la grille et regagna la maison.


— Qu’est-ce qui t’a pris, Lucas ?

— Je n’étais pas tranquille… Il y a un bon moment que je suis revenu d’Avrainville… Je ne sais pas pourquoi ce carrefour m’a fait soudain une si sale impression…

Ils marchaient tous les deux dans l’obscurité, sur le bas-côté de la route. Les voitures étaient rares.

— J’ai essayé de reconstituer le crime en esprit, poursuivit-il, et, plus on y pense, plus le drame devient ahurissant.

Ils étaient arrivés à hauteur de la villa des Michonnet, qui était comme une des pointes d’un triangle dont les autres angles étaient formés, d’une part par le garage, de l’autre par la maison des Trois-Veuves.

Quarante mètres entre le garage et les Michonnet. Cent mètres entre ces derniers et les Andersen.

Pour les relier, le ruban régulier et poli de la route, endiguée comme un fleuve par de hauts arbres.

On ne voyait aucune lumière du côté des Trois-Veuves. Deux fenêtres étaient éclairées chez l’agent d’assurances, mais des rideaux sombres ne laissaient filtrer qu’un filet de lumière, un filet irrégulier qui prouvait que quelqu’un écartait le rideau à hauteur d’homme pour regarder dehors.

Côté garage, les disques laiteux des pompes à essence, puis un rectangle de lumière crue jaillissant de l’atelier où éclataient des coups de marteau.

Les deux hommes s’étaient arrêtés, et Lucas, qui était un des plus anciens collaborateurs de Maigret, expliquait :

— Avant tout, il faut que Goldberg soit venu jusqu’ici. Vous avez vu le cadavre, à la morgue d’Etampes ? Non ?… Un homme de quarante-cinq ans, au type israélite prononcé… Un petit type solide, à la mâchoire dure, au front têtu couronné par des cheveux frisés de mouton. Un complet fastueux… Du linge fin à son chiffre… Un personnage habitué à mener large vie, à commander, à dépenser sans compter… Pas de boue, pas de poussière sur ses souliers vernis… Donc, si même il est venu à Arpajon par le train, il n’a pas fait à pied les trois kilomètres qui nous séparent de la ville…

» Mon idée est qu’il est venu de Paris, peut-être d’Anvers en voiture…

» Le médecin affirme que la digestion du dîner était terminée au moment de la mort, qui a été instantanée… Par contre, dans l’estomac, on a retrouvé une assez grande quantité de champagne et des amandes grillées.

» A Arpajon, aucun hôtelier n’a vendu de champagne la nuit de samedi à dimanche, et je vous défie de trouver dans toute la ville des amandes grillées.

Un camion automobile passa à cinquante à l’heure avec un vacarme de ferraille agitée.

— Regardez le garage des Michonnet, commissaire. Il n’y a qu’un an que l’agent d’assurances possède une voiture. Sa première auto était un vieux clou et il se contentait, pour l’abriter, de ce hangar de planches qui donne sur la route et est fermé avec un cadenas. Il n’a pas eu le temps de faire construire un autre garage depuis lors. C’est donc là qu’on est allé chercher la six cylindres neuve. Il a fallu la conduire à la maison des Trois-Veuves, ouvrir la grille, le garage, en retirer le tacot d’Andersen, mettre à sa place l’auto de Michonnet… Et, par surcroît, installer Goldberg au volant et le tuer d’une balle tirée à bout portant… Personne n’a rien vu, rien entendu !… Personne n’a d’alibi !… Je ne sais pas si vous avez la même impression que moi, en revenant d’Avrainville, tout à l’heure, dans la nuit tombante, je me suis senti désaxé… Il m’a semblé que l’affaire se présentait mal, qu’elle avait un caractère anormal, comme perfide…


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