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Simenon, Georges - Le fou de Bergerac

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Simenon, Georges - Le fou de Bergerac
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Le fou de Bergerac
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Описание книги "Le fou de Bergerac"

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Hasard sur toute la ligne ! La veille, Maigret ne savait pas qu’il allait entreprendre un voyage. C’était pourtant la saison où Paris commençait à lui peser : un mois de mars épicé d’un avant-goût de printemps, avec un soleil clair, pointu, déjà tiède. Mme Maigret était en Alsace pour une quinzaine de jours, auprès de sa sœur qui attendait un bébé. Or, le mercredi matin, le commissaire recevait une lettre d’un collègue de la Police Judiciaire qui avait pris sa retraite deux ans plus tôt et qui s’était installé en Dordogne. … Surtout, si un bon vent t’amène dans la région, ne manque pas de venir passer quelques jours chez moi. J’ai une vieille servante qui n’est contente que quand il y a du monde à la maison. Et la saison du saumon commence…


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VII


Samuel

Les deux nouvelles arrivèrent à peu près en même temps, dans la soirée, quelques minutes avant la visite du chirurgien. D’abord un télégramme d’Alger :


Docteur Rivaud inconnu hôpitaux. Amitiés. Martin.


Maigret en avait à peine fait sauter la bande que Leduc entrait, sans oser demander à son collègue ce qu’il lisait.

— Regarde ceci !

Il jeta les yeux sur la dépêche, hocha la tête, soupira.

— Évidemment !

Et son geste signifiait :

— Évidemment qu’il ne faut pas s’attendre à rencontrer de la simplicité dans cette affaire ! Nous trouverons à chaque pas, au contraire, des obstacles nouveaux ! Et j’ai raison de dire que le mieux à faire est de s’installer confortablement à la Ribaudière.

Mme Maigret était sortie. Malgré le crépuscule, Maigret ne pensait pas à tourner le commutateur. Les réverbères de la place étaient allumés et il aimait, à cette heure-là, retrouver leur guirlande régulière. Il savait que la maison qui s’éclairerait la première était la seconde à gauche du garage et, sous la lampe, il devinerait alors la silhouette, toujours penchée sur un ouvrage, d’une couturière.

— La police a des nouvelles aussi ! grommela Leduc.

Il était embarrassé. Il ne voulait pas avoir l’air de venir mettre Maigret au courant. Peut-être même lui avait-on demandé de le laisser dans l’ignorance des résultats de l’enquête officielle.

— Des nouvelles de Samuel ?

— Justement ! D’abord on a reçu sa fiche. Ensuite Lucas, qui a eu à s’occuper de lui jadis, a téléphoné de Paris, afin de donner des détails.

— Raconte !

— On ne sait pas exactement d’où il est. Mais on a de bonnes raisons de croire qu’il est né en Pologne ou en Yougoslavie. Quelque part par-là, en tout cas ! Un homme taciturne, qui ne mettait pas volontiers les gens au courant de ses affaires. À Alger, il avait un bureau. Devine de quoi ?

— Une spécialité terne, j’en suis sûr !

— Commerce de timbre-poste !

Et Maigret était ravi, parce que cela cadrait à merveille avec l’individu du train.

— Commerce de timbre-poste qui cachait autre chose, comme de juste ! Le plus fort, c’est que c’était si bien fait que la police ne s’est aperçue de rien et qu’il a fallu un double crime pour… Je répète grosso modo ce que Lucas a dit au téléphone. Le bureau en question était à peu près une des plus grosses usines de faux passeports et surtout de faux contrats de travail. Samuel avait des correspondants à Varsovie, à Vilna, en Silésie, à Constantinople…

La nuit, maintenant, était toute bleue. Les maisons se découpaient en blanc nacré. En bas, c’était la rumeur habituelle de l’apéritif.

— Curieux ! articula Maigret.

Mais ce qu’il trouvait curieux, ce n’était pas la profession de Samuel. C’était de voir aboutir à Bergerac des fils tendus jadis entre Varsovie et Alger !

Et surtout de retomber, en partant d’une affaire purement locale, d’un crime de petite ville, sur la pègre internationale.

Des gens comme Samuel, il en avait eu des centaines à étudier, à Paris et ailleurs, et il l’avait toujours fait avec une curiosité mêlée de gêne, pas tout à fait de répulsion, comme s’ils eussent été d’une espèce différente de l’espèce humaine ordinaire.

Des individus que l’on retrouve barmen en Scandinavie, gangsters en Amérique, tenanciers de maisons de jeu en Hollande ou ailleurs, maîtres d’hôtel ou directeurs de théâtre en Allemagne, négociants en Afrique du Nord…

C’était là, devant la place idéalement paisible de Bergerac, l’évocation d’un monde effrayant par sa force, sa multitude et par le tragique de son destin.

Le Centre et l’Est de l’Europe, depuis Budapest, jusqu’à Odessa, depuis Tallinn jusqu’à Belgrade, grouillant d’une humanité trop dense…

Des centaines de milliers de juifs affamés s’en allant chaque année dans toutes les directions : cales d’émigrants à bord des paquebots, trains de nuit, enfants sur les bras, vieux parents que l’on traîne, visages résignés, tragiques, défilant près des poteaux frontières.

Chicago compte plus de Polonais que d’Américains… La France en a absorbé des trains et des trains, et les secrétaires de mairie, dans les villages, doivent se faire épeler les noms que les habitants viennent décliner lors des naissances ou des décès…

Il y a tous ceux qui s’exilent officiellement, avec des papiers en règle.

Il y a les autres, qui n’ont pas la patience d’attendre leur tour, ou qui ne peuvent pas obtenir de visa…

Et alors, ce sont des Samuel qui interviennent ! Des Samuel qui connaissent tous les villages-réservoirs et toutes les destinations, toutes les gares frontières, tous les timbres de consulats et les signatures de fonctionnaires…

Des Samuel qui parlent dix langues et autant de dialectes…

Et qui cachent leur activité derrière un commerce prospère, autant que possible international.

Bien trouvés, les timbres-poste !


Monsieur Lévy, à Chicago,

Je vous adresse par le prochain paquebot, deux cents timbres rares, vignette orange, de Tchécoslovaquie…


Et, bien entendu, Samuel, comme la plupart de ses pareils, ne devait pas s’occuper que des hommes !

Dans les maisons spéciales de l’Amérique du Sud, ce sont les Françaises qui constituent le dessus du panier. Leurs expéditeurs travaillent à Paris, sur les grands boulevards.

Mais le gros de la troupe, la marchandise à bon marché, est fournie par l’Est de l’Europe. Des filles de la campagne qui partent là-bas à quinze ans ou à seize et en reviennent à vingt – ou n’en reviennent pas ! – après avoir gagné leur dot !

Tout cela, c’est la pâture quotidienne au Quai des Orfèvres.

Ce qui troublait Maigret, c’était la brusque irruption de ce Samuel dans l’affaire de Bergerac où il n’y avait eu jusque-là que le procureur Duhourceau, le docteur et sa femme, Françoise, Leduc, le patron de l’hôtel…

L’intrusion d’un monde nouveau, d’une atmosphère violemment différente…

Toute l’affaire, en somme, qui changeait de ton ! En face de lui, Maigret voyait une petite épicerie dont il finissait par connaître tous les bocaux. Plus loin, la pompe à essence du garage, pompe qui ne devait être là que pour garnir, car on servait toujours l’essence en bidons !

Leduc racontait :

— Encore une idée étonnante d’avoir installé l’affaire en Algérie… Samuel avait d’ailleurs une clientèle importante d’Arabes et même de nègres venus de l’intérieur…

— Son crime ?

— Deux crimes ! Deux hommes de sa race, inconnus à Alger, qu’on a retrouvés morts dans un terrain vague. Ils venaient tous les deux de Berlin. On a fait des recherches. On a appris, de fil en aiguille, qu’ils travaillaient depuis longtemps avec Samuel. L’enquête a duré des mois. On ne trouvait pas de preuves. Samuel est tombé malade et, de l’infirmerie de la prison, il a fallu le transporter à l’hôpital.

« On a à peu près reconstitué le drame : les deux associés de Berlin venant se plaindre d’irrégularités. Samuel devait être un malin qui les volait tous. De là à des menaces…

« Et notre homme les a supprimés !

« Il a été condamné à mort. Mais on n’a pas eu besoin de l’exécuter, puisqu’il est mort à l’hôpital quelques jours après le verdict…

« C’est tout ce que je sais.


Le docteur fut étonné de trouver les deux hommes dans l’obscurité et ce fut lui qui, d’un geste sec, tourna le commutateur. Puis il posa sa trousse sur la table, après un salut rapide, se débarrassa de son pardessus de demi-saison, fit couler de l’eau chaude dans le lavabo.

— Je te laisse ! dit Leduc en se levant. Je te verrai demain.

Il ne devait pas être ravi d’avoir été surpris par Rivaud dans la chambre de Maigret. Il habitait le pays, lui ! Il avait intérêt à ménager les deux camps, puisque aussi bien il existait maintenant deux camps !

— Soigne-toi bien ! Au revoir, docteur !

Et celui-ci, qui se savonnait les mains, répondit par un grognement.

— La température ?

— Couci-couça, riposta Maigret.

Il se sentait d’humeur enjouée, comme au début de l’affaire, quand c’était un si grand bonheur pour lui de se sentir encore vivant.

— La douleur ?

— Bah ! Je commence à m’habituer…

Il y avait une série de gestes quotidiens, toujours les mêmes, qui étaient devenus une sorte de rite, et cela s’accomplit une fois de plus.

Pendant ce temps, le visage de Rivaud était sans cesse très près de celui de Maigret, qui remarqua soudain :

— Vous n’avez pas le type israélite très prononcé !

Pas de réponse, mais la respiration régulière, un peu sifflante, du docteur qui sondait la blessure. Quand ce fut fini, le pansement remis en place, il déclara :

— Vous êtes désormais transportable.

— Que voulez-vous dire ?

— Que vous n’êtes plus prisonnier dans cette chambre d’hôtel. N’était-il pas question que vous alliez passer quelques jours chez votre ami Leduc ?

Un homme maître de lui, c’était un fait ! Depuis un quart d’heure au moins, Maigret le tenait sous son regard et il ne bronchait pas, esquissant les gestes délicats de sa profession sans un frémissement des doigts.

— Dorénavant, je ne viendrai que tous les deux jours et, pour les autres soins, je vous enverrai mon assistant. Vous pouvez avoir toute confiance en lui.

— Autant qu’en vous ?

Il y avait des moments – c’était rare, d’ailleurs ! – où Maigret ne pouvait s’empêcher de lancer une petite phrase de ce genre, avec un air benêt qui lui donnait tout son sel.

— Bonsoir !

Et voilà ! Il était parti ! Maigret restait à nouveau seul avec tous ses personnages dans la tête, plus le fameux Samuel qui était venu s’ajouter à la collection et qui, d’emblée, avait pris la première place.

Un Samuel qui, comme ultime originalité, avait celle, peu courante, d’être mort deux fois !

Était-ce lui, l’assassin des deux femmes, le maniaque de l’aiguille !

Dans ce cas, il y avait déjà plusieurs bizarreries, deux au moins : d’abord qu’il ait choisi Bergerac pour théâtre de ses exploits.

Les gens de cette sorte préfèrent les villes où les habitants sont plus mélangés et où, par conséquent, ils ont des chances de passer inaperçus.

Or, on n’avait jamais vu Samuel à Bergerac, ni dans tout le département, et il n’était pas homme, avec ses souliers vernis, à vivre dans les bois comme un bandit d’opérette.

Fallait-il supposer qu’il trouvait abri chez quelqu’un ? Chez le docteur ? Chez Leduc ? Chez Duhourceau ? À l’Hôtel d’Angleterre ?

Deuxièmement les crimes d’Alger étaient des crimes réfléchis, des crimes intelligents, visant à la suppression de complices devenus dangereux.

Les crimes de Bergerac, au contraire, étaient l’œuvre d’un maniaque, d’un obsédé sexuel ou d’un sadique !

Entre les premiers et les autres, Samuel était-il devenu fou ? Ou bien, pour une raison subtile, avait-il éprouvé le besoin de simuler la folie, et l’histoire de l’aiguille n’était-elle qu’un sinistre paravent ?

— Je serais curieux de savoir si Duhourceau est déjà allé en Algérie ! grommela Maigret à mi-voix.

Sa femme entrait. Elle était lasse. Elle jeta son chapeau sur la table, se laissa tomber dans la bergère.

— Quel métier tu as choisi, soupira-t-elle. Quand je pense que tu t’agites de la sorte toute ta vie…

— Du nouveau ?

— Rien d’intéressant. J’ai entendu dire qu’on avait reçu le rapport de Paris au sujet de Samuel. On garde le secret.

— Je le connais.

— Leduc ? C’est bien de sa part. Car tu n’as pas meilleure presse dans le pays. Les gens sont déroutés. Il y en a qui prétendent que l’histoire Samuel n’a rien de commun avec les crimes du fou, qu’il s’agit tout simplement d’un homme qui est venu se suicider dans les bois, et qu’un jour ou l’autre il y aura une autre femme assassinée…

— Tu t’es promenée du côté de la villa de Rivaud ?

— Oui. Je n’ai rien vu. Par contre, j’ai appris une toute petite chose qui n’a peut-être pas d’importance. À deux ou trois reprises, il est venu à la villa une femme d’un certain âge, assez vulgaire, qu’on croit être la belle-mère du docteur. Mais personne ne sait où elle habite, ni si elle vit encore. La dernière fois, c’était il y a deux ans.

— Passe-moi l’appareil téléphonique !

Et Maigret demanda le commissariat.

— C’est le secrétaire ?… Non, pas la peine de déranger le patron… Dites-moi simplement le nom de jeune fille de Mme Rivaud… Je suppose que vous n’y voyez aucun inconvénient.

Quelques instants plus tard il souriait. La main sur le micro, il dit à sa femme :

— On est allé appeler le commissaire pour savoir si l’on doit me donner le renseignement ! Ils sont embarrassés ! Ils voudraient bien refuser. Allô !… Oui… Vous dites ?… Beausoleil ?… Je vous remercie…

Et, après avoir raccroché :

— Un nom magnifique ! Et maintenant, je vais te donner un travail de bénédictin ! Tu vas prendre le bottin ! Tu feras une liste de toutes les écoles de médecine de France. Tu téléphoneras à chacune d’elles et tu demanderas s’il y a eu un diplôme décerné, voilà quelques années, à un certain Rivaud…

— Tu crois qu’il ne serait pas… Mais… mais alors, comme c’est lui qui t’a soigné…

— Va toujours !

— Tu veux que je téléphone de la cabine qui est en bas ? J’ai remarqué que, de la salle, on entend tout ce qui se dit…

— Justement !

Et il resta seul une fois de plus, bourra une pipe, ferma la fenêtre, car la température fraîchissait.

Il n’avait besoin d’aucun effort pour imaginer la villa du médecin, la maison sombre du procureur.

Lui qui éprouvait une telle volupté à aller renifler des atmosphères !

Celle de la villa ne devait-elle pas être des plus curieuses ? Un décor simple, net de lignes ! Une de ces maisons qui font envie à ceux qui passent et qui se disent :

— Comme ils sont heureux là-dedans !

On voit des pièces claires, des rideaux éblouissants, des fleurs dans le jardin, des cuivres qui étincellent… L’auto ronronne à la porte du garage… Une jeune fille svelte saute au volant, ou bien c’est le chirurgien aux allures si nettes…

Que pouvaient-ils se dire, le soir, tous les trois ? Est-ce que Mme Rivaud était au courant des amours de sa sœur et de son mari ?

Elle n’était pas jolie ! Elle le savait ! Elle n’avait rien d’une amoureuse, mais faisait plutôt penser à une mère de famille résignée…

Et Françoise, elle, qui éclatait de vie !


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