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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre
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Laffaire Saint-Fiacre
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Описание книги "Laffaire Saint-Fiacre"

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Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


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C’était un homme petit, râblé, gris de poil, avec une peau sillonnée de rides fines et profondes, des prunelles qui avaient l’air de s’embusquer derrière d’épais sourcils.

— On m’a dit que le cœur…

— Où allez-vous ?

— Je ne vais quand même pas entrer au château avec mes bottes gluantes de boue et mon fusil…

La tête d’un lapin pendait de la carnassière. Maigret regardait la maison vers laquelle on se dirigeait.

— Tiens ! On a changé la cuisine…

Un regard méfiant se fixa sur lui.

— Il y a bien quinze ans ! grommela le régisseur.

— Comment vous appelle-t-on ?

— Gautier… Est-ce vrai que M. le comte est arrivé sans que…

Tout cela était hésitant, réticent. Et Gautier n’offrait pas à Maigret d’entrer chez lui. Il poussait sa porte.

Le commissaire n’entra pas moins, tourna à droite, vers la salle à manger qui sentait le biscuit et le vieux marc.

— Venez un instant, monsieur Gautier… On n’a pas besoin de vous là-bas… Et moi, j’ai quelques questions à vous poser…

— Vite ! disait une voix de femme dans la cuisine. Il paraît que c’est affreux…

Et Maigret tâtait la table de chêne, aux angles ornés de lions sculptés. C’était la même que de son temps ! On l’avait revendue au nouveau régisseur à la mort du père.

— Vous prendrez bien quelque chose ?

Gautier choisissait une bouteille dans le buffet, peut-être pour gagner du temps.

— Que pensez-vous de ce M. Jean ?… Au fait, quel est son nom de famille ?…

— Métayer… Une assez bonne famille de Bourges…

— Il coûtait cher à la comtesse ?

Gautier remplissait les verres d’eau-de-vie, mais gardait un silence obstiné.

— Qu’est-ce qu’il avait à faire au château ? Comme régisseur, je suppose que vous vous occupez de tout…

— De tout !

— Alors ?

— Il ne faisait rien… Quelques lettres personnelles… Au début, il prétendait faire gagner de l’argent à Mme la comtesse, grâce à ses connaissances financières… Il a acheté des valeurs qui ont dégringolé en quelques mois… Mais il affirmait qu’il regagnerait le tout et davantage grâce à un nouveau procédé de photographie qu’un de ses amis a inventé… Cela a coûté une centaine de mille francs à Mme la comtesse et l’ami a disparu… Enfin, en dernier lieu, il y a eu une histoire de reproduction des clichés… Je n’y connais rien… Quelque chose comme de la photogravure ou de l’héliogravure, mais meilleur marché…

— Jean Métayer était très occupé !

— Il se remuait beaucoup pour rien… Il écrivait des articles au Journal de Moulins et l’on était obligé de les accepter à cause de Mme la comtesse… C’est là qu’il faisait des essais de ses clichés, et le directeur n’osait pas le mettre à la porte… À votre santé !…

Et, brusquement inquiet :

— Il ne s’est rien passé entre lui et M. le comte ?

— Rien du tout.

— Je suppose que c’est un hasard que vous soyez ici… Il n’y a pas de raison, puisqu’il s’agit d’une maladie de cœur…

L’ennui, c’est qu’il n’y avait pas moyen de rencontrer le regard du régisseur. Il essuyait ses moustaches, passait dans la chambre voisine.

— Vous permettez que je me change ?… Je devais aller à la grand-messe et maintenant…

— Je vous reverrai ! dit Maigret en s’en allant.

Et il n’avait pas refermé la porte qu’il entendait la femme, restée invisible, questionner :

— Qui est-ce ?

On avait mis des pavés de grès, dans la cour, à la place où autrefois il jouait aux billes sur la terre battue.

Des groupes endimanchés remplissaient entièrement la place et des chants d’orgues filtraient de l’église. Les enfants, dans leur costume neuf, n’osaient pas jouer. Et partout des mouchoirs sortaient des poches. Les nez étaient rouges. On se mouchait bruyamment.

Des bribes de phrases parvenaient à Maigret :

— C’est un agent de police de Paris…

— … Paraît qu’il est venu rapport à la vache qui a crevé l’autre semaine chez Mathieu…

Un jeune homme tout faraud, une fleur rouge à la boutonnière de son veston de serge bleu marine, le visage bien lavé, les cheveux brillants de cosmétique, osa lancer au commissaire :

— On vous attend chez Tatin, rapport au gars qui a volé…

Et il poussait ses camarades du coude, contenait un rire qui fusait quand même tandis qu’il détournait la tête.

Il n’avait rien inventé. Chez Marie Tatin, maintenant, l’atmosphère était plus chaude, plus épaisse. On avait fumé des pipes et des pipes. Une famille de paysans, à une table, mangeait les victuailles apportées de la ferme et buvait de grands bols de café. Le père coupait avec son canif une saucisse séchée.

Les jeunes buvaient de la limonade, les vieux, du marc. Et Marie Tatin trottinait sans arrêt.

Dans un coin, une femme se leva à l’arrivée du commissaire, fit un pas vers lui, troublée, hésitante, la lèvre humide. Elle avait la main sur l’épaule d’un gamin dont Maigret reconnut les cheveux roux.

— C’est M. le commissaire ?

Tout le monde regardait de son côté.

— Je veux d’abord vous dire, monsieur le commissaire, qu’on a toujours été honnête dans la famille ! Et pourtant on est pauvre… Vous comprenez ?… Quand j’ai vu que Ernest…

Le gosse, tout pâle, regardait fixement devant lui, sans manifester la moindre émotion.

— C’est toi qui as pris le missel ? questionna Maigret en se penchant.

Pas de réponse. Un regard aigu, farouche.

— Réponds donc à M. le commissaire…

Mais le gamin ne desserrait pas les dents. Ce fut vite fait ! La mère lui envoya une gifle qui se marqua en rouge sur la joue gauche. La tête du gosse oscilla un moment. Les yeux devinrent un peu plus humides, les lèvres frémirent, mais il ne bougea pas.

— Est-ce que tu vas répondre, malheur de ma vie ?

Et, à Maigret :

— Voilà les enfants d’aujourd’hui ! Il y a des mois qu’il pleure pour que je lui achète un missel ! Un gros comme celui de M. le curé ! Est-ce que vous imaginez ça ?… Alors, quand on m’a parlé du missel de Mme la comtesse, j’ai tout de suite pensé… Et puis ! cela m’avait étonnée de le voir revenir entre la deuxième messe et la troisième, parce que d’habitude il mange au presbytère… Je suis allée dans la chambre et j’ai trouvé ça sous le matelas…

Une seconde fois la main de la mère s’abattit sur la joue de l’enfant, qui ne fit pas un geste pour parer le coup.

— À son âge, je ne savais pas lire, moi ! N’empêche que je n’aurais jamais eu assez de vice pour voler un livre…

Il régnait dans l’auberge un silence respectueux. Maigret avait le missel dans les mains.

— Je vous remercie, madame…

Il avait hâte de l’examiner. Il fit mine de marcher vers le fond de la salle.

— Monsieur le commissaire…

La femme le rappelait. Elle était déroutée.

— On m’avait dit qu’il y avait une récompense… Ce n’est pas parce que Ernest…

Maigret lui tendit vingt francs, qu’elle rangea soigneusement dans son réticule. Après quoi elle entraîna son fils vers la porte en grondant :

— Et toi, gibier de bagne, tu vas voir ce que tu prendras…

Le regard de Maigret rencontra celui du gamin. Ce fut l’affaire de quelques secondes. N’empêche qu’ils comprirent l’un et l’autre qu’ils étaient amis.

Peut-être parce que Maigret, jadis, avait eu envie — sans jamais en posséder ! — d’un missel doré sur tranche, avec non seulement l’ordinaire de la messe, mais tous les textes liturgiques sur deux colonnes, en latin et en français.

— À quelle heure rentrerez-vous déjeuner ?

— Je ne sais pas.

Maigret faillit monter dans sa chambre pour examiner le missel, mais le souvenir du toit qui laissait passer mille courants d’air lui fit choisir la grand-route.

C’est en marchant lentement vers le château qu’il ouvrit le livre relié aux armes des Saint-Fiacre. Ou plutôt il ne l’ouvrit pas. Le missel s’ouvrit de lui-même, à une page où un papier était intercalé entre deux feuillets.

Page 221. Prière après la communion.

Ce qu’il y avait là, c’était un morceau de journal découpé à la diable et qui, dès le premier examen, avait drôle d’allure, comme s’il eût été mal imprimé.

Paris 1er novembre. Un dramatique suicide a eu lieu ce matin dans un appartement de la rue de Miromesnil occupé depuis plusieurs années par le comte de Saint-Fiacre et son amie, une Russe nommée Marie S…

Après avoir déclaré à son amie qu’il avait honte du scandale provoqué par certain membre de sa famille, le comte s’est tiré une balle de browning dans la tête et est mort quelques minutes plus tard sans avoir repris connaissance.

Nous croyons savoir qu’il s’agit d’un drame de famille particulièrement pénible et que la personne dont il est question ci-dessus n’est autre que la mère du désespéré.

Une oie qui divaguait sur le chemin tendait vers Maigret son bec large ouvert par la fureur. Les cloches sonnaient à toute volée et la foule sortait lentement, en piétinant, de la petite église d’où s’échappaient des odeurs d’encens et de cierges éteints.

Maigret avait poussé dans la poche de son pardessus le missel trop épais qui déformait le vêtement. Il s’était arrêté pour examiner ce terrible bout de papier.

L’arme du crime ! Un morceau de journal grand de sept centimètres sur cinq !

La comtesse de Saint-Fiacre se rendait à la première messe, s’agenouillait dans la stalle qui depuis deux siècles était réservée à ceux de sa famille.

Elle communiait. C’était prévu. Elle ouvrait son missel afin de lire la Prière après la communion.

L’arme était là ! Et Maigret tournait le bout de papier en tous sens. Il lui trouvait quelque chose d’équivoque. Il observa entre autres l’alignement des caractères et fut persuadé que l’impression n’avait pas été faite sur rotative, comme c’est le cas pour un véritable journal.

Il s’agissait d’une simple épreuve, tirée à plat, à la main. La preuve, c’est que l’envers de la feuille portait exactement le même texte.

On ne s’était pas donné la peine de raffiner, ou bien l’on n’en avait pas eu le temps. La comtesse, d’ailleurs, aurait-elle l’idée de retourner le papier ? Ne serait-elle pas morte avant, d’émotion, d’indignation, de honte, d’angoisse ?

La physionomie de Maigret était effrayante, parce qu’il n’avait jamais vu un crime aussi lâche en même temps qu’aussi habile.

Et l’assassin avait eu l’idée d’avertir la police !

En supposant que le missel n’eût pas été retrouvé…

Oui ! C’était cela ! Le missel ne devait pas être retrouvé ! Et, dès lors, il était impossible de parler d’un crime, d’accuser qui que ce fût ! La comtesse était morte d’un arrêt brusque du cœur !

Il fit soudain demi-tour. Il arriva chez Marie Tatin alors que tout le monde parlait de lui et du missel.

— Vous savez où habite le petit Ernest ?

— Trois maisons après l’épicerie, dans la grand-rue…

Il s’y précipita. Une bicoque sans étage. Des agrandissements photographiques du père et de la mère au mur, des deux côtés du buffet. La femme, déjà déshabillée, était dans la cuisine qui sentait le rôti de bœuf.

— Votre fils n’est pas ici ?

— Il se déshabille. Ce n’est pas la peine qu’il salisse ses vêtements du dimanche… Vous avez vu comme je l’ai secoué !… Un enfant qui n’a que de bons exemples sous les yeux et qui…

Elle ouvrait une porte, criait :

— Viens ici, mauvais sujet !

Et l’on apercevait le gosse en caleçon, qui essayait de se cacher.

— Laissez-le s’habiller ! dit Maigret. Je lui parlerai après…

La femme continuait à préparer le déjeuner. Son mari devait être chez Marie Tatin à prendre l’apéritif.

Enfin la porte s’ouvrit et Ernest entra, sournois, vêtu de son costume de semaine dont le pantalon était trop long.

— Viens te promener avec moi…

— Vous voulez ?… s’exclama la femme. Mais alors… Ernest… Va vite mettre ton beau costume…

— Ce n’est pas la peine, madame !… Viens, mon petit bonhomme…

La rue était déserte. Toute la vie du pays était concentrée sur la place, au cimetière et chez Marie Tatin.

— Demain, je te ferai cadeau d’un missel encore plus gros, avec les premières lettres de chaque verset en rouge…

Le gosse en fut ahuri. Ainsi, le commissaire savait qu’il existait des missels avec des lettrines rouges, comme celui qui figurait sur l’autel ?

— Seulement, tu vas me dire franchement où tu as pris celui-là ! Je ne te gronderai pas…

C’était curieux de voir naître chez le gamin la vieille méfiance paysanne ! Il se taisait ! Il était déjà sur la défensive !

— Est-ce sur le prie-Dieu que tu l’as trouvé ?

Silence ! Il avait les joues et le dessus du nez piquetés de taches de rousseur. Ses lèvres charnues s’essayaient à l’impassibilité.

— Tu n’as pas compris que j’étais ton grand ami ?

— Oui… Vous avez donné vingt francs à maman…

— Et alors ?…

Le gosse tenait sa vengeance.

— En rentrant, maman m’a dit qu’elle ne m’avait giflé que pour la frime, et elle m’a donné cinquante centimes…

Tac ! Il savait ce qu’il faisait, celui-là ! Quelles pensées roulait-il dans sa tête trop grosse pour son corps maigre ?

— Et le sacristain ?

— Il ne m’a rien dit…

— Qui a pris le missel sur le prie-Dieu ?

— Je ne sais pas…

— Et toi, où l’as-tu trouvé ?

— Sous mon surplis, dans la sacristie… Je devais aller manger au presbytère. J’avais oublié mon mouchoir… En bougeant le surplis, j’ai senti quelque chose de dur…

— Le sacristain était là ?

— Il était dans l’église, occupé à éteindre les cierges… Vous savez ! ceux avec les lettres rouges coûtent très cher…

Autrement dit, quelqu’un avait pris le missel sur le prie-Dieu, l’avait caché momentanément dans la sacristie, sous le surplis de l’enfant de chœur, avec l’idée, évidemment, de venir le reprendre !

— Tu l’as ouvert ?

— Je n’ai pas eu le temps… Je voulais avoir mon œuf à la coque… Parce que le dimanche…

— Je sais…

Et Ernest se demanda comment cet homme de la ville pouvait savoir que le dimanche il avait un œuf et des confitures au presbytère.

— Tu peux aller…

— C’est vrai que j’aurai ?…

— Un missel, oui… Demain… Au revoir, mon garçon…

Maigret lui tendit la main et le gamin fut un instant à hésiter avant de donner la sienne.


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