» » » Simenon, Georges - La nuit du carrefour


Авторские права

Simenon, Georges - La nuit du carrefour

Здесь можно скачать бесплатно "Simenon, Georges - La nuit du carrefour" в формате fb2, epub, txt, doc, pdf. Жанр: Полицейский детектив. Так же Вы можете читать книгу онлайн без регистрации и SMS на сайте LibFox.Ru (ЛибФокс) или прочесть описание и ознакомиться с отзывами.
Simenon, Georges - La nuit du carrefour
Рейтинг:
Название:
La nuit du carrefour
Автор:
Издательство:
неизвестно
Год:
неизвестен
ISBN:
нет данных
Скачать:

99Пожалуйста дождитесь своей очереди, идёт подготовка вашей ссылки для скачивания...

Скачивание начинается... Если скачивание не началось автоматически, пожалуйста нажмите на эту ссылку.

Вы автор?
Жалоба
Все книги на сайте размещаются его пользователями. Приносим свои глубочайшие извинения, если Ваша книга была опубликована без Вашего на то согласия.
Напишите нам, и мы в срочном порядке примем меры.

Как получить книгу?
Оплатили, но не знаете что делать дальше? Инструкция.

Описание книги "La nuit du carrefour"

Описание и краткое содержание "La nuit du carrefour" читать бесплатно онлайн.



Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.

On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.

La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame...






On voyait toujours à Avrainville, les phares blêmes qui éclairaient un pan de mur de l’auberge, des ombres qui se mouvaient autour d’une voiture.

IV


La prisonnière

Maigret marchait lentement, tête basse, dans le champ où les blés commençaient à piqueter la terre de vert pâle.

C’était le matin. Il y avait du soleil et l’air était tout vibrant du chant d’oiseaux invisibles. Devant la porte de l’auberge, à Avrainville, Lucas attendait le Parquet en montant la garde près de l’auto qui avait amené Mme Goldberg et qui avait été louée par elle à Paris, place de l’Opéra.

La femme du diamantaire anversois était étendue sur un lit de fer, au premier étage. On avait jeté un drap sur son cadavre, que le médecin, la nuit, avait à demi dévêtu.

Une belle journée d’avril commençait. Dans le champ même où Maigret, ébloui par les phares, avait en vain pourchassé l’assassin et où maintenant il avançait pas à pas, en suivant les traces de la nuit, deux paysans chargeaient dans une charrette des betteraves qu’ils retiraient d’un tertre, et les chevaux attendaient paisiblement.

Les deux rangs d’arbres de la route nationale coupaient le panorama. Les pompes à essence rouges du garage éclataient dans le soleil.

Maigret fumait, lent, buté, peut-être maussade. Les empreintes relevées dans le champ semblaient prouver que Mme Goldberg avait été tuée d’une balle de carabine, car l’assassin ne s’était pas approché à moins de trente mètres de l’auberge.

C’étaient des empreintes peu caractéristiques de chaussures sans clous, de pointure moyenne. La piste décrivait un arc de cercle pour aboutir au carrefour des Trois-Veuves à égale distance à peu près de la maison des Andersen, de la villa Michonnet et du garage.

Bref, cela ne prouvait rien ! Cela n’apportait aucun élément nouveau, et Maigret, quand il émergea sur la route, serrait un peu trop fort le tuyau de sa pipe entre les dents.

Il vit M. Oscar sur son seuil, les mains dans les poches d’un pantalon trop large, une expression béate sur son visage vulgaire.

— Déjà levé, commissaire ?… cria-t-il à travers la route.

Au même moment, une voiture s’arrêtait entre le garage et Maigret. C’était la petite 5 CV d’Andersen…

Le Danois était au volant, ganté, un chapeau souple sur la tête, une cigarette aux lèvres. Il se découvrit.

— Vous permettez que je vous dise deux mots, commissaire ?

La glace baissée, il poursuivit avec son habituelle correction :

— Je voulais de toute façon vous demander la permission de me rendre à Paris… J’espérais vous rencontrer par ici… Je vais vous dire ce qui m’y appelle. Nous sommes le 15 avril… C’est aujourd’hui que je touche le prix de mon travail chez Dumas et Fils… C’est aujourd’hui aussi que je dois payer mon terme…

Il s’excusa d’un vague sourire.

— De bien mesquines nécessités, comme vous le voyez, mais des nécessités impérieuses… J’ai besoin d’argent…

Il retira un instant son monocle noir pour mieux le caler dans l’orbite et Maigret détourna la tête, car il n’aimait pas rencontrer le regard fixe de son œil de verre.

— Votre sœur ?

— Précisément… J’allais vous en parler… Est-ce trop vous demander de faire surveiller de temps en temps la maison ?…

Trois voitures sombres montaient la côte venant d’Arpajon, tournaient à gauche dans la direction d’Avrainville.

— Qu’est-ce que c’est ?…

— Le Parquet… Mme Goldberg a été tuée cette nuit, au moment où elle sortait d’une auto, en face de l’auberge…

Maigret épiait ses réflexes. De l’autre côté de la rue, M. Oscar faisait en face de son garage une balade paresseuse.

— Tuée !… répéta Carl.

Et, avec une soudaine nervosité :

— Ecoutez, commissaire !… Il faut que j’aille à Paris… Je ne peux pas rester sans argent, surtout le jour où les fournisseurs présentent leur facture… Mais je veux, dès que je reviendrai, aider à la découverte du coupable… Vous m’y autoriserez, n’est-ce pas ?… Je ne sais rien de précis… Mais je pressens… comment dire ?… je devine la trame de quelque chose…

Il dut serrer le trottoir de plus près, parce qu’un camion, qui revenait de Paris, cornait pour réclamer le passage.

— Allez ! lui dit Maigret.

Carl salua, prit encore le temps d’allumer une cigarette avant d’embrayer, et le tacot descendit la côte, gravit lentement l’autre versant.

Trois voitures étaient arrêtées à l’entrée d’Avrainville et des silhouettes s’agitaient.

— Vous ne voulez pas prendre quelque chose ?

Maigret fronça les sourcils en regardant le garagiste souriant, qui ne se décourageait pas de lui offrir à boire.

Tout en bourrant une pipe, il s’achemina vers la maison des Trois-Veuves, dont les grands arbres étaient pleins de vols et de piaillements d’oiseaux. Il dut passer devant la villa des Michonnet.

Les fenêtres étaient ouvertes. Au premier étage, dans la chambre à coucher, on voyait Mme Michonnet, un bonnet sur la tête, occupée à secouer une carpette.

Au rez-de-chaussée, l’agent d’assurances, sans faux col, non rasé, les cheveux mal peignés, regardait la route d’un air à la fois lugubre et distant. Il fumait une pipe d’écume à tuyau de merisier. Quand il aperçut le commissaire, il feignit d’être occupé à vider cette pipe et il évita de le saluer.

Quelques instants plus tard, Maigret sonnait à la grille de la maison Andersen. Il attendit en vain pendant dix minutes. Toutes les persiennes étaient fermées. On n’entendait aucun bruit, sinon le murmure continu des oiseaux qui transformaient chaque arbre en un monde en effervescence.

Il finit par hausser les épaules, examina la serrure, choisit un passe-partout qui fit jouer le pêne. Et, comme la veille, il contourna le bâtiment pour atteindre les portes-fenêtres du salon.

Il y frappa, n’obtint pas davantage de réponse. Alors il entra, têtu, grognon, jeta un regard au phonographe ouvert, muni d’un disque.

Pourquoi le fit-il tourner ? Il n’aurait pas pu le dire. L’aiguille grinça. Un orchestre argentin joua un tango tandis que le commissaire s’engageait dans l’escalier.

Au premier, la chambre d’Andersen était ouverte. Près d’une penderie, Maigret avisa une paire de chaussures qui venaient sans doute d’être cirées, car la brosse et la boîte de crème étaient encore à côté, tandis que le plancher était étoilé de boue pulvérisée.

Le commissaire avait relevé, sur un papier, le contour des empreintes découvertes dans le champ. Il compara. La similitude était absolue.

Et pourtant il n’eut pas un tressaillement. Il ne parut pas se réjouir. Il fumait toujours, aussi maussade qu’à son réveil.

Une voix féminine s’éleva.

— C’est toi ?…

Il hésita à répondre. Il ne voyait pas celle qui parlait. La voix venait de la chambre d’Else, dont la porte était close.

— C’est moi… finit-il par articuler aussi confusément que possible.

Un silence assez long. Puis soudain :

— Qui est là ?…

Il était trop tard pour tricher.

— Le commissaire, qui est déjà venu hier… Je serais désireux de vous dire quelques mots, mademoiselle…

Un silence encore. Maigret essayait de deviner ce qu’elle pouvait bien faire de l’autre côté de cette porte que soulignait un mince filet de soleil.

— Je vous écoute… dit-elle enfin.

— Vous seriez aimable de m’ouvrir la porte… Si vous n’êtes pas habillée, je puis attendre…

Toujours ces silences crispants. Un petit rire.

— Vous me demandez une chose difficile, commissaire !

— Pourquoi ?

— Parce que je suis enfermée… Il faudra donc que vous me parliez sans me voir…

— Qui vous a enfermée ?

— Mon frère Carl… C’est moi qui le lui demande quand il sort, tant j’ai peur des rôdeurs…

Maigret ne dit rien, tira son passe-partout de sa poche et l’introduisit sans bruit dans la serrure. Sa gorge se serrait un peu. Peut-être des pensées troubles lui passaient-elles par la tête ?

Quand le pêne joua, d’ailleurs, il ne poussa pas l’huis immédiatement et préféra annoncer :

— Je vais entrer, mademoiselle…

Une impression étrange. Il était dans un corridor sans soleil, aux murs ternes, et soudain il pénétrait dans un décor de lumière.

Les persiennes étaient closes. Mais les lattes horizontales laissaient jaillir de larges faisceaux de soleil.

Si bien que toute la chambre était un puzzle d’ombre et de lumière. Les murs, les objets, le visage d’Else lui-même étaient comme découpés en tranches lumineuses.

A cela s’ajoutait le parfum sourd de la jeune femme et d’autres détails imprécis, du linge de soie jeté sur une bergère, une cigarette orientale qui brûlait dans un bol de porcelaine, sur un guéridon de laque, Else enfin, en peignoir grenat, étendue sur le velours noir du divan.

Elle regardait s’avancer Maigret avec, dans ses prunelles écarquillées, une stupeur amusée, mêlée peut-être d’une toute petite pointe d’effroi.

— Qu’est-ce que vous faites ?

— J’avais envie de vous parler… Veuillez m’excuser si je vous dérange…

Elle rit, d’un rire de gamine. Une de ses épaules sortit du peignoir, qu’elle remonta. Et elle restait couchée, blottie plutôt sur le divan qui, comme le décor tout entier, était zébré de soleil.

— Vous voyez… Je ne faisais pas grand-chose… Je ne fais jamais rien !…

— Pourquoi n’avez-vous pas accompagné votre frère à Paris ?

— Il ne veut pas. Il prétend que la présence d’une femme est gênante quand on traite des affaires…

— Vous ne quittez jamais la maison ?

— Si ! pour me promener dans le parc…

— C’est tout ?

— Il a trois hectares… C’est assez pour me dégourdir les jambes, n’est-ce pas ?… Mais-asseyez-vous, commissaire… Cela m’amuse de vous voir ici en fraude…

— Que voulez-vous dire ?

— Que mon frère fera une drôle de tête en rentrant… Il est plus terrible qu’une mère… Plus terrible qu’un amant jaloux !… C’est lui qui veille sur moi, et vous vous rendez compte qu’il prend son rôle au sérieux…

— Je croyais que c’était vous qui vouliez être enfermée, par crainte des bandits…

— Il y a de ça aussi… Je me suis tellement habituée à la solitude que j’ai fini par avoir peur des gens…

Maigret s’était assis dans une bergère, avait posé sur le tapis son chapeau melon. Et, chaque fois qu’Else le regardait, il détournait la tête, parce qu’il n’arrivait pas à s’accoutumer à ce regard-là.

La veille, elle n’avait été pour lui que mystérieuse. Dans la pénombre où il l’avait vue, presque hiératique, elle avait ressemblé à une héroïne de l’écran et l’entrevue avait gardé un caractère théâtral.

Maintenant, il cherchait à découvrir le côté humain de cet être, mais c’était autre chose qui le gênait : l’intimité, précisément, de leur tête-à-tête.

Dans la chambre parfumée, couchée comme elle l’était, en peignoir, balançant une mule au bout de son pied nu, et Maigret, entre deux âges, le visage un peu rouge, le melon posé par terre…

N’était-ce pas une estampe pour la Vie parisienne ?

Assez gauchement, il remit sa pipe en poche, bien qu’elle ne fût pas vidée.

— En somme, vous vous ennuyez ici ?

— Non… oui… je ne sais pas… Vous fumez la cigarette ?…

Elle lui désignait une boîte de la régie ottomane dont la bande portait le prix de 20 fr. 65, et Maigret se souvint que le couple vivait avec deux mille francs par mois, que Carl était obligé d’aller toucher de l’argent une heure avant de payer son terme et ses fournisseurs.

— Vous fumez beaucoup ?

— Une boîte ou deux par jour…

Elle lui tendit un briquet finement ciselé, soupira en bombant la poitrine, ce qui échancra son corsage.

Mais le commissaire ne se hâtait pas de la juger. Il avait vu, dans la société qui hante les palaces, de fastueuses étrangères qu’un petit-bourgeois eût prises pour des grues.

— Votre frère est sorti, hier soir ?

— Vous croyez ?… Je l’ignore…

— Vous n’avez pas passé la soirée à vous disputer avec lui ?…

Elle montra ses dents magnifiques dans un sourire.

— Qui vous a dit cela ?… C’est lui ?… Nous nous disputons parfois, mais gentiment… Tenez. Hier, je lui reprochais de vous avoir mal reçu… Il est tellement sauvage !… Déjà quand il était tout jeune…

— Vous viviez au Danemark ?…

— Oui… Dans un grand château des bords de la Baltique… Un château très triste, tout blanc dans la verdure grise… vous connaissez le pays ?… C’est lugubre !… Et pourtant, c’est beau…

Son regard s’alourdissait de nostalgie. Son corps eut un frémissement voluptueux.

— Nous étions riches… Mais nos parents étaient très sévères, comme la plupart des protestants… Moi, je ne m’occupe pas de religion… Mais Carl est encore croyant… Un peu moins que son père, qui a perdu toute sa fortune parce qu’il s’entêtait dans ses scrupules… Carl et moi avons quitté le pays…

— Il y a trois ans ?

— Oui… Pensez que mon frère était destiné à devenir un haut dignitaire de la Cour… Et le voilà obligé de gagner sa vie en dessinant d’affreux tissus… A Paris, dans les hôtels de second et même de troisième ordre, où nous avons dû descendre, il était atrocement malheureux… Il a eu le même précepteur que le prince héritier… Il a préféré s’enterrer ici…

— Et vous y enterrer en même temps.

— Oui… J’ai l’habitude… Au château de mes parents, j’étais prisonnière aussi… On écartait toutes celles qui eussent pu devenir mes amies, sous prétexte qu’elles étaient de trop basse naissance…

Son expression de physionomie changea avec une curieuse soudaineté.

— Est-ce que vous croyez, questionna-t-elle, que Carl soit vraiment devenu… comment dire ?… anormal ?…

Et elle se penchait, comme pour recueillir plus tôt l’opinion du commissaire.

— Vous craignez que… s’étonna Maigret.

— Je n’ai pas dit ça ! Je n’ai rien dit ! Pardonnez-moi… Vous me faites parler… Je ne sais pas pourquoi j’ai une telle confiance en vous… Alors…

— Il est parfois étrange ?

Elle haussa les épaules avec lassitude, croisa les jambes, les décroisa, se leva, montrant un instant entre les pans du peignoir un éclair de chair.

— Que voulez-vous que je vous dise ?… Je ne sais plus… Depuis cette histoire d’auto… Pourquoi aurait-il tué un homme qu’il ne connaît pas ?…

— Vous êtes sûre de ne jamais avoir vu Isaac Goldberg ?…

— Oui… Il me semble…

— Vous n’êtes jamais allés tous deux à Anvers ?…

— Nous nous y sommes arrêtés une nuit, en venant de Copenhague, voilà trois ans… Mais non ! Mon frère n’est pas capable de cela… S’il est devenu un peu bizarre, je suis persuadée que c’est à cause de son accident plus encore qu’à cause de notre ruine… Il était beau… Il l’est encore quand il porte son monocle… Mais autrement, n’est-ce pas ?… Le voyez-vous embrassant une femme sans ce morceau de verre noir ?… Cet œil fixe dans une chair rougeâtre…


На Facebook В Твиттере В Instagram В Одноклассниках Мы Вконтакте
Подписывайтесь на наши страницы в социальных сетях.
Будьте в курсе последних книжных новинок, комментируйте, обсуждайте. Мы ждём Вас!

Похожие книги на "La nuit du carrefour"

Книги похожие на "La nuit du carrefour" читать онлайн или скачать бесплатно полные версии.


Понравилась книга? Оставьте Ваш комментарий, поделитесь впечатлениями или расскажите друзьям

Все книги автора Simenon, Georges

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте на сайте онлайн библиотеки LibFox.

Уважаемый посетитель, Вы зашли на сайт как незарегистрированный пользователь.
Мы рекомендуем Вам зарегистрироваться либо войти на сайт под своим именем.

Отзывы о "Simenon, Georges - La nuit du carrefour"

Отзывы читателей о книге "La nuit du carrefour", комментарии и мнения людей о произведении.

А что Вы думаете о книге? Оставьте Ваш отзыв.