» » » Simenon, Georges - Lécluse n°1


Авторские права

Simenon, Georges - Lécluse n°1

Здесь можно скачать бесплатно "Simenon, Georges - Lécluse n°1" в формате fb2, epub, txt, doc, pdf. Жанр: Полицейский детектив. Так же Вы можете читать книгу онлайн без регистрации и SMS на сайте LibFox.Ru (ЛибФокс) или прочесть описание и ознакомиться с отзывами.
Simenon, Georges - Lécluse n°1
Рейтинг:
Название:
Lécluse n°1
Автор:
Издательство:
неизвестно
Год:
неизвестен
ISBN:
нет данных
Скачать:

99Пожалуйста дождитесь своей очереди, идёт подготовка вашей ссылки для скачивания...

Скачивание начинается... Если скачивание не началось автоматически, пожалуйста нажмите на эту ссылку.

Вы автор?
Жалоба
Все книги на сайте размещаются его пользователями. Приносим свои глубочайшие извинения, если Ваша книга была опубликована без Вашего на то согласия.
Напишите нам, и мы в срочном порядке примем меры.

Как получить книгу?
Оплатили, но не знаете что делать дальше? Инструкция.

Описание книги "Lécluse n°1"

Описание и краткое содержание "Lécluse n°1" читать бесплатно онлайн.



Quand on observe des poissons à travers une couche d’eau qui interdit entre eux et nous tout contact, on les voit rester longtemps immobiles, sans raison, puis d’un frémissement de nageoires aller un peu plus loin pour n’y rien faire qu’attendre à nouveau.


C’est dans le même calme, comme sans raison aussi, que le tramway 13, le dernier « Bastille-Créteil », traîna ses lumières jaunâtres tout le long du quai des Carrières. Au coin d’une rue, près d’un bec de gaz vert, il fit mine de s’arrêter, mais le receveur agita sa sonnette et le convoi fonça vers Charenton. Derrière lui, le quai restait vide et stagnant comme un paysage du fond de l’eau. A droite, des péniches flottaient sur le canal, avec de la lune tout autour.


Un filet d’eau se faufilait par une vanne mal fermée de l’écluse, et c’était le seul bruit sous le ciel encore plus quiet et plus profond qu’un lac.


[http://www.amazon.fr/LEcluse-numéro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154](http://www.amazon.fr/LEcluse-num%C3%A9ro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154)







Lorsqu’on servit le poisson, il demanda à voir le plat, renifla, toucha du bout de l’index et gronda :

— Emportez !

— Mais, Émile…

— Emportez ! répéta-t-il.

Quand sa femme revint de la cuisine, elle avait les yeux rouges. Il disait, lui, pesamment, tourné vers Maigret :

— C’est mercredi que vous prenez votre retraite. Mercredi soir ou mercredi matin ?

— Mercredi à minuit.

Alors, attaquant son gendre :

— Tu sais combien je lui ai offert pour travailler avec moi ? Cent cinquante mille. S’il en veut deux cent, il les aura !

Il épiait toujours les allées et venues devant la grille. Il avait peur. Et Maigret, qui était seul à le savoir, était plus mal à l’aise que les autres, car le spectacle du bonhomme se débattant contre la panique était tragique, avec une pointe de ridicule et d’odieux.

Au café, Ducrau trouva autre chose.

— Voilà, dit-il en désignant le cercle qu’on formait autour de la table, ce qu’on appelle une famille. D’abord un homme qui a tout le poids sur les épaules, qui l’a toujours eu, qui l’aura jusqu’à ce qu’il en crève. Puis les autres qui s’accrochent à lui, inertes…

— Ça recommence ? questionna sa fille en se levant.

— Tu as raison. Va faire un petit tour. C’est peut-être ton dernier bon dimanche.

Elle tressaillit. Son mari, qui s’essuyait les lèvres de sa serviette, leva la tête. Quant à Mme Ducrau, elle n’avait peut-être pas entendu.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Rien ! Je ne veux rien dire ! Continue à préparer ton voyage dans le Midi !

Alors le gendre, qui ne devait pas avoir le sens de l’opportunité, de dire gentiment :

— Nous avons réfléchi, Berthe et moi. Le Midi est un peu loin. Si nous trouvons quelque chose sur les bords de la Loire…

— C’est cela ! Vous n’avez qu’à demander au commissaire de vous dénicher ça tout près de chez lui, et il le fera, rien que pour le plaisir de vous avoir comme voisins !

— Vous habitez la Loire ? s’empressa Decharme.

— Il y habitera peut-être.

Lentement, Maigret tourna la tête vers lui, et cette fois il ne souriait pas. Il venait d’avoir un choc à la poitrine, une émotion qui faisait frémir ses lèvres. Depuis des jours, il pataugeait dans une incertitude écœurante, et voilà que tout changeait soudain de par la magie d’un petit mot.

— Peut-être !

Ducrau soutenait son regard avec la même gravité, la même conscience de la valeur de cette minute.

— De quel côté est votre propriété ?

Mais la voix du gendre n’était qu’un bourdonnement auquel ils ne prenaient garde ni l’un ni l’autre. Plus encore était la respiration de Ducrau, dont les narines se dilataient tandis que l’excitation de la lutte illuminait son visage luisant.

Ils avaient assez tourné l’un autour de l’autre. Ils s’étaient assez mesurés sans oser porter de coups.

À présent, Maigret respirait mieux, lui aussi. Il bourrait sa pipe, et ses doigts s’enfonçaient voluptueusement dans la blague à tabac.

— Moi, j’aimerais assez la région de Cosne ou de Gien…

Les balles rebondissaient sur le tennis rouge où voletaient les robes blanches des jeunes filles. Un petit canot à moteur grignotait le courant de la Seine avec un ronron de matou satisfait.

Mme Ducrau agita une sonnette pour appeler la servante, mais tout cela ne comptait pas, n’existait pas pour les deux hommes qui venaient enfin de se rejoindre.

— Tu peux aller près de ta femme, qui doit être en train de pleurer dans sa chambre.

— Vous croyez ? Moi, je pense que c’est son état qui la rend nerveuse.

— Crétin, va ! pouffa Ducrau tandis que l’autre s’éloignait en s’excusant. Et toi, qu’est-ce que tu veux, avec ta petite sonnette ?

— Rosalie a oublié les liqueurs.

— Ne t’inquiète pas pour cela. Quand nous aurons envie de liqueurs, nous en trouverons nous-mêmes. Pas vrai, Maigret.

Il n’avait pas dit commissaire. Il avait dit Maigret. Debout, il s’essuyait les lèvres de sa serviette et il bombait le torse en faisant du regard le tour du paysage. Il aspirait l’air à pleins poumons, ronronnait d’aise, lui aussi.

— Qu’est-ce que vous en dites ?

— De quoi ?

— De tout ! De tout ça ! Il fait bon ! Tenez, même l’éclusier qui déjeune dehors avec sa famille ! Quand j’étais charretier, tout au début, on cassait la croûte sur le talus, avec Gassin, puis, comme les chevaux doivent se reposer pendant deux heures, on roupillait le nez dans l’herbe, avec des sauterelles qui nous passaient par-dessus la tête…

On eût dit que chacune de ses prunelles était double. Il y avait d’abord le regard un peu flou qui caressait gaiement le paysage puis, au milieu, pointu, précis, farouche, un autre regard qui restait indépendant du premier.

— Vous faites quelques pas pour digérer ?

Il se dirigea vers la grille, qu’il ouvrit. Mais, avant de gagner le chemin de halage, il enfonça sa main dans la poche de derrière, sortit ostensiblement son browning, dont il vérifia le chargeur.

C’était théâtral, enfantin, mais c’était impressionnant quand même. Maigret ne bronchait pas, feignait même de n’avoir rien vu. Des voix venaient de la chambre d’en haut, dont une voix courroucée.

— Qu’est-ce que je vous avais dit ? Ils se disputent.

Le revolver en poche, il marcha à côté de Maigret, doucement, le torse bombé, comme un promeneur du dimanche. Devant l’écluse, il s’arrêta quelques instants pour regarder l’eau qui filtrait des mille fissures de la porte et la famille attablée devant le seuil.

— Nous sommes le quantième ?

— Le 13 avril.

Il regarda Maigret soupçonneusement.

— Le 13 ? Ah !

Et ils reprirent leur marche.


IX

C’était l’heure où les choses ont des couleurs plus profondes mais sans vibration, renfermées qu’elles sont en elles-mêmes dans l’attente du crépuscule. On pouvait regarder en face le soleil rouge suspendu au-dessus des collines boisées. Les reflets de l’eau plus larges, somptueux, avec pourtant quelque chose de froid, d’éteint qui s’en dégageait déjà.

Des promeneurs, juste au-dessus de l’écluse, regardaient un jeune homme qui essayait de mettre en marche un canot automobile. On entendait le moteur faire quelques tours, aspirer l’air et tousser, puis c’était à nouveau l’effort impatient de la manivelle.

Ce fut Ducrau qui s’arrêta soudain, les mains derrière le dos, en regardant le rang de maisons qui, à cet endroit, borde le fleuve. Maigret n’avait rien remarqué d’anormal.

— Regardez, commissaire.

Les maisons étaient des restaurants et des hôtels assez luxueux, et il y avait une longue file de voitures le long du trottoir. Pourtant, entre deux restaurants, il y avait un étroit bistrot où l’on devait servir à manger aux chauffeurs et où, à l’occasion du dimanche, on avait sorti quatre tables en guise de terrasse.

Maigret cherchait ce qu’il y avait à voir. L’ombre des passants s’étirait, gigantesque. Il y avait déjà quelques chapeaux de paille et beaucoup de robes légères. Le regard du commissaire finit par accrocher une silhouette familière, celle de l’inspecteur Lucas, assis à la petite terrasse devant un demi. Lucas avait vu Maigret aussi et lui souriait par-delà la chaussée. Il semblait parfaitement heureux d’être là, par un beau dimanche, sous le vélum à raies rouges et jaunes qui lui faisait de l’ombre près d’un laurier en caisse.

À sa droite, au fond de la terrasse, le commissaire avait déjà repéré le vieux Gassin qui, appliqué, pesant de ses coudes sur le guéridon trop petit, écrivait une lettre.

Les gens revenaient d’une fête quelconque car on marchait comme en un cortège, en remuant de la poussière. Personne ne remarquait que deux hommes étaient arrêtés dans la foule, ni que l’un d’eux demandait en enfonçant sa main dans sa poche :

— Est-ce que cela s’appelle de la légitime défense ?

Ducrau ne plaisantait pas. Il ne pouvait détacher son regard du vieux qui, de temps en temps, levait la tête pour réfléchir à ce qu’il allait écrire, mais qui paraissait ne rien voir autour de lui.

Maigret ne répondait pas, se contentait d’adresser un signe à Lucas, puis d’avancer de quelques pas dans la direction de l’écluse, tandis que Ducrau le suivait à regret.

— Vous avez entendu ma question ?

Le canot partait enfin, glissait sur l’eau et dessinait des arabesques de remous.

— Me voici, patron.

C’était Lucas qui regardait la Seine comme les autres.

— Il est armé ?

— Non. J’avais déjà visité la chambre, qui ne contient pas d’arme. Or, il ne s’est pas arrêté en route.

— Il t’a repéré ?

— Je ne crois pas. Il est trop préoccupé par ses propres pensées.

— Tu t’arranges pour avoir la lettre. Va !

— Vous n’avez toujours pas répondu, s’obstina Ducrau comme ils se remettaient en route.

— Et vous, vous avez entendu : il n’est pas armé.

Ils marchaient toujours, se rapprochaient de la maison blanche.

— En somme, ricana l’armateur, nous avons chacun notre ange gardien. Il vaut mieux que vous dîniez avec nous. Et si même vous voulez accepter une chambre pour la nuit…

Il poussait la grille. On voyait sa femme, sa fille et son gendre qui prenaient le thé sur la terrasse. Le chauffeur réparait une chambre à air qui formait une couronne d’un rouge agressif sur le gravier de la cour.


Ils étaient enfoncés chacun dans un fauteuil d’osier, devant une table qui supportait une bouteille et des verres. Mais ils n’avaient pas rejoint le reste de la famille sur la terrasse. Ils étaient restés dans la cour, près de la porte du salon qui, derrière eux, était peu à peu envahi d’ombre. Les réverbères de Samois s’étaient allumés beaucoup trop tôt, car ils faisaient dans la clarté de simples taches blanches, cependant que les gens du dimanche se raréfiaient, absorbés par la gare.

— Croyez-vous, disait Maigret de sa voix la plus calme, qu’un homme qui en a tué un autre hésite beaucoup, pour assurer sa tranquillité, à en supprimer un second et même, à la rigueur, un troisième ?

Ducrau fumait une énorme pipe en écume, à long bout de merisier, dont il était obligé de tenir le fourneau. Il regarda son compagnon et fut assez longtemps avant de murmurer :

— Que voulez-vous dire ?

— Rien de particulier. Je pense que nous voilà bien assis par une belle fin de dimanche. Le cognac est bon. Les pipes tirent bien. Le vieux Gassin, de son côté, doit prendre l’apéritif. Or, mercredi soir, tout ce qui nous préoccupe aura cessé de nous préoccuper. Le problème aura reçu une solution.

Il parlait rêveusement tandis que Decharme, là-haut, à la terrasse, flambait une allumette dont la flamme dansait un instant sur le ciel pâle.

— Alors, voyez-vous, je me demande qui ne sera plus là.

Ducrau eut un frisson. Il ne put même pas le cacher et il préféra avouer.

— Vous avez une façon de dire cela !

— Où étiez-vous dimanche dernier ?

— Ici. Nous y venons tous les dimanches.

— Et votre fils ?

Les traits durcis, Ducrau répondit :

— Il était ici aussi. Il a passé deux heures à arranger le poste de TSF, qui n’a pas mieux marché.

— Or, il est mort, déjà enterré. Bébert est mort. C’est pourquoi je pense à ce fauteuil et à celui qui l’occupera dimanche prochain.

On se voyait mal. L’odeur des deux pipes s’étirait dans la cour. Ducrau eut un haut-le-corps quand quelqu’un descendit de vélo juste en face de la grille, et c’est de loin qu’il demanda :

— Qu’est-ce que c’est ?

— Pour M. Maigret.

C’était un gamin du pays et, à travers la grille, il tendit une lettre au commissaire.

— On m’a remis ça pour vous près du bureau de tabac.

— Je sais. Merci.

Ducrau n’avait pas bougé. Les femmes quittaient la terrasse parce qu’elles avaient froid, et il était clair que Decharme, debout près de la balustrade, hésitait à se joindre aux deux hommes comme il en brûlait d’envie.

Maigret déchira une première enveloppe à son nom et trouva la lettre écrite un peu plus tôt par Gassin. Elle était adressée à Mme Emma Chatereau, Café des Maraîchers, à Larzicourt (Haute-Marne).

— On peut allumer dans le salon, grommela Ducrau, qui n’osait pas poser de question.

— J’y vois encore assez.

Le papier était du papier de bistrot, l’encre violette, l’écriture toute petite au début, deux fois plus grande à la fin.


Chère Emma,

Je t’écris pour te faire savoir que je me porte bien et j’espère que la présente te trouvera de même. Pourtant, je voudrais te prévenir que s’il arrivait quelque chose, j’aimerais être enterré chez nous, près de notre mère, et pas à Charenton comme je l’avais d’abord dit. De même ne faut-il pas continuer à payer pour la tombe. Quant à l’argent qui est à la Caisse d’épargne, tu trouveras les carnets et tous les papiers dans le tiroir du buffet. Tout ça c’est pour toi. Tu pourras enfin faire mettre un étage à ta maison. Pour le reste, tout va bien puisque je sais ce que j’ai à faire.

Ton frère pour la vie.

 

Maigret, debout, détacha le regard de la petite feuille de papier pour le porter, de bas en haut, sur Ducrau qui feignait de penser à autre chose et qui fumait toujours sa pipe.

— Mauvaises nouvelles ?

— C’est la lettre que Gassin vient d’écrire.

Ducrau se dominait, croisait et décroisait les jambes, observait de loin son gendre et murmurait enfin, avec un effort pour ne pas trahir son impatience :

— Je peux lire ?

— Non.

Et Maigret repliait la lettre, la glissait dans son portefeuille ; malgré lui, il avait de brefs regards à la grille, derrière laquelle il n’y avait plus qu’un grand trou d’ombre.

— À qui est-ce adressé ?

— À sa sœur.

— À Emma ? Qu’est-ce qu’elle est devenue ? Elle a vécu un moment sur le bateau de son frère, et je crois même que j’ai été amoureux d’elle. Puis elle s’est mariée avec un instituteur de la Haute-Marne qui a dû mourir peu après…

— Elle tient une auberge dans son village.

— Il fait vraiment frais, vous ne trouvez pas ? Cela ne vous ennuie pas de rentrer ?

Ducrau tourna le commutateur du salon et referma la porte, pensa tirer les volets, puis se ravisa.

— Je ne peux pas savoir ce que Gassin écrit à sa sœur ?

— Non.

— J’ai quelque chose à craindre ?

— Vous le savez mieux que moi.

Ducrau souriait en tournant dans le salon sans savoir où se mettre, et Maigret, familier, alla chercher dans le jardin la bouteille de cognac et les verres.

— Supposez deux hommes, dit-il en se servant à boire. Un qui a déjà tué et qui risque par conséquent de se faire boucler pour le restant de ses jours, sinon pis, et l’autre qui n’a jamais fait de mal à personne. Ils se cherchent comme deux coqs. Quel est, à votre avis, le plus dangereux ?


На Facebook В Твиттере В Instagram В Одноклассниках Мы Вконтакте
Подписывайтесь на наши страницы в социальных сетях.
Будьте в курсе последних книжных новинок, комментируйте, обсуждайте. Мы ждём Вас!

Похожие книги на "Lécluse n°1"

Книги похожие на "Lécluse n°1" читать онлайн или скачать бесплатно полные версии.


Понравилась книга? Оставьте Ваш комментарий, поделитесь впечатлениями или расскажите друзьям

Все книги автора Simenon, Georges

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте на сайте онлайн библиотеки LibFox.

Уважаемый посетитель, Вы зашли на сайт как незарегистрированный пользователь.
Мы рекомендуем Вам зарегистрироваться либо войти на сайт под своим именем.

Отзывы о "Simenon, Georges - Lécluse n°1"

Отзывы читателей о книге "Lécluse n°1", комментарии и мнения людей о произведении.

А что Вы думаете о книге? Оставьте Ваш отзыв.