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Анатолий Вишневский - Перехваченные письма

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Анатолий Вишневский - Перехваченные письма
Рейтинг:
Название:
Перехваченные письма
Издательство:
неизвестно
Год:
2008
ISBN:
978-5-94282-457-0
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Описание книги "Перехваченные письма"

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Перехваченные письма — это XX век глазами трех поколений семьи из старинного дворянского рода Татищевых и их окружения. Автор высвечивает две яркие фигуры артистического мира русского зарубежья — поэта Бориса Поплавского и художника Иды Карской.

Составленный из подлинных документов эпохи, роман отражает эмоциональный и духовный опыт людей, прошедших через войны, революцию, эмиграцию, политические преследования, диссидентское движение.

Книга иллюстрирована фотографиями главных персонажей.






Теперь я начинаю постепенно приходить в себя, главным образом, благодаря тому спокойному и в высшей степени приятному пребыванию, которое я имела у Эттеров в Финляндии. Третьего дня я приехала в Париж. Я не видела мою мать два года, так как провела эти последние два года в ссылке, в Перми. Я нашла Мама несколько ослабевшей, но в общем ее состояние, слава Богу, удовлетворительно. Здесь я еще не осмотрелась и пока не нашла себе работы, но очень надеюсь, что со временем мне удастся найти постоянный заработок, и тогда я смогу вернуть Вам свой долг, что, к крайнему моему сожалению, лишена возможности сделать сейчас.

Благоволите, Ваше Высочество, принять уверение в моей глубокой благодарности и преданности.

В. Татищева

Дневник Елизаветы Алексеевны Нарышкиной

Le 2/15 juillet 1926

Nous avons toujours des fortes chaleurs d'été. Tout le monde s'en plaint, excepté moi car il me semble que cette température est la meilleure cure pour mes maux. Je me sens déjà mieux depuis quelques jours, mais je ne me fais pas d'illusions; dès que reviendront le froid et l'humidité, mes souffrances retrouveront leur intensité. Véra est venue avant-hier. C'est comme je l'avais craint, elle n'est apte à rien et ne trouve aucun travail. Kot ne peut pas la soutenir car il n'a rien lui-même. Pour vivre de son travail il faut travailler et c'est ce qu'il ne sait pas faire. Il apprend à faire des enluminures artistiques sur métal et à titre de secours il reçoit temporairement un petit appointement mais pour que l'oeuvre réussisse, il faudra beaucoup de temps et d'argent si toute l'entreprise ne coule pas.

Me voici de nouveau devant ce problème de la vie qui par la grâce de Dieu avait semblé s'apaiser pour moi, et je suis de nouveau devant les tourments du pain quotidien, augmentés et aggravés par la complication d'avoir à subvenir aux dépenses d'une famille qui ne peut pas s'aider. Je ne puis plus m'adresser à R. maintenant qu'on a rejeté son appui qu'il était prêt à donner. J'aurais voulu passer l'hiver à Nice au «Rousskii dom» — j'attends l’arrivée de Shebeko pour lui demander s'il a appris quelque chose à ce sujet et qu'on me dise à qui je puis m'adresser. Je ne puis rester indéfiniment chez T. et prendre un logement à Paris serait trop cher, je le crains[39].


Le 7/20 juillet 1926

Je me suis crétinisée en lisant une masse de journaux. Tous mécontents et inquiets de la politique extérieure. L'homme s'agite, travaille, hait, souffre, triomphe dans le mal et la volonté de Dieu s'accomplit avec la lenteur des évolutions qu'elle règle. Et quelles débandades de pressions haineuses, de crimes sur cette terre dont la destinée aurait été la préparation pour la félicité éternelle.

Ouvert le livre d'Elisabeth «Lesueur». C'est un baume pour l'âme tant elle est pénétrée d'un saint amour des âmes et tant elle est fidèle dans sa vocation. Toute sa vie, toutes ses pensées et toutes ses prières n'ont que ce seul but. Elle y joint ses souffrances — mais parmi ses souffrances il y en a une qu'elle ne connaît pas et c'est celle qui me ronge: c'est le tourment du pain quotidien! Elle est riche et se prive volontairement, mais elle ne connaît pas le spectre de la misère qui — hélas! — se dresse devant moi, pour elle et pour les siens. Je me répète continuellement: Ne vous inquiétez pas. Notre Père céleste sait ce dont vous avez besoin avant que vous ne le lui demandiez. Et j'ai éprouvé la vérité de cette promesse pendant tout le cours de ma vie. Maintenant je vis au jour le jour grâce aux 10 livres que me donne par mois, la bonne petite Ksenia Trofimovna, mais quand cet argent tarde (comme à présent) — la crainte me saisit. Oh! que cette misère m'apprenne enfin l'humilité. J'ai cherché ces derniers temps un abri constant — d’abord près de l'Armée du Salut et puis chez les diaconesses protestantes! Rien n'a réussi. Je dois continuer comme je le fais. Je dois surtout prier, prier de toute mon âme afin que Dieu touche enfin cette âme engourdie et me fasse sentir (mot souligné) sa présence. Mon corps malade et la nécessité de me soigner sont mon obstacle à l'activité naturelle qui me manque, et au secours religieux que je ne puis aller chercher![40]


Le 8/21 juillet 1926

Aujourd'hui en ouvrant le journal j'y lis la mort subite de Dzerjinski, ce terrible chef de la Tcheka et du G.P.U. qui a couvert la Russie de tortures et d'assassinats pendant les 9 années de son pouvoir illimité! Il est mort en pleine période d'activité d'un arrêt de cœur! Le voilà donc transporté devant le jugement de Dieu. Et il reverra tous ses milliers de victimes qui seront un témoignage accablant contre lui! О désespoir! О douleur! Je tire le rideau sur cette horrible vision!…

Léon R. est venu déjeuner ici. Il est entré chez moi et m'a apporté de belles roses. Sa femme n'était pas encore arrivée et il est resté chez moi quelque temps causant agréablement. Il m'a dit qu'il avait beaucoup regretté que Kot eût refusé la place que lui avait procurée un de ses amis. Il lui aurait fait d'emblée une situation de 1500 fr. par mois ou 2 mois — et cela aurait encore augmenté et il l'aurait surveillé et habitué aux affaires. Il aurait été libre depuis 5 heures et aurait eu le temps de s'occuper de peinture ou de littérature; et les appointements réguliers auraient été suffisants pour faire vivre la famille — Véra y compris. Je lui ai répondu que j'avais le même regret. En effet. C'est une chose si rare que d'avoir un chemin ouvert dès le début, qu'il faut s'en saisir avec empressement en voyant surtout cette lutte pour l'existence qui obsède toute la société.

Il n'y a pas de temps pour la culture personnelle et les pleurnicheries qui n'aboutissent à rien. Il faut vivre et faire vivre ceux qui dépendent de vous. S'il laisse à sa femme seule le soin de subvenir aux dépenses de la vie, s'il ne se fait pas des relations utiles mais se lance seulement dans des bavardages plus ou moins intellectuels, il sera en dehors de la vie et à mesure que le temps passera il sera de moins en moins apte à trouver un emploi. Il sera une charge à lui même. Maintenant qu'il est jeune il intéresse et on l'étudie mais dans peu de temps le monde exigera plus — c'est à dire la réalisation de son idéal dans la vie et la stabilité de son existence. Rien n'éloigne comme les efforts à chercher des pleurs et je crains même que cela peut mettre en péril la stabilité du ménage[41].


Le 18/31 juillet 1926

Je lis avec un intérêt palpitant ce que l'on sait des événements et des désaccords qui se passent dans le gouvernement de brigands qui régit notre pauvre pays. Ce serait le moment de faire un grand coup d'Etat et une restauration monarchique que le pays accueillerait avec enthousiasme. Pour moi, et je crois que je suis seule à le dire, il faut affirmer le grand principe de la légitimité. Or le souverain légitime est sans contredit Nicolas. Il ne s'agit pas de ses mérites, il s'agit de son droit qui est irréfutable. Il aurait fallu que ce principe fût reconnu par la nation entière sans jugement ou appréciation de celui qui la représentait, que ce principe fût reconnu par la famille en premier lieu; que le G. D. Nicolas mette au service de ce principe sa popularité et son épée — et que l'Impératrice mère cesse son enfantillage de croire à la fable du Souverain vivant et caché.

Dans l'animosité contre Kyr. il y a beaucoup de sa part de l'ancienne animosité familiale, et certainement que ce serait une douleur de plus pour elle de voir quelqu'un d'autre occuper la place de ses enfants. Elle n'a pas la hauteur d'âme de s'élever au-dessus de ses griefs et antipathies personnelles et voir par dessus tout — le salut de la Russie dans la réunion de toute la nation autour du sceptre d'un seul homme quelque faible qu'il soit. Le mieux serait de faire taire les exigences de tous les partis qui se contredisent et s'entre-déchirent. Je suis toujours très attachée à l'Impératrice étant restée peut-être la dernière de ses relations de ses premières années en Russie. Je l'aime et j'admire son cœur pur et aimant, la dignité de sa vie et la noblesse de ses sentiments, elle est profondément entrée dans mon cœur. Mais mon esprit ne peut pas ne pas voir combien elle a fait fausse route et combien son refus de voir Kyr. a compliqué la situation de dissension dans la famille Impériale, a mis la dissension dans l'émigration… Le G. D. Nicolas vieillit dans l'inaction[42].


Le 1/13 août 1926

Nous avons eu un soir les Galitzine. Ils travaillent tous deux, lui dans un restaurant et elle dans un bureau des commissions. Les Kots étaient là aussi et elle m'a paru gentille et bonne. Ils sont occupés de se faire leurs positions et n'aident en rien Véra. Celle-ci espérait avoir un logement avec eux, mais ceci n'entre pas dans leurs plans. Je voudrais tant que ma chère Véra trouve une occupation, car je ne puis plus la prendre à ma charge. Elle est bien gentille et je suis enchantée de passer ce mois avec elle mais tout est si cher que je ne pourrai pas continuer indéfiniment[43].

Владимир Голицын — Вере Анатольевне Татищевой

17 июня 1927

Prince Vladimir Galitzine

Byron House, 7, St. James's Street London, S.W.I.

Дорогая графиня Вера Анатольевна,

Письма — ваше и Никино — прочел с большим интересом и очень благодарю вас. Я уже некоторое время не писал им, зная, как это опасно. Надеюсь, что Ники еще не начинал хлопотать об разрешении о выезде, момент очень неподходящий, и это только могло бы привлечь внимание властей к нему. Мы с женой так бы хотели выписать их сюда и готовы выслать им денег на переезд, но считаем, что сейчас надо обождать, так как очень уж неспокойно там со всеми этими арестами. Надо дать улечься тревоге. Если будет возможность, то напишите, чтобы они сидели смирно и пока не хлопотали даже о выезде в Финляндию.

Здоровье Ирины меня беспокоит, надо, чтобы она питалась хорошо. Я бы хотел послать немного денег им, тете и сестре Наде, но отсюда боюсь это делать. Если вы думаете, что это можно сделать из Парижа через вас, то, пожалуйста, напишите мне, и я пришлю деньги для перевода.

Кланяйтесь очень от нас обоих, писать им сам пока не собираюсь.

Целую ваши ручки. Преданный вам В. Г.

Николай Татищев Из неопубликованного романа «Сны о жестокости»

В мелких ресторанах на бульваре Батиньоль уже обедали рабочие и конторские служащие. Они имели суп, мясное блюдо, тарелку бобов, банан или яблоко и пол-литра красного вина. В первый год моей парижской жизни, после Балкан, все это казалось невероятной роскошью, так же, как и моя гостиница на рю дэ Дам. Трамвай номер 5 бежал мимо знакомых колбасных и аптек, между жидкими каштанами бульваров, около парка Монсо, мимо переулка, в глубине которого сияла полинявшими куполами русская церковь, взобрался кверху, обогнул Триумфальную Арку и, продребезжав по бесцветной авеню Клебер, остановился на своем конечном пункте.

Дом, куда я направлялся в этот полдень, был дальше, в Пасси. Вольер занимал дорогую квартиру в нижнем этаже. Лакей Семен сказал: «Барон сейчас выйдут», — и пропустил в парадные комнаты. Их было две, с коврами и диванами. Рояль, птицы в клетках, на стенах — гравюры. Имелись книги: разрезанные номера «Верст», «Сестра моя жизнь» Пастернака, «Общее дело» Н. Ф. Федорова, «Жизнь Дизраэли» Моруа. Стихи Маяковского. «Тайна трех» Мережковского. Ремизов. «La Rose de Saron» Tharaud. История России по-английски Святополк-Мирского. На столах стояли фотографии каких-то французских актеров с подписями. Были еще безделушки, купленные по случаю на распродажах, может быть, на Marché aux Puces[44], например, детская вышивка в раме под стеклом. Вольф вышел без трости, но заметно хромая, подпрыгивая на ходу — последствие тяжелого ранения под Перекопом в 1920 году. Он приближался, слегка напудренный, благосклонно-задумчивый, эстет, поэт, музыкант, аристократ. Усевшись на одном из диванов среди фотографий и цветов, он сразу начал рассказывать, что он разорен. За квартиру уже год не заплачено. Недавний проигрыш в Довиле окончательно доконал его. И потом, ты не можешь себе представить, во что мне обходятся эти мальчики. Их нужно кормить, одевать. Они берут ванну и надевают, не спрашивая, мое белье. На днях один надел мой смокинг и так уехал, quel animal![45] Андрей не лучше: он окончательно поселился в гостиной, ест и пьет, приводит своих Евразийцев — здешних, еще куда ни шло, mais ceux de Moscou!..[46] Брошу все и уеду в Ниццу, в Лондон, к черту на кулички. Кстати, ты слыхал это стихотворенье Князева, посвященное мне? Кончается так: «И прыгнув, точно антилопа, — татарин, вырвавшись из орд, — нам закричал: е… в жопу — меня на площади Конкорд!» Смешно, правда?


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