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Simenon, Georges - Maigret aux assises

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Simenon, Georges - Maigret aux assises
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Maigret aux assises
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Описание книги "Maigret aux assises"

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C’était Dupeu qui téléphonait d’un bar de la rue Delambre, dans le quartier Montparnasse, près de la rue de la Gaîté. Dupeu était un excellent inspecteur qui n’avait qu’un défaut : il débitait ses rapports d’une voix monotone, avec l’air de ne devoir jamais finir, accumulant tant de détails qu’on finissait par l’écouter d’une oreille distraite.

— Passez !... Passez !... avait-on toujours envie de lui dire.

Si on avait le malheur de le faire, il prenait un air si triste qu’on se repentait aussitôt.

— Je suis dans un bar appelé le Pickwick, patron, à cent mètres du boulevard Montparnasse, et il y a douze minutes qu’elle est descendue en face, à l’Hôtel de Concarneau. C’est un hôtel convenable qui annonce l’eau courante chaude et froide et le téléphone dans toutes les chambres, une salle de bains à chaque étage. Elle occupe la chambre 32 et ne paraît pas disposée à partir de sitôt car elle a discuté des prix et loué à la semaine. À moins que ce soit une ruse.

— Elle sait qu’elle a été suivie ?

— J’en ai la conviction. Dans le taxi, elle s’est retournée plusieurs fois. Au moment de quitter le boulevard de Charonne, elle a montré au chauffeur une carte de visite qu’elle a tirée de son sac à main. Lorsque nous sommes arrivés l’un derrière l’autre boulevard Saint-Michel, elle s’est penchée vers le chauffeur. Je la voyais nettement à travers la vitre arrière. Il a tout à coup obliqué à droite, dans le boulevard Saint-Germain, puis, pendant près de dix minutes, il a tourné en rond dans les petites rues de Saint-Germain-des-Prés.

« Je suppose qu’elle espérait me semer. Quand elle a compris que ce n’était pas possible, elle a donné de nouvelles instructions et son taxi n’a pas tardé à s’arrêter devant un immeuble de la rue Monsieur-le-Prince. »

Maigret écoutait patiemment, sans interrompre.

— Elle a gardé la voiture et est entrée. Je suis entré un peu après elle et j’ai questionné la concierge. La personne que Ginette Meurant est allée voir n’est autre que Me Lamblin, qui habite le premier étage. Elle est restée dans la maison une vingtaine de minutes. Lorsqu’elle est sortie, il m’a semblé qu’elle n’était pas très satisfaite et elle a tout de suite donné au chauffeur l’ordre de la conduire ici. Je suppose que je continue la planque ?

— Jusqu’à ce que quelqu’un vienne te relayer.

Janvier, lui, était sans doute encore boulevard de Charonne, à surveiller le mari en compagnie de Baron.

Était-ce seulement pour lui demander conseil que Ginette Meurant s’était rendue chez l’avocat ? Maigret en doutait. Avant de quitter la P. J., il donnait des instructions à Lucas, puis se dirigeait vers la station d’autobus.

Sept mois plus tôt, le 27 février, les Meurant n’avaient guère d’argent, puisqu’ils n’étaient pas en mesure de payer la traite qui serait présentée le lendemain. En outre, ils avaient des notes en souffrance chez les fournisseurs du quartier, ce qui était, il est vrai, leur habitude.

Lorsque le juge d’instruction, quelques jours plus tard, avait demandé à Meurant de choisir un avocat, l’encadreur avait objecté qu’il n’avait pas de quoi le payer et Pierre Duché avait été désigné d’office.

De quoi avait vécu, depuis, Ginette Meurant ? À la connaissance de la police, qui avait surveillé son courrier, elle n’avait pas reçu de mandats. Elle ne semblait pas non plus avoir encaissé de chèques. Si elle n’avait pas fait beaucoup de frais, si elle avait mené, dans son appartement, une vie retirée, elle n’en avait pas moins mangé et, avant le procès, elle s’était acheté la jupe et le manteau noir qu’elle portait aux Assises.

Fallait-il croire qu’elle avait mis personnellement de l’argent de côté, à l’insu de son mari, trichant, comme un certain nombre de femmes, sur les dépenses du ménage ?

Lamblin, au Palais, s’était accroché à elle. L’avocat avait assez de flair pour prévoir que l’affaire aurait des rebondissements spectaculaires et que si, alors, il représentait la jeune femme, cela lui vaudrait une grosse publicité.

Maigret se trompait peut-être ; il était persuadé que Ginette Meurant était allée rue Monsieur-le-Prince pour se procurer des fonds plutôt que pour demander un avis.

La réputation de Lamblin étant ce qu’elle était, il avait dû lui donner de l’argent, mais au compte-gouttes. Sans doute aussi lui avait-il conseillé de ne pas quitter Paris et de s’y tenir tranquille jusqu’à nouvel ordre.

Le quartier Montparnasse n’avait pas été choisi au hasard. Ni Meurant ni Ginette n’y avaient vécu, ne l’avaient fréquenté, et il y avait peu de chances que Meurant aille chercher sa femme de ce côté.

Le commissaire retrouvait la quiète atmosphère de son appartement, déjeunait en tête à tête avec Mme Maigret et quand il rentrait au Quai, à deux heures, un message téléphonique de Janvier lui apprenait que Meurant n’avait pas quitté son domicile, où tout était calme.

Il dut aller conférer avec le directeur au sujet d’une affaire désagréable qui touchait à la politique et il était quatre heures quand Janvier l’appela à nouveau.

— Cela bouge, patron. J’ignore ce qui va se passer, mais il y aura sûrement du nouveau. Il est sorti de chez lui à deux heures quarante-cinq, porteur de paquets volumineux. Bien que cela parût lourd, il n’a pas appelé de taxi. Il est vrai qu’il n’allait pas loin. Il est entré un peu plus tard chez un brocanteur, boulevard de Ménilmontant, et y est resté longtemps à discuter avec le marchand.

— Il t’a vu ?

— Probablement. Il était difficile de me cacher, car le quartier était à peu près désert. Il a vendu sa montre, le phonographe, les disques, une pile de livres. Puis il est rentré chez lui, en est ressorti, cette fois, avec un énorme ballot dont l’emballage était constitué par un drap de lit.

« Il est retourné dans la même boutique, où il a revendu des vêtements, du linge, des couverts et des chandeliers de cuivre.

« Maintenant, il est chez lui. Je ne pense pas que ce soit pour longtemps.

En effet, Janvier rappelait cinquante minutes plus tard.

— Il est sorti une fois de plus pour se rendre faubourg Saint-Antoine, chez un encadreur. Après une assez longue conversation, celui-ci a emmené Meurant dans sa camionnette, qui s’est arrêtée rue de la Roquette, en face de la boutique que vous connaissez.

Ils ont examiné les cadres un à un. L’homme du faubourg Saint-Antoine en a chargé un certain nombre dans sa camionnette et a remis des billets de banque à Meurant.

« J’ai oublié de vous dire qu’à présent il est rasé. J’ignore ce qu’il fait dans son atelier, mais j’ai la voiture à deux pas pour le cas... »

À six heures, Maigret recevait le dernier coup de téléphone de Janvier, qui appelait de la gare de Lyon.

— Il va partir dans douze minutes, patron. Il a pris un billet de seconde classe pour Toulon. Il n’a qu’une petite mallette à la main. Pour le moment, il boit un cognac au bar ; je le vois par la vitre de la cabine.

— Il te regarde ?

— Oui.

— Quel air a-t-il ?

— L’air d’un homme qui ne s’intéresse à rien d’autre qu’à l’idée qu’il a dans la tête.

— Assure-toi qu’il prend bien ce train-là et reviens.

Le train ne s’arrêtait qu’à Dijon, Lyon, Avignon et Marseille. Maigret eut au bout du fil le commissaire de gare de chacune de ces villes, fournit le signalement de l’encadreur, signala dans quel wagon il était installé. Puis il appela la brigade mobile de Toulon.

Le commissaire qui la dirigeait et qui s’appelait Blanc était à peu près de l’âge de Maigret. Ils se connaissaient bien tous les deux car, avant d’entrer à la Sûreté, Blanc était passé par le quai des Orfèvres.

— Ici, Maigret. Dites donc, mon vieux, j’espère que vous n’êtes pas trop occupé ? Je m’arrangerai pour que le parquet vous envoie demain une commission rogatoire, mais il vaut mieux que je vous mette au courant dès maintenant. À quelle heure le train qui a quitté Paris à six heures dix-sept arrive-t-il à Toulon ?

— Huit heures trente-deux.

— Bon. Dans la voiture 10, à moins qu’il ait changé de place en cours de route, vous trouverez un certain Meurant.

— J’ai lu les journaux.

— Je voudrais qu’il soit pris en filature dès son débarquement.  ,

— C’est facile. Il connaît la ville ?

— Je ne pense pas qu’il soit jamais allé dans le Midi, mais je me trompe peut-être. Meurant a un frère, Alfred.

— Je le connais. J’ai eu plusieurs fois à m’occuper de lui.

— Il est à Toulon en ce moment ?

— Je pourrai vous le dire dans une heure ou deux. Vous voulez que je vous rappelle ?

— Chez moi.

Il donna son numéro du boulevard Richard-Lenoir.

— Qu’est-ce que vous savez des activités d’Alfred Meurant ces derniers temps ?

— Il habite le plus souvent une pension qui s’appelle les Eucalyptus, en dehors de la ville, assez loin même, sur la colline, entre le Faron et La Vallette.

— Quel genre de pension ?

— Le genre que nous avons à l’œil. Il y en a un certain nombre sur la côte, entre Marseille et Menton. Le tenancier est un nommé Lisca, dit Freddo, qui a été longtemps barman à Montmartre, rue de Douai. Freddo a épousé une belle garce, ancienne danseuse de strip-tease, et ils ont racheté les Eucalyptus.

« C’est Freddo qui fait la cuisine et on prétend qu’il s’y entend à merveille. La maison est à l’écart de la route, au bout d’un chemin qui ne conduit nulle part. L’été, on mange dehors, sous les arbres.

« Des gens très bien de Toulon, des médecins, des fonctionnaires, des magistrats, vont y manger de temps en temps.

« La vraie clientèle, toutefois, ce sont les mauvais garçons qui vivent sur la Côte et qui montent périodiquement à Paris.

« Des filles aussi, qui viennent se mettre au vert.

« Vous voyez le genre ?

— Je vois.

— Deux des clients assidus, presque des pensionnaires à l’année, sont Falconi et Scapucci.

Deux hommes qui avaient un casier judiciaire chargé et qu’on rencontrait périodiquement du côté de Pigalle.

— Ce sont de grands amis d’Alfred Meurant. Ouvertement, tous les trois s’occupent de placer des machines à sous dans les bars de la région. Ils se chargent aussi de fournir des barmaids peu farouches, qu’ils font venir d’un peu partout.

« Ils ont plusieurs voitures à leur disposition et en changent souvent. Depuis un certain temps, je les soupçonne d’écouler en Italie des autos volées et maquillées à Paris ou dans la banlieue.

« Je n’ai encore rien pu prouver. Mes hommes s’en occupent.

— J’ai tout lieu de croire que Gaston Meurant va tenter d’entrer en contact avec son frère.

— S’il s’adresse au bon endroit, il n’aura pas de peine à le trouver, à moins que le frère ait passé la consigne.

— Au cas où mon Meurant achèterait une arme ou essayerait de s’en procurer, j’aimerais être averti immédiatement.

— Compris, Maigret. On fera de son mieux. Quel temps avez-vous, là-haut ?

— Gris et froid.

— Ici, un beau soleil. À propos, j’allais oublier quelqu’un. Parmi les clients de Freddo, il y a en ce moment le nommé Kubik.

Maigret l’avait arrêté douze ans plus tôt à la suite d’un cambriolage de bijouterie, boulevard Saint-Martin.

— Il y a toutes les chances pour qu’il soit un des auteurs du vol de bijoux, le mois dernier, cours Albert-Ier, à Nice.

Ce milieu-là, Maigret le connaissait bien aussi, et il enviait un peu Blanc. Comme ses collègues, il préférait avoir affaire à des professionnels car, avec eux, on savait tout de suite sur quel terrain se déroulait la partie et il existait des règles du jeu.

Qu’est-ce que Gaston Meurant, seul dans un coin de son compartiment, allait faire avec ces gens-là ?

Maigret s’entretenait un bout de temps avec Lucas, qu’il chargeait d’organiser la surveillance rue Delambre, de désigner les inspecteurs qui allaient se relayer.

Ginette Meurant avait passé l’après-midi dans sa chambre d’hôtel, vraisemblablement à dormir. Il y avait bien, comme c’était annoncé à l’extérieur, le téléphone dans les chambres, mais toutes les communications passaient par le standard.

D’après le patron, qui était auvergnat, elle ne s’était pas servie de l’appareil et on était certain que l’hôtel n’avait demandé aucune communication pour le Midi. Un spécialiste n’en était pas moins occupé à brancher la ligne sur la table d’écoute.

Ginette avait tenu bon longtemps. Ou elle était d’une habileté exceptionnelle, ou bien, depuis le crime de la rue Manuel, elle n’avait pas cherché une seule fois à entrer en communication avec l’homme qu’elle avait accompagné pendant des mois, et le 26 février encore, rue Victor-Massé.

On aurait pu croire que, soudain d’un jour à l’autre, cet homme avait cessé d’exister. De son côté, il ne semblait pas avoir essayé d’entrer en contact avec elle.

La police avait envisagé la possibilité de signaux convenus. On avait surveillé les fenêtres du boulevard de Charonne, étudié la position des rideaux, qui aurait pu avoir une signification, les lumières, les allées et venues sur le trottoir d’en face.

L’homme ne s’était pas davantage montré aux Assises, ni aux alentours du Palais de Justice.

C’était si exceptionnel que Maigret en était impressionné.

Maintenant, elle sortait enfin, cherchait, dans ce quartier qu’elle ne connaissait pas, un restaurant bon marché, mangeait seule à une table en lisant un magazine. Puis elle allait en acheter d’autres au coin du boulevard Montparnasse, quelques romans populaires, remontait dans sa chambre où la lampe restait allumée jusque passé minuit.

Gaston Meurant, lui, roulait toujours. À Dijon, puis à Lyon, un inspecteur passait dans les couloirs, s’assurait qu’il était dans son coin et l’information arrivait boulevard Richard-Lenoir où Maigret tendait le bras dans l’obscurité pour décrocher le téléphone.

Une autre journée commençait. Passé Montélimar, Meurant trouvait le climat de la Provence et sans doute ne tardait-il pas, le visage collé à la vitre, à regarder un paysage nouveau pour lui défiler dans le soleil.

Marseille... Maigret se rasait quand il reçut l’appel de la gare Saint-Charles.

Meurant était toujours dans le train qui continuait sa route. Il n’avait pas triché : il se rendait bien à Toulon.

À Paris, le temps restait gris et, dans l’autobus, des visages étaient mornes ou renfrognés. Sur le bureau, une pile de courrier administratif attendait.

Un inspecteur — Maigret ne savait plus lequel — téléphonait du bar de la rue Delambre.

— Elle dort. En tout cas les rideaux sont fermés et elle n’a pas réclamé son petit déjeuner.

Le train arrivait à Toulon. Gaston Meurant, sa mallette à la main, un policier sur les talons, errait sur la place, désorienté, et finissait par entrer à l’Hôtel des Voyageurs, où il choisissait la chambre la moins chère.


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