» » » Simenon, Georges - La tête dun homme


Авторские права

Simenon, Georges - La tête dun homme

Здесь можно скачать бесплатно "Simenon, Georges - La tête dun homme" в формате fb2, epub, txt, doc, pdf. Жанр: Полицейский детектив. Так же Вы можете читать книгу онлайн без регистрации и SMS на сайте LibFox.Ru (ЛибФокс) или прочесть описание и ознакомиться с отзывами.
Simenon, Georges - La tête dun homme
Рейтинг:
Название:
La tête dun homme
Автор:
Издательство:
неизвестно
Год:
неизвестен
ISBN:
нет данных
Скачать:

99Пожалуйста дождитесь своей очереди, идёт подготовка вашей ссылки для скачивания...

Скачивание начинается... Если скачивание не началось автоматически, пожалуйста нажмите на эту ссылку.

Вы автор?
Жалоба
Все книги на сайте размещаются его пользователями. Приносим свои глубочайшие извинения, если Ваша книга была опубликована без Вашего на то согласия.
Напишите нам, и мы в срочном порядке примем меры.

Как получить книгу?
Оплатили, но не знаете что делать дальше? Инструкция.

Описание книги "La tête dun homme"

Описание и краткое содержание "La tête dun homme" читать бесплатно онлайн.



Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n'exprimait rien, sinon l'hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d'un des murs.






— Chante, Fifi !… Chante !…

X


Le placard à surprise

— Combien gagnes-tu en vendant des journaux ?

C’était à une terrasse de Montparnasse. Radek, un peu renversé sur sa chaise, avec, aux lèvres, un sourire plus terrible que jamais, fumait un havane.

Une pauvre vieille se glissait entre les tables, tendait les journaux du soir aux consommateurs en murmurant une prière indistincte. Elle était ridicule et pitoyable des pieds à la tête.

— Combien je…

Elle ne comprenait pas, et son regard éteint prouvait qu’elle n’avait plus qu’une falote lueur d’intelligence.

— Assieds-toi ici… Tu vas boire un verre avec moi… Garçon ! Une chartreuse pour Madame…

Les yeux de Radek cherchèrent Maigret, qu’il savait assis à quelques mètres de lui.

— Tiens ! je commence par t’acheter tous tes journaux… Mais tu vas les compter…

La vieille, ahurie, ne savait si elle devait obéir ou s’en aller. Mais le Tchèque lui montra un billet de cent francs et elle se mit fébrilement à compter ses feuilles.

— Bois !… Tu dis qu’il y en a quarante ?… A cinq sous pièce… Attends ! Voudrais-tu encore gagner cent francs ?…

Maigret, qui voyait et entendait, ne bronchait pas, n’avait même pas l’air de s’apercevoir de ce qui se passait.

— Deux cents francs… Trois cents… Tiens !… Les voici… En veux-tu cinq cents ?… Seulement, pour les gagner, il faut que tu nous chantes quelque chose… Bas les pattes !… Chante d’abord…

— Qu’est-ce que je dois chanter ?

L’idiote était bouleversée. Une goutte de liqueur coulait, gluante, sur son menton piqueté de poils gris. Des voisins se poussaient du coude.

— Chante ce que tu voudras… Quelque chose de gai… Et, si tu danses, tu auras cent francs de plus…

Ce fut atroce. La malheureuse ne quittait pas les billets des yeux. Et tandis qu’elle commençait à fredonner un air impossible à reconnaître, d’une voix cassée, sa main se tendait vers l’argent.

— Assez ! firent des voisins.

— Chante ! ordonna Radek…

Il épiait toujours Maigret. Des protestations s’élevèrent. Un garçon s’approcha de la femme et voulut l’expulser. Elle s’obstinait, se raccrochait à l’espoir de gagner une somme fabuleuse.

— Je chante pour ce jeune monsieur… Il m’a promis…

La fin fut plus odieuse encore. Un agent intervint, emmena la vieille qui n’avait pas reçu un centime, tandis qu’un chasseur courait après elle pour lui rendre ses journaux.

Des scènes de ce genre, il y en avait eu dix en trois jours. Depuis trois jours, le commissaire Maigret, le front têtu, la bouche mauvaise, suivait Radek pas à pas, du matin au soir et du soir au matin.

Le Tchèque avait d’abord tenté de renouer la conversation. Il avait répété :

— Puisque vous tenez à ne pas me quitter, marchons ensemble ! Ce sera plus gai…

Maigret avait refusé. A la Coupole ou ailleurs, il s’installait à une table voisine de Radek. Dans la rue, il marchait ostensiblement sur ses talons.

L’autre s’impatientait. C’était une lutte de nerfs.

L’enterrement de William Crosby avait eu lieu, mélangeant des mondes différents, le plus fastueux de la colonie américaine de Paris et la foule bigarrée de Montparnasse.

Les deux femmes, comme Radek l’avait annoncé, étaient en grand deuil. Et le Tchèque lui-même avait suivi le convoi jusqu’au cimetière, sans broncher, sans adresser la parole à qui que ce fût.

Trois jours d’une vie si invraisemblable qu’elle prenait des allures de cauchemar.

— Vous n’y comprenez quand même rien ! répétait parfois Radek en se tournant vers Maigret.

Celui-ci feignait de ne pas entendre, restait aussi impassible qu’un mur. C’est à peine si une fois ou deux son compagnon avait pu croiser son regard.

Il le suivait, un point c’est tout ! Il ne semblait pas chercher quelque chose ! C’était une présence hallucinante, obstinée, de toutes les minutes.

Radek passait ses matinées dans les cafés, sans rien faire. Soudain il commandait au garçon :

— Appelez le gérant…

Et, lorsque celui-ci se présentait :

— Vous remarquerez que le garçon qui m’a servi a les mains sales.

Il ne payait qu’avec des billets de cent francs ou de mille, repoussait la monnaie dans n’importe laquelle de ses poches.

Au restaurant, il renvoyait les plats qui n’étaient pas à son goût. Un midi, il fit un déjeuner de cent cinquante francs, annonça ensuite au maître d’hôtel :

— Il n’y aura pas de pourboire ! Vous n’avez pas été assez empressé…

Et le soir il traînait dans les cabarets, dans les boîtes de nuit, offrait à boire aux filles, les tenait en haleine jusqu’à la dernière minute, puis soudain jetait un billet de mille francs au milieu de la salle en annonçant :

— Pour celle qui l’attrapera…

Il y eut une vraie bataille et une femme fut expulsée de l’établissement tandis que Radek, selon son habitude, cherchait à se rendre compte de l’impression produite sur Maigret.

Il n’essayait pas d’échapper à la surveillance dont il était l’objet. Au contraire ! S’il prenait un taxi, il attendait que le commissaire en eût arrêté un à son tour.

L’enterrement avait eu lieu le 22 octobre. Le 23, à onze heures du soir, Radek achevait de dîner dans un restaurant du quartier des Champs-Elysées.

A onze heures et demie, il sortait, suivi de Maigret, choisissait avec soin une voiture confortable et donnait une adresse à voix basse.

Deux autos roulèrent bientôt l’une derrière l’autre dans la direction d’Auteuil. Et c’est en vain que sur la large face du policier on eût cherché trace d’émotion, d’impatience ou de lassitude, encore qu’il n’eût pas dormi de quatre jours.

Ses yeux, simplement, étaient un peu plus fixes que d’habitude.

Le premier taxi suivit les quais, traversa la Seine au pont Mirabeau et s’engagea cahin-caha sur le chemin qui mène à la Citanguette.

A cent mètres du bistrot, Radek arrêta sa voiture, dit quelques mots au chauffeur et marcha, les deux mains dans les poches, jusqu’au quai de déchargement situé en face de l’auberge.

Là, il s’assit sur une bitte d’amarrage, alluma une cigarette, s’assura que Maigret l’avait suivi et se tint immobile.

A minuit, il ne s’était rien passé. Dans le bistrot, trois Arabes jouaient aux dés et un homme sommeillait dans un coin, probablement engourdi par l’ivresse. Le patron lavait ses verres. A l’étage, il n’y avait aucune lumière.

A minuit cinq, un taxi s’avançait le long du chemin, stoppait en face de la devanture, et une silhouette féminine, après une courte hésitation, pénétrait vivement dans le bistrot.

Les yeux sarcastiques de Radek cherchaient Maigret plus que jamais. La femme était éclairée par la lampe sans abat-jour. Elle portait un manteau noir et un large col de fourrure sombre. Il était néanmoins impossible de ne pas reconnaître Ellen Crosby.

Elle parlait bas au patron, en se penchant sur le comptoir de zinc. Les Arabes avaient cessé de jouer pour l’observer.

Du dehors, on n’entendait pas les voix. Mais on devinait l’ahurissement du patron, la gêne de l’Américaine.

Quelques instants plus tard, l’homme se dirigeait vers l’escalier débouchant derrière son comptoir. Elle le suivit. Puis une fenêtre s’alluma, au premier, la fenêtre de la chambre que Joseph Heurtin avait occupée lors de son évasion.

Quand le patron redescendit, il était seul. Les Arabes l’interpellèrent et, tout en leur répondant, il eut un mouvement d’épaules qui devait se traduire par : « Je n’y comprends rien non plus ! Bah !… Cela ne nous regarde pas… »

Au premier, il n’y avait pas de volets. Les rideaux étaient minces. On pouvait suivre presque sans lacunes les allées et venues de l’Américaine dans la chambre.

— Une cigarette, commissaire ?

Maigret ne répondit pas. La jeune femme, là-haut, s’était approchée du lit, dont elle retirait les couvertures et les draps.

On la vit soulever quelque chose d’informe et de lourd. Puis elle se livra à un travail étrange, s’agita, s’approcha soudain de la fenêtre, comme prise d’inquiétude.

— On dirait qu’elle en veut au matelas, n’est-ce pas ? Ou je me trompe fort, ou elle est en train de le découdre… Drôle d’occupation pour une personne qui a toujours eu une femme de chambre…

Les deux hommes étaient à moins de cinq mètres l’un de l’autre. Un quart d’heure s’écoula.

— De plus en plus compliqué, quoi !…

La voix du Tchèque trahissait son impatience. Et Maigret se gardait bien de répondre, de broncher.

Il était un peu plus de minuit et demi quand Ellen Crosby se montra à nouveau dans la salle du café, jeta un billet sur le comptoir, sortit en relevant son col de fourrure et se précipita vers le taxi qui l’avait attendue.

— Nous la suivons, commissaire ?

Les trois taxis se mirent en marche l’un derrière l’autre… Mais Mme Crosby ne se dirigeait pas vers Paris. Une demi-heure plus tard on était à Saint-Cloud et elle laissait l’auto à proximité de la villa.

Elle était toute menue tandis qu’elle arpentait le trottoir, de l’autre côté de la rue, comme quelqu’un qui hésite.

Soudain elle traversa la chaussée, chercha une clé dans son sac, et l’instant d’après elle était à l’intérieur, tandis que la grille se refermait avec un bruit mat.

Les lampes ne s’allumèrent pas. La seule trace de vie fut une petite lueur intermittente, dans les chambres du premier étage, comme si quelqu’un, de temps en temps, eût frotté une allumette.

La nuit était fraîche. Les lampes électriques de la route se feutraient d’un halo d’humidité.

Les taxis de Maigret et de Radek étaient arrêtés à deux cents mètres de la villa, tandis que celui de Mme Crosby stationnait, tout seul, presque à la grille.

Le commissaire était sorti de sa voiture, faisait les cent pas, enfonçant ses mains dans les poches, fumant sa pipe à bouffées nerveuses.

— Eh bien ?… Vous n’allez pas voir ce qui se passe ?…

Il ne répondit pas, continua sa promenade monotone.

— Vous avez peut-être tort, commissaire ! Supposez que tout à l’heure, ou demain, on trouve là-bas un nouveau cadavre…

Maigret ne sourcilla pas et Radek lança sur le sol sa cigarette qui n’était qu’à demi consumée, après en avoir déchiré le papier du bout des ongles.

— Je vous ai répété cent fois que vous n’y comprendriez rien… Je vous répète maintenant que…

Le commissaire lui tourna le dos. Et près d’une heure s’écoula. Tout était silencieux. On ne voyait même plus, derrière les fenêtres de la villa, la flamme tremblante de l’allumette.

Le chauffeur de Mme Crosby, inquiet, était descendu de son siège et s’était avancé jusqu’à la grille.

— Supposez, commissaire, qu’il y ait une autre personne dans la maison…

Alors Maigret regarda Radek dans les yeux de telle sorte qu’il se décida au silence.

Quand, quelques instants plus tard, Ellen Crosby sortit en courant et pénétra dans la voiture, elle portait quelque chose à la main, un objet d’une trentaine de centimètres de long, enveloppé d’un papier blanc ou d’un linge.

— Vous n’avez pas la curiosité de savoir ce que…

— Dites donc, Radek…

— Quoi ?…

Le taxi de l’Américaine s’éloignait vers Paris. Maigret ne fit même pas mine de le suivre.

Le Tchèque se montrait nerveux. Ses lèvres étaient agitées d’un léger tremblement.

— Voulez-vous que nous entrions à notre tour ?…

— Mais…

Il hésita, avec l’air d’un homme qui a échafaudé un programme et qui se trouve soudain devant un incident imprévu.

Maigret lui posa lourdement la main sur l’épaule.

— A nous deux, nous allons tout comprendre, n’est-ce pas ?

Radek rit, mais il rit mal.

— Vous hésitez ?… Vous craignez, comme vous le disiez tout à l’heure, de vous trouver devant un nouveau cadavre ?… Bah ! qui cela pourrait-il être ?… Mme Henderson est morte et enterrée… Crosby est mort et enterré… Sa femme vient de sortir, bien vivante… Et Joseph Heurtin est en sûreté à l’infirmerie spéciale de la Santé… Qui reste-t-il ?… Edna ?… Mais que serait-elle venue faire ici ?…

— Je vous suis ! gronda Radek entre ses dents.

— Alors, nous allons commencer par le commencement. Pour entrer dans la maison, il faut une clé…

Mais ce ne fut pas une clé que le commissaire tira de sa poche. Ce fut une petite boîte de carton, ficelée, qu’il mit longtemps à ouvrir et d’où il sortit enfin la clé de la grille.

— Voilà… Il ne nous reste qu’à entrer comme chez nous, puisqu’il n’y a personne… Car il n’y a personne dans la maison, pas vrai ?…

Comment ce retournement s’était-il produit ? Et pourquoi ? Radek ne regardait plus son compagnon avec ironie, mais avec une inquiétude qu’il était incapable de cacher.

— Voulez-vous mettre cette petite boîte dans votre poche ? Elle pourra nous servir tout à l’heure…

Maigret tourna le commutateur électrique, frappa sa pipe contre son talon pour en faire tomber le tabac consumé et en bourra une nouvelle.

— Montons… Remarquez que l’assassin de Mme Henderson a eu la tâche aussi facile que nous… Deux femmes endormies !… Pas de chien !… Pas de concierge !… En outre, il y a des tapis partout… Allons !…

Le commissaire ne se donnait pas la peine d’observer le Tchèque.

— Vous aviez raison, tout à l’heure, Radek… Ce serait une vilaine surprise pour moi si nous allions trouver un cadavre… Vous connaissez de réputation le juge Coméliau… Il m’en veut déjà de ne pas avoir empêché le suicide de Crosby, qui a eu lieu en quelque sorte en ma présence… Il m’en veut d’être incapable d’expliquer ce drame…

Imaginez maintenant un nouveau meurtre !… Que dire ?… Que faire ?… J’ai laissé filer Mme Crosby… Quant à vous, impossible de vous accuser, puisque vous ne m’avez pas quitté d’une semelle…

Au fait, il serait difficile, depuis trois jours, de dire qui de nous deux s’attache aux pas de l’autre… Est-ce vous qui me suivez ?… Est-ce moi qui vous suis ?…

Il avait l’air de parler pour lui-même. Ils étaient arrivés au premier étage et Maigret traversait le boudoir, pénétrait dans la chambre où Mme Henderson avait été assassinée.

— Entrez, Radek… Je suppose que cela ne vous impressionne pas de penser que deux femmes ont été tuées ici ?… Un détail que vous ignorez peut-être, c’est qu’on n’a jamais retrouvé le couteau… On a supposé que Heurtin, en s’enfuyant, l’avait lancé dans la Seine…

Maigret s’assit au bord du lit, à la place même où on avait retrouvé le corps de l’Américaine.

— Voulez-vous mon idée ?… Eh bien ! ce couteau, l’assassin l’a tout bonnement caché ici… Mais il l’a bien caché, si bien que nous ne l’avons pas vu… Tiens ! Tiens !… Avez-vous remarqué la forme du paquet que Mme Crosby a emporté ?… Trente centimètres de long… Quelques centimètres de large… En somme, les dimensions d’un solide poignard… Vous aviez raison, Radek, c’est une histoire affreusement compliquée… Mais… Holà !…


На Facebook В Твиттере В Instagram В Одноклассниках Мы Вконтакте
Подписывайтесь на наши страницы в социальных сетях.
Будьте в курсе последних книжных новинок, комментируйте, обсуждайте. Мы ждём Вас!

Похожие книги на "La tête dun homme"

Книги похожие на "La tête dun homme" читать онлайн или скачать бесплатно полные версии.


Понравилась книга? Оставьте Ваш комментарий, поделитесь впечатлениями или расскажите друзьям

Все книги автора Simenon, Georges

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте на сайте онлайн библиотеки LibFox.

Уважаемый посетитель, Вы зашли на сайт как незарегистрированный пользователь.
Мы рекомендуем Вам зарегистрироваться либо войти на сайт под своим именем.

Отзывы о "Simenon, Georges - La tête dun homme"

Отзывы читателей о книге "La tête dun homme", комментарии и мнения людей о произведении.

А что Вы думаете о книге? Оставьте Ваш отзыв.