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Simenon, Georges - Un crime en Hollande

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Simenon, Georges - Un crime en Hollande
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Un crime en Hollande
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Quand Maigret arriva à Delfzijl, une après-midi de mai, il n'avait sur l'affaire qui l'appelait dans cette petite ville plantée à l'extrême nord de la Hollande que des notions élémentaires. Un certain Jean Duclos, professeur à l'université de Nancy, faisait une tournée de conférences dans les pays du Nord. A Delfzijl, il était l'hôte d'un professeur à l'Ecole navale, M. Popinga. Or, M. Popinga était assassiné et, si l'on n'accusait pas formellement le professeur français, on le priait néanmoins de ne pas quitter la ville et de se tenir à la disposition des autorités néerlandaises. C'était tout, ou à peu près. Jean Duclos avait alerté l'université de Nancy, qui avait obtenu qu'un membre de la Police Judiciaire fût envoyé en mission à Delfzijl. La tâche incombait à Maigret. Tâche plus officieuse qu'officielle et qu'il avait rendue moins officielle encore en omettant d'avertir ses collègues hollandais de son arrivée. Par les soins de Jean Duclos, il avait reçu un rapport assez confus, suivi d'une liste des noms de ceux qui étaient mêlés de près ou de loin à cette histoire. Ce fut cette liste qu'il consulta un peu avant d'arriver en gare de Delfzijl.






Cette fois le commissaire partit, prit le chemin de l’Amsterdiep. Tout ce qui ressortait de cet accueil, c’est que Beetje avait été enfermée et que des ordres avaient été donnés par le fermier pour éconduire le Français.

Maigret fumait sa pipe à petites bouffées réfléchies. Il regarda un moment les piles de bois où la jeune fille et Popinga s’étaient arrêtés, s’arrêtaient sans doute souvent, tenant leur vélo d’une main, s’étreignant de l’autre bras…

Et ce qui continuait à dominer dans l’atmosphère, c’était le calme. Un calme serein, presque trop absolu. Un calme capable de faire croire à un Français que toute cette ville était aussi artificielle qu’une carte postale.

Par exemple, il se retourna soudain, vit à quelques mètres de lui un bateau à l’étrave haute qu’il n’avait pas entendu arriver. Il reconnut la voile, plus large que le canal. C’était celle qu’il avait aperçue un peu plus tôt au fond de l’horizon et qui était déjà là, sans qu’il parût possible qu’elle eût parcouru tant de chemin.

A la barre, une femme qui donnait le sein à un bébé tout en poussant le gouvernail de ses reins. Et un homme, à cheval sur le beaupré, les jambes pendant au-dessus de l’eau, réparait la sous-barbe.

Le bateau passa devant la maison des Wienands, puis devant celle des Popinga, et la voile était plus haute que les toits. Elle masquait un instant toute la façade d’une grande ombre mouvante.

Une fois encore Maigret s’était arrêté. Il hésita. La bonne des Popinga lavait le seuil, tête basse, reins levés, et la porte était ouverte.

Elle sursauta en le sentant soudain derrière elle. Sa main qui tenait le torchon trembla.

— Mme Popinga ?… dit-il en montrant l’intérieur de la maison.

Elle voulut passer devant lui. Mais elle était gauche, embarrassée de son torchon qui laissait dégouliner de l’eau sale. Il pénétra le premier dans le corridor. Il entendit une voix d’homme dans le salon et il frappa.

Ce fut le silence, brusquement. Un silence complet, rigoureux. Et même plus que du silence : de l’attente, comme la suspension momentanée de toute vie.

Enfin deux pas. Une main toucha le bouton de la porte, à l’intérieur. L’huis bougea. Maigret vit d’abord Any, qui venait de lui ouvrir et qui le fixait durement. Puis il distingua une silhouette d’homme debout près de la table, des guêtres fauves, un complet de gros drap.

Le fermier Liewens !

Accoudée à la cheminée enfin, se cachant le visage de la main, Mme Popinga.

Il était clair que l’arrivée de l’intrus interrompait une conversation importante, une scène dramatique, probablement une dispute.

Sur la table couverte d’un surtout en broderie, des lettres étaient éparses comme si on les eût jetées violemment là, en désordre.

Le visage du fermier était le plus animé, mais il fut aussi celui qui se ferma le plus vite.

— Je vous dérange… commença Maigret.

Personne ne répondit. Personne n’ouvrit la bouche. Seulement Mme Popinga, après un regard éploré autour d’elle, quitta la pièce et se dirigea en courant presque vers la cuisine.

— Croyez que je regrette d’interrompre votre conversation…

Liewens parla enfin, en néerlandais. Il adressait à la jeune fille quelques phrases incisives et le commissaire ne put s’empêcher de questionner :

— Qu’est-ce qu’il dit ?

— Qu’il reviendra ! Que la police française…

Elle cherchait la suite avec embarras.

— … est d’un sans-gêne exagéré, n’est-ce pas ?… fit à sa place le policier. Nous avons déjà eu l’occasion de nous rencontrer, Monsieur et moi…

L’autre essayait de comprendre en prêtant attention à l’intonation, aux expressions de Maigret.

Et le commissaire, lui, laissait tomber son regard sur les lettres, sur la signature de l’une d’elles : Conrad.

La gêne atteignit son point culminant. Le fermier alla prendre sa casquette sur une chaise, mais ne se résigna pas à partir.

— Il vient de vous apporter les lettres que votre beau-frère écrivait à sa fille ?

— Comment savez-vous ?…

Parbleu ! La scène était tellement facile à reconstituer, dans une atmosphère pareille, écœurante à force d’être épaisse ! Liewens qui arrivait, retenant son souffle à force de dominer sa colère. Liewens qu’on introduisait dans le salon où l’accueillaient deux femmes effrayées et qui parlait soudain, qui lançait les lettres sur la table !…

Mme Popinga, affolée, se cachant le visage de ses mains, refusant peut-être de croire à l’évidence, ou bien accablée au point de rien pouvoir dire…

Et Any essayant de tenir tête à l’homme, discutant…

C’est alors qu’on avait frappé à la porte, que tout le monde s’était figé, qu’Any avait ouvert.


Maigret, en tout cas, dans cette reconstitution, se trompait au moins sur le caractère d’un des personnages. Car Mme Popinga, qu’il imaginait dans la cuisine, effondrée à la suite de cette révélation, sans nerfs, sans ressort, rentrait quelques instants plus tard, calme comme on ne l’est qu’au point culminant de l’émotion.

Et lentement elle posait, elle aussi, des lettres sur la table. Elle ne les jetait pas. Elle les déposait. Elle regardait le fermier, puis le commissaire. Elle ouvrait plusieurs fois la bouche avant de parvenir à parler et elle disait alors :

— Il faut qu’on juge… Il faut que quelqu’un lise…

Le visage de Liewens, au même instant, était envahi par un flot de sang. Il était trop Hollandais pour se précipiter vers les lettres, mais elles l’attiraient comme un vertige.

Une écriture de femme… Du papier bleuâtre… Des lettres de Beetje, évidemment…

Une chose frappait : la disproportion entre les deux tas. Peut-être y avait-il dix billets de Popinga, d’une seule feuille, couverts le plus souvent de quatre ou cinq lignes.

Il y avait trente lettres de Beetje, longues, compactes !

Conrad était mort. Il restait ces deux tas inégaux et les bois en pile, complices des rendez-vous, le long de l’Amsterdiep.

— Il vaut mieux vous calmer ! dit Maigret. Et peut-être est-il préférable de lire ces lettres, sans colère…

Le fermier le regardait avec une acuité extraordinaire et il dut comprendre, car il fit malgré lui un pas vers la table.

Maigret s’y appuyait des deux mains. Il prit un billet de Popinga, au hasard.

— Voulez-vous avoir l’obligeance de le traduire, mademoiselle Any ?

Mais la jeune fille n’avait pas l’air d’entendre. Elle regardait l’écriture sans rien dire. Sa sœur lui prit le billet des mains, grave et digne.

— Cela a été écrit à l’école, dit-elle. Il n’y a pas de date. Au-dessus, il est marqué : six heures. Puis :


Ma petite Beetje,

Il vaudra mieux ne pas venir ce soir, parce que le directeur vient prendre une tasse de thé à la maison.

A demain. Baisers.


Elle regarda autour d’elle d’un air de calme défi. Elle prit un autre billet. Elle lut lentement :


Petite Beetje jolie,

Tu dois te calmer. Et il faut penser que la vie est encore longue. J’ai beaucoup de travail à cause des examens des élèves de troisième. Je ne pourrai pas venir ce soir.

Pourquoi répètes-tu toujours que je ne t’aime pas ? Je ne peux pourtant pas quitter l’école. Qu’est-ce que nous ferions ?

Reste bien calme. Il y a du temps devant nous. Je t’embrasse affectueusement.


Et, comme Maigret semblait dire que cela suffisait, Mme Popinga prit une autre lettre.

— Il y a celle-ci, peut-être la dernière :


Ma Beetje,

C’est impossible ! Je te supplie d’être sage. Tu sais bien que je n’ai pas d’argent et qu’il faudrait longtemps pour trouver une situation à l’étranger.

Tu dois être plus prudente et ne pas t’énerver. Et surtout il faut avoir confiance !

Ne crains rien ! S’il arrivait ce que tu crains, je ferais mon devoir.

Je suis nerveux parce que j’ai beaucoup de travail en ce moment et que quand je pense à toi je travaille mal. Le directeur m’a fait une remarque hier. J’ai été très triste.

J’essaierai de sortir demain soir en disant que je vais voir un bateau norvégien dans le port.

Je te prends dans mes bras, petite Beetje.


Mme Popinga les regarda tour à tour, lasse, les yeux voilés. Sa main s’avança vers l’autre tas, celui qu’elle avait apporté, et le fermier tressaillit. Elle prit une lettre, au hasard.


Cher Conrad que j’aime,

Une bonne nouvelle : à l’occasion de mon anniversaire, papa a encore placé mille florins à mon compte en banque. C’est assez pour aller en Amérique, car j’ai regardé dans le journal le tarif des bateaux. Et nous pouvons voyager en troisième classe !

Mais pourquoi n’es-tu pas plus pressé ? Moi, je ne vis plus. La Hollande m’étouffe. Il me semble que les gens de Delfzijl me regardent avec réprobation…

Et pourtant je suis si heureuse et si fière d’appartenir à un homme comme toi !

Il faut absolument partir avant les vacances, car papa veut que j’aille passer un mois en Suisse et je ne veux pas. Ou alors notre grand projet ne serait que pour l’hiver.

J’ai acheté des livres d’anglais. Je connais déjà beaucoup de phrases.

Vite ! Vite ! Et ce sera la belle vie à nous deux ! N’est-ce pas ?… Il ne faut plus rester ici… Surtout maintenant !… Je crois que Mme Popinga me bat froid… Et j’ai toujours peur de Cornélius qui me fait la cour et que je ne parviens pas à décourager… C’est un bon garçon, bien élevé, mais qu’il est bête !…

Sans compter que ce n’est pas un homme, Conrad, un homme comme toi, qui a voyagé partout, qui sait tout…

Tu te souviens quand, il y a un an, je me mettais sur ton passage et que tu ne me regardais même pas !…

Et maintenant voilà que je vais peut-être avoir un enfant de toi !… En tout cas, je pourrais !…

Mais pourquoi es-tu si froid ?… Est-ce que tu m’aimes moins…


La lettre n’était pas finie, mais la voix avait tellement faibli dans la gorge de Mme Popinga qu’elle se tut. Un instant ses doigts fouillèrent le tas de lettres. Elle cherchait quelque chose.

Elle lut encore une phrase prise au milieu d’un billet :


… et je finis par croire que tu aimes mieux ta femme que moi, je finis par être jalouse d’elle, par la détester… Sinon, pourquoi refuserais-tu maintenant de partir ?…


Le fermier ne pouvait comprendre les mots, mais son attention était tellement tendue qu’on eût juré qu’il devinait.

Mme Popinga avala sa salive, saisit une dernière feuille, lut d’une voix plus contenue encore :


… J’ai entendu dire dans le pays que Cornélius serait plus amoureux de Mme Popinga que de moi et qu’ils s’entendraient très bien tous les deux… Si cela pouvait être vrai !… Alors, nous serions tranquilles et tu n’aurais plus de scrupule…


Le papier lui glissa des mains, alla se poser lentement sur le tapis, au pied d’Any, qui le regarda fixement.

Et ce fut un nouveau silence. Mme Popinga ne pleurait pas. Seulement tout en elle était tragique de douleur contenue, de dignité obtenue au prix d’un effort insensé, tragique aussi de par le sentiment admirable qui l’animait.

Elle était venue pour défendre Conrad ! Elle attendait une attaque. Elle allait lutter encore s’il le fallait.

— Quand avez-vous découvert ces lettres ? questionna Maigret avec gêne.

— Le lendemain du jour où…

Elle étouffa. Elle ouvrit la bouche pour boire une gorgée d’air. Ses paupières se gonflèrent.

— … où… Conrad…

— Oui !

Il avait compris. Il la regardait avec compassion. Elle n’était pas jolie. Et pourtant elle avait les traits réguliers. Elle n’avait pas de ces déformations qui rendaient le visage d’Any déplaisant.

Elle était grande, forte sans être grasse. Un casque de beaux cheveux encadrait son visage un peu rose de Hollandaise.

Mais n’eût-il pas préféré qu’elle fût laide ? Il se dégageait de ces traits réguliers, de cette expression sage, réfléchie, comme un immense ennui.

Son sourire lui-même devait être un sourire sage, mesuré, sa joie une joie sage, en veilleuse !

Et, à six ans, elle devait être une enfant sérieuse ! A seize, elle devait être la même qu’aujourd’hui !

De ces femmes qui semblent être nées pour être des sœurs, ou des tantes, ou des infirmières, ou des veuves patronnant les bonnes œuvres.

Conrad n’était pas là, et jamais Maigret ne l’avait senti aussi vivant qu’à cet instant, avec son visage bon enfant, sa gourmandise, son appétit de vie plutôt, sa timidité, sa peur de heurter quelqu’un de front et cette TSF dont il tournait les boutons des heures durant pour accrocher un air de jazz à Paris, les tziganes de Budapest, l’opérette de Vienne, voire les appels lointains de bateau à bateau…

Any s’approcha de sa sœur, comme on s’approche de quelqu’un qui souffre et qui va faiblir. Mais Mme Popinga marcha vers Maigret, fit deux pas tout au moins.

— Je n’avais jamais pensé… souffla-t-elle. Jamais !… Je vivais… je… Et quand il est mort, je…

Il devina, à sa façon de respirer, qu’elle avait une maladie de cœur, et l’instant d’après elle confirmait cette hypothèse en restant un long moment immobile, une main sur la poitrine.

Quelqu’un bougeait dans la pièce : le fermier, l’œil dur, fiévreux, qui s’était avancé vers la table et qui saisissait les lettres de sa fille avec une nervosité de voleur qui craint d’être surpris.

Elle le laissa faire. Maigret aussi.

Il n’osait pourtant pas s’en aller. On l’entendit parler, ne s’adressant à personne en particulier. Le mot Franzose frappa les oreilles de Maigret et il lui sembla qu’il comprenait le néerlandais comme, sans doute, Liewens, ce jour-là, avait compris le français.

Il reconstitua la phrase, à peu près : « Vous croyez qu’il était nécessaire de raconter ces choses au Français ?… »

Il laissa tomber sa casquette par terre, la ramassa, s’inclina devant Any, qui était sur son chemin, mais devant elle seule, grommela encore des syllabes inintelligibles et sortit. La servante devait avoir fini de laver le seuil, car on entendit la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer, puis des pas s’éloigner.

Malgré la présence de la jeune fille, Maigret questionna encore, avec une douceur dont on ne l’eût pas cru capable :


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