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Simenon, Georges - La tête dun homme

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Simenon, Georges - La tête dun homme
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La tête dun homme
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Описание книги "La tête dun homme"

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Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n'exprimait rien, sinon l'hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d'un des murs.






Imaginez Radek en possession de la clé… Il a moins envie des cent mille francs que de satisfaire sa haine du monde…

Crosby, que chacun envie ou admire, est dans ses mains… Car il le tient !… Il est fort !…

N’oubliez pas que Radek n’a rien à attendre de la vie… Il n’est même pas sûr qu’il pourra tenir jusqu’à ce que la maladie l’emporte… Peut-être en sera-t-il réduit à plonger dans la Seine un soir qu’il n’aura pas les quelques sous nécessaires à son café crème…

Il n’est rien ! Rien ne le rattache au monde !

J’ai dit tout à l’heure qu’il y a vingt ans il serait devenu anarchiste. A notre époque, serti dans la foule nerveuse, un peu déséquilibrée de Montparnasse, il trouve plus amusant de commettre un beau crime !

Un beau crime ! Il n’est qu’un indigent, un malade ! Et les journaux seront pleins d’un seul de ses gestes ! La machine judiciaire se mettra en mouvement, sur un signe de lui ! Il y aura une morte ! Un Crosby tremblera…

Et il sera seul à savoir, assis devant son café crème habituel, seul à se délecter de sa puissance !

La condition essentielle est de ne pas être pris. Et pour cela, le plus sûr est de jeter un faux coupable en pâture à la Justice…

Il a rencontré Heurtin, un soir, à la terrasse d’un café. Il l’a étudié, comme il étudie tout le monde. Il lui a adressé la parole…

Heurtin, ainsi que Radek, est un déclassé. Il aurait pu avoir une vie paisible dans l’auberge de ses parents. A Paris, livreur aux appointements de six cents francs par mois, il souffre et se réfugie dans le rêve, dévore les romans bon marché, court les cinémas, imagine des aventures merveilleuses.

Aucune énergie ! Rien qui le défende contre la puissance du Tchèque.

— Tu veux gagner en une nuit, sans risque, de quoi vivre désormais comme il te plaira ?

L’autre palpite ! Radek le tient ! Radek jouit de sa force, parle, amène son compagnon à accepter l’idée d’un cambriolage !

Rien qu’un cambriolage, dans une villa inoccupée !

Il dresse un plan, prévoit les moindres faits et gestes de son complice. C’est lui qui lui conseille d’acheter des souliers à semelles de caoutchouc, sous prétexte de ne pas faire de bruit. En réalité, c’est pour être sûr que Heurtin laissera des traces nettes de son passage !

Une période qui, pour Radek, a dû être la plus grisante ! Ne se sentait-il pas tout-puissant, lui qui n’avait pas de quoi se payer un apéritif ?

Et il coudoyait chaque jour Crosby, qui ne le connaissait pas et qui, dans l’attente, commençait à s’effrayer.

Ce qui m’a fait découvrir la vérité sur les événements de la villa de Saint-Cloud, voyez-vous, c’est une phrase du rapport médical. On ne lit jamais assez soigneusement les rapports des experts. Il n’y a que quatre jours qu’un détail m’a frappé.

Le médecin légiste écrit : « Plusieurs minutes après la mort, le corps de Mme Henderson, qui devait se trouver au bord du lit, a roulé sur le sol. »

Avouez que l’assassin n’avait aucune raison, plusieurs minutes après le crime, de toucher au cadavre, qui ne portait ni bijoux, ni rien d’autre qu’une chemise de nuit…

Mais je reprends la suite des faits. Radek, cette nuit, les a confirmés.

Il décide Heurtin à pénétrer dans la villa à deux heures et demie précises, à monter au premier étage, à entrer dans la chambre, le tout sans faire de lumière. Il lui a juré qu’il n’y avait personne dans la maison. Et la place à laquelle il lui a dit que se trouvent les valeurs est la place du lit !

A deux heures vingt, Radek, tout seul, tue les deux femmes, cache le couteau dans la penderie et sort. Il épie ensuite l’arrivée de Joseph Heurtin, qui suit les instructions données.

Et Heurtin, soudain, qui tâtonne dans le noir, renverse un corps, s’effraie, allume l’électricité, voit les cadavres, s’assure que la mort a fait son œuvre, laisse partout des traces de ses doigts sanglants…

Quand il s’enfuit enfin, épouvanté, il se heurte, dehors, à un Radek qui a changé d’attitude, qui ricane, se montre cruel.

La scène entre les deux hommes a dû être inouïe. Mais que pouvait un simple comme Heurtin contre Radek ?

Il ne connaît même pas son nom ! Il ne sait pas où il habite !

Le Tchèque lui montre ses gants de caoutchouc et les chaussons grâce auxquels il n’a pas laissé la moindre trace dans la maison.

— Tu seras condamné ! On ne te croira pas ! Personne ne te croira ! Et on t’exécutera !…

Un taxi les attend de l’autre côté de la Seine, à Boulogne. Et Radek continue à parler.

— Si tu te tais, je te sauverai, moi ! Comprends-tu ? Je te ferai sortir de prison, peut-être après un mois, peut-être après trois ! Mais tu en sortiras…

Deux jours plus tard, Heurtin, arrêté, se borne à répéter qu’il n’a pas tué. Il est hébété. A sa mère, et à elle seule, il parle de Radek.

Et sa mère ne le croit pas ! N’est-ce pas la meilleure preuve que l’autre a eu raison, qu’il vaut mieux se taire et attendre l’aide promise ?

Les mois passent. Heurtin, dans son cachot, vit dans la hantise des deux cadavres dont il a senti le sang gluant sur ses mains. Il ne flanche que la nuit où il entend les pas de ceux qui viennent chercher son voisin de cellule pour l’exécuter.

Alors il perd jusqu’à ses dernières velléités de révolte. Son père n’a pas répondu à ses lettres, a défendu à sa mère et à sa sœur de lui rendre visite. Il est seul, en tête à tête avec un cauchemar…

Soudain il reçoit un billet annonçant son évasion. Il obéit aux instructions, mais sans confiance, d’une façon mécanique, et, une fois dans Paris, il erre sans but, finit par s’abattre sur un lit et par dormir, ailleurs, enfin, qu’au quartier de la grande surveillance, où ne dorment que des gens qu’attend la guillotine.

Le lendemain, l’inspecteur Dufour se dresse devant lui. Heurtin flaire la police, le danger et, d’instinct, il frappe, s’enfuit, se met de nouveau à errer…

La liberté ne lui procure aucune griserie. Il ne sait que faire. Il n’a pas d’argent… Personne ne l’attend.

A cause de Radek ! Il le cherche dans les cafés où il l’a rencontré jadis.

Pour le tuer ? Il n’a pas d’arme ! Mais il est assez surexcité pour l’étrangler… Peut-être aussi pour lui demander des subsides, ou simplement parce que c’est le seul être à qui il puisse encore adresser la parole…

Il l’aperçoit à la Coupole. On ne le laisse pas entrer. Il attend. Il tourne en rond, tel un fou de village, colle parfois sa face blême à la vitre…

Quand Radek sort, c’est entre deux agents, et Heurtin s’en va machinalement, vers le terrier, vers la maison de Nandy où il n’a plus le droit de se montrer… Il tombe sur la paille, dans une remise…

Et lorsque son père lui donne jusqu’à la nuit pour s’en aller, il préfère se pendre…

Maigret haussa les épaules, grogna :

— Celui-là ne remontera jamais le courant ! Il vivra. Mais il en gardera comme une fêlure… Des victimes de Radek, c’est la plus lamentable.

Il y en a d’autres… Et il y en aurait eu davantage encore si…

J’en parlerai tout à l’heure… Le crime commis, Heurtin en prison, le Tchèque reprend sa vie errante de café en café… Il ne réclame pas ses cent mille francs à Crosby, d’abord parce que ça ne serait pas prudent, ensuite, peut-être, parce que sa misère a fini par lui devenir nécessaire, puisqu’elle excite sa haine des hommes…

« A la Coupole, il peut voir l’Américain dont la bonne humeur ne rend plus un son clair… Crosby attend… Il n’a jamais vu l’homme du billet… Il est persuadé que Heurtin est coupable… Il craint d’être dénoncé !

« Mais non ! L’accusé se laisse condamner. On parle de son exécution prochaine et l’héritier de Mme Henderson pourra enfin respirer…

« Que se passe-t-il dans l’âme de Radek ? Son beau crime, il l’a commis ! Les moindres détails en ont été parfaitement réglés ! Personne ne le soupçonne !

Comme il l’a voulu, il est seul au monde à savoir la vérité ! Et quand il regarde les Crosby attablés au bar, il pense qu’il pourrait d’un mot les faire trembler…

Pourtant il n’est pas satisfait. Sa vie reste aussi monotone. Rien n’est changé, sinon que deux femmes sont mortes et qu’un pauvre bougre va être décapité.

Je n’oserais pas le jurer, mais je parierais que ce qui lui pèse le plus, c’est qu’il n’y a personne pour l’admirer ! Personne qui se dise, quand il passe : « Il a l’air d’un homme quelconque, et pourtant il a commis un des plus beaux crimes qui soient ! Il a battu la police, trompé la Justice, changé le cours de plusieurs existences… »

C’est arrivé à d’autres assassins. La plupart ont éprouvé le besoin de se confier, fût-ce à une fille perdue…

Mais Radek est plus fort que ça. D’ailleurs il ne s’est jamais intéressé aux femmes.

La presse annonce un matin que Heurtin s’est évadé. N’est-ce pas l’occasion ? Il va brouiller les cartes, reprendre un rôle actif…

Il écrit au Sifflet… Pris de peur en voyant son complice qui le guette, il se jette de lui-même dans les mains de la police… Mais il veut être admiré !… Il veut être beau joueur !…

Et il annonce :

— Vous n’y comprendrez jamais rien !…

Dès lors, c’est le vertige. Il sent qu’il finira par être pris ! Mieux ! de lui-même, il avance cette heure… Il commet des imprudences volontaires, comme si une force intérieure le poussait à désirer le châtiment…

Il n’a rien à faire dans la vie ! Il est condamné ! Tout l’écœure ou l’indigne… Il traîne une existence misérable…

Il comprend que je vais m’attacher à lui, que j’arriverai au but…

Et alors, c’est comme une névrose… Il est cabotin… Il se complaît à m’intriguer…

N’a-t-il pas eu raison de Heurtin et de Crosby ? N’aura-t-il pas raison de moi ?…

Pour me troubler, il invente des histoires… Il me fait remarquer, entre autres, que tous les événements se rattachant au drame se sont déroulés à proximité de la Seine…

Est-ce que je ne vais pas me laisser troubler, me lancer sur une fausse piste ?

Les fausses pistes, c’est lui qui va les accumuler… Il vit dans la fièvre… Il est perdu, mais il continue à lutter, à jouer avec la vie…

Pourquoi ne pas commencer par entraîner Crosby dans sa chute ?

Il se fait à lui-même l’impression d’un démiurge tout-puissant… Il téléphone à l’Américain pour lui réclamer les cent mille francs…

Il me les montre… Il ressent une joie malsaine à jongler ainsi avec la liberté…

C’est lui qui oblige encore Crosby à se rendre dans la villa de Saint-Cloud à une heure déterminée. Et ceci est un trait de haute psychologie. Il m’a vu un peu plus tôt. Il a compris que j’étais décidé à reprendre l’enquête à son point de départ…

Donc, j’irai à Saint-Cloud… Et j’y trouverai Crosby bien en peine d’expliquer sa présence !…

N’a-t-il même pas prévu le suicide de l’homme se croyant découvert ? C’est possible ! C’est probable…

Et ce n’est pas assez pour lui !… Il se grise de plus en plus de sa puissance…

Et c’est parce que je le sens frénétique que dès ce moment je m’attache à lui, silencieux et morne ! Je suis toujours là, du matin au soir et du soir au matin !

Est-ce que ses nerfs tiendront ?… Des petits faits me prouvent qu’il est sur la pente dangereuse… Il a besoin de satisfaire sans cesse sa haine du monde… Il humilie les petits, se moque d’une mendiante, pousse les filles à se battre…

Et il cherche à se rendre compte de l’effet produit sur moi ! Cabotinage !…

Il est près de la dégringolade ! Tel quel, il ne gardera pas longtemps son sang-froid… Il commettra fatalement une faute…

Et il la commet ! Tous les grands criminels en sont arrivés là tôt ou tard…

Il a tué deux femmes ! Il a tué Crosby ! Il a fait de Heurtin une épave…

Avant la fin, il veut continuer l’hécatombe…

Mais j’ai pris quelques précautions. Janvier est posté à l’Hôtel George-V avec mission de s’emparer de toutes les lettres destinées à Mme Crosby ou à Edna, d’intercepter leurs communications téléphoniques…

Deux fois Radek, que je ne quitte pas, m’échappe pour quelques minutes, et je devine qu’il a expédié des lettres.

Quelques heures plus tard, Janvier me les remet. Les voici ! L’une annonce à Mme Crosby que son mari a commandé l’assassinat de Mme Henderson et, comme preuve, la boîte contenant la clé est jointe à la lettre, portant encore l’adresse écrite par l’Américain.

Radek connaît les lois. Son billet précise qu’un assassin ne peut hériter de sa victime et que, par conséquent, la fortune de Mme Crosby va lui être reprise.

Il lui ordonne de se rendre à minuit à la Citanguette, de fouiller le matelas d’une chambre pour y chercher le poignard ayant servi au meurtre et le mettre en lieu sûr.

Si l’arme n’est pas là, elle devra gagner Saint-Cloud et chercher dans un placard…

Remarquez ce besoin d’humilier, en même temps que de compliquer les choses. Mme Crosby n’a rien à faire à la Citanguette. Le couteau ne s’y est jamais trouvé.

Mais c’est une jouissance pour Radek d’envoyer la riche Américaine dans un bistrot de vagabonds.

Ce n’est pas tout ! Sa rage de complication va plus loin et il révèle à la jeune femme qu’Edna Reichberg était la maîtresse de son mari et que celui-ci devait l’épouser.

« Elle connaît la vérité ! dit-il. Elle vous hait et, si elle le peut, elle parlera pour vous réduire à la pauvreté. »


Maigret s’épongea, soupira.

— Idiot, n’est-ce pas ? C’est ce que vous vous dites ! Cela ressemble à un cauchemar ! Mais pensez que Radek, depuis plusieurs années, passe sa vie à rêver de vengeances raffinées.

Au surplus, il ne se trompe pas de beaucoup. Une autre lettre déclare à Edna Reichberg que Crosby a tué, que la preuve de son crime se trouve dans le placard et qu’elle pourra éviter un scandale en allant reprendre l’arme à une heure déterminée.

Il ajoute que Mme Crosby a toujours été au courant du crime de son mari…

Je vous répète qu’il se faisait à lui-même l’effet d’un démiurge.

Les deux lettres ne sont jamais arrivées à destination, pour la bonne raison que Janvier me les a apportées.

Mais comment prouver qu’elles étaient de la main de Radek ? Comme le billet adressé au Sifflet, elles sont écrites de la main gauche !

Alors j’ai prié les deux femmes de se soumettre à une expérience, en leur expliquant qu’il s’agissait de retrouver l’assassin de Mme Henderson.

Je leur ai fait faire exactement les gestes que les lettres leur commandaient…

Et Radek lui-même m’a emmené à la Citanguette, puis à Saint-Cloud…


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