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Simenon, Georges - Maigret aux assises

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Simenon, Georges - Maigret aux assises
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Maigret aux assises
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Описание книги "Maigret aux assises"

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— Ils ont avoué ?

Il hochait affirmativement la tête.

— Pas trop de publicité, messieurs, je vous en prie. Surtout, ne les montez pas en épingle ! Ne donnez pas à ceux qui seraient tentés de les imiter l’impression que ces gamins ont accompli un exploit. Ce sont de pauvres types, croyez-moi...

Il répondait aux questions, brièvement, se sentant lourd et fatigué. Son esprit restait en partie dans la salle des Assises où c’était le tour du jeune défenseur de parler.

Il fut tenté d’ouvrir la porte vitrée communiquant avec le Palais pour aller rejoindre Lapointe. Mais à quoi bon ? Il imaginait la plaidoirie, qui commencerait à la façon d’un roman populaire.

Pierre Duché n’allait-il pas remonter aussi loin que possible dans le passé ?

Une famille du Havre, pauvre, grouillante d’enfants qui devaient se débrouiller le plus tôt possible. Dès quinze ou seize ans, les filles entraient en service, c’est-à-dire qu’elles partaient pour Paris où elles étaient censées entrer en service. Les parents avaient-ils le temps et les moyens de s’en préoccuper ? Elles écrivaient une fois par mois, d’une écriture appliquée, avec des fautes d’orthographe, joignant parfois un modeste mandat.

Deux sœurs étaient parties de la sorte, Léontine, d’abord, qui était entrée comme vendeuse dans un grand magasin et n’avait pas tardé à se marier.

Hélène, la plus jeune, avait travaillé dans une crémerie, puis chez une mercière de la rue d’Hauteville.

Le mari de la première était mort. Quant à la seconde, elle n’avait pas tardé à découvrir les bals de quartier.

Avaient-elles gardé des contacts entre elles ? Ce n’était pas sûr. Son mari mort dans un accident, Léontine Faverges avait fréquenté les brasseries de la rue Royale et les meublés du quartier de la Madeleine avant de se mettre à son compte rue Manuel.

Sa sœur, Hélène, avait eu deux enfants de pères inconnus et les avait élevés tant bien que mal pendant trois ans. Puis on l’avait emmenée un soir à l’hôpital pour une opération et elle n’en était jamais sortie.

— Mon client, messieurs les jurés, élevé par l’Assistance Publique... »

C’était vrai, et Maigret aurait pu fournir à l’avocat, sur ce sujet, des statistiques intéressantes, le pourcentage, par exemple, des pupilles qui tournaient mal et qu’on retrouvait plus tard sur les bancs des tribunaux.

Ceux-ci étaient les révoltés, ceux qui en voulaient à la société de leur situation humiliante.

Or, contrairement à ce qu’on pense, à ce que les jurés pensaient sans doute, ils constituent la minorité.

Sans doute beaucoup, parmi les autres, sont-ils marqués aussi. Ils gardent, toute leur vie, un sentiment d’infériorité. Mais leur réaction, justement, est de se prouver à eux-mêmes qu’ils valent n’importe qui.

On leur a appris un métier et ils s’efforcent de devenir des artisans de premier ordre.

Leur orgueil est de fonder une famille, une vraie, une famille régulière, avec des enfants qu’on promène le dimanche par la main.

Et quelle plus belle revanche, un jour, que de devenir des petits patrons, de s’installer à leur compte ?

Pierre Duché y avait-il pensé ? Est-ce cela qu’il était en train de leur dire, dans la salle où la fatigue commençait à flétrir les visages ?

Maigret, ce matin, au cours du long interrogatoire qu’il avait subi, avait omis quelque chose et maintenant il s’en voulait. Certes, le dialogue était consigné au dossier. Mais ce n’était qu’un détail sans importance.

La troisième fois que Ginette Meurant était venue à la P. J., dans son bureau, le commissaire lui avait demandé incidemment :

— Vous n’avez jamais eu d’enfant ?

Elle ne s’attendait apparemment pas à la question, car elle avait paru surprise.

— Pourquoi me demandez-vous ça ?

— Je ne sais pas... J’ai l’impression que votre mari est le genre d’homme à désirer des enfants... Ai-je tort ?

— Non.

— Il espérait en avoir de vous ?

— Au début, oui.

Il avait senti une hésitation, quelque chose d’assez trouble, et il avait creusé plus avant.

— Vous ne pouvez pas en avoir ?

— Non.

— Il le savait en vous épousant ?

— Non. Nous n’avions jamais parlé de ça.

— Quand l’a-t-il appris ?

— Après quelques mois. Comme il espérait toujours et qu’il me posait chaque mois la même question, j’ai préféré lui avouer la vérité... Pas tout à fait la vérité... Enfin, le principal...

— C’est-à-dire ?

— Que j’ai été malade, avant de le connaître, et que j’ai subi une opération...

Il y avait sept ans de cela. Alors que Meurant avait espéré une famille, il n’y avait eu qu’un couple.

Il s’était mis à son compte. Puis, cédant à l’insistance de sa femme, il avait essayé un certain temps un autre métier que le sien. Comme il fallait s’y attendre, cela avait été un désastre. Il n’en avait pas moins, patiemment, remonté un petit commerce d’encadrement.

Cela formait un tout, aux yeux de Maigret qui, à tort, ou à raison, attachait soudain une assez grande importance à cette question d’enfant.

Il n’allait pas jusqu’à affirmer que Meurant était innocent. Il avait vu des hommes aussi effacés que lui, aussi calmes, aussi doux en apparence, devenir violents.

Presque toujours, alors, c’était parce que, pour une raison ou pour une autre, ils étaient blessés au plus profond d’eux-mêmes.

Meurant, poussé par la jalousie, aurait pu commettre un crime passionnel. Peut-être aurait-il pu s’attaquer aussi à un ami qui l’aurait humilié.

Peut-être même, si sa tante lui avait refusé l’argent dont il avait un pressant besoin...

Tout était possible, sauf, semblait-il au commissaire, pour un homme qui avait tant désiré un enfant, d’étouffer lentement une petite fille de quatre ans.

— Allô, patron...

— J’écoute.

— Il a fini. La Cour et les jurés se retirent. Certains prévoient que cela sera long. D’autres, au contraire, sont persuadés que les jeux sont faits.

— Comment se comporte Meurant ?

— Tout l’après-midi, on aurait pu croire qu’il n’était pas question de lui. Il restait absent, l’œil sombre. Quand, à deux ou trois reprises, son avocat lui a adressé la parole, il s’est contenté de hausser les épaules. Enfin, lorsque le président lui a demandé s’il avait une déclaration à faire, il a paru ne pas comprendre. On a dû répéter la question. Il s’est contenté de hocher la tête.

— Il lui est arrivé de regarder sa femme ?

— Pas une seule fois.

— Je te remercie. Écoute-moi bien : tu as repéré Bonfils dans la salle ?

— Oui. Il se tient à proximité de Ginette Meurant.

— Tu vas lui recommander de ne pas la perdre de vue à la sortie. Pour être plus sûr de ne pas se laisser semer, qu’il se fasse aider de Jussieu. Un des deux s’arrangera pour avoir une voiture à portée.

— J’ai compris. Je leur communique vos instructions.

— Elle finira sans doute par rentrer chez elle et il faut qu’un homme reste en permanence devant la maison, boulevard de Charonne.

— Et si...

— Si Meurant est acquitté, Janvier, que je vais envoyer là-bas, s’occupera de lui.

— Vous croyez que... ?

— Je ne sais rien, mon petit.

C’était vrai. Il avait agi au mieux. Il cherchait la vérité, mais rien ne prouvait qu’il l’avait trouvée, même partiellement.

L’enquête s’était déroulée en mars, puis au début d’avril, avec de grands coups de soleil sur Paris, des nuages clairs, quelques averses embuant soudain des matinées fraîches.

L’autre bout de la procédure prenait place dans un automne précoce, maussade, avec de la pluie, un ciel bas et spongieux, des trottoirs luisants.

Pour tuer le temps, il donna des signatures, alla tourner en rond dans le bureau des inspecteurs où il donna des instructions à Janvier.

— Arrange-toi pour me tenir au courant, même au milieu de la nuit.

Malgré son impassibilité apparente, il était nerveux, inquiet tout à coup, comme s’il se reprochait d’avoir pris une responsabilité trop lourde.

Quand le téléphone sonna dans son bureau, il s’y précipita.

— Terminé, patron !

On n’entendait pas que la voix de Lapointe mais des bruits divers, toute une rumeur.

— Il y avait quatre questions, deux pour chacune des victimes. La réponse est non pour les quatre. L’avocat, en ce moment même, s’efforce de conduire Meurant au greffe, malgré la foule qui...

La voix de Lapointe se perdit un instant dans le vacarme.

— Excusez-moi, patron... J’ai attrapé le premier téléphone venu... Je serai au bureau dès que possible.

Maigret se remit à marcher, bourrant sa pipe, en prenant une autre parce que celle-là ne tirait pas, ouvrant et refermant sa porte par trois fois.

Les couloirs de la P. J. étaient à nouveau déserts et seul un habitué, indicateur à ses heures, attendait dans la cage vitrée.

Quand Lapointe arriva, on sentait encore en lui l’excitation des Assises.

— Beaucoup le prévoyaient, mais cela a quand même fait de l’effet... Toute la salle s’est levée... La mère de la petite, qui avait repris sa place, s’est évanouie et a bien failli être piétinée...

— Meurant ?

— Il paraissait ne pas comprendre. Il s’est laissé emmener sans trop savoir ce qui lui arrivait. Les journalistes qui ont pu l’approcher n’en ont rien tiré. Alors, ils se sont rejetés à nouveau sur sa femme, à qui Lamblin servait de garde de corps.

« Tout de suite après le verdict, elle a essayé de se précipiter vers Meurant, comme pour se jeter à son cou... Il tournait déjà le dos à la salle...

— Où est-elle ?

— Lamblin l’a conduite dans je ne sais quel bureau, près du vestiaire des avocats... Jussieu s’occupe d’elle...

Il était six heures et demie. La P. J. commençait à se vider, des lampes à s’éteindre.

— Je rentre dîner chez moi.

— Et moi, qu’est-ce que je fais ?

— Tu vas dîner aussi et tu vas te coucher.

— Vous croyez qu’il se passera quelque chose ?

Le commissaire, qui ouvrait son placard pour y prendre son pardessus et son chapeau, se contenta de hausser les épaules.

— Tu te souviens de la perquisition ?

— Très bien.

— Tu es sûr qu’il n’y avait pas d’arme dans l’appartement ?

— Certain. Je suis persuadé que Meurant n’a jamais possédé d’arme de sa vie. Il n’a même pas fait de service militaire, à cause de sa vue...

— À demain, mon petit.

— À demain, patron.

Maigret prit l’autobus, puis longea, le dos rond, le col relevé, les façades du boulevard Richard-Lenoir. Comme il atteignait le palier de son étage, la porte s’ouvrit, dessinant un rectangle de lumière chaude et laissant échapper des odeurs de cuisine.

— Content ? lui demandait Mme Maigret.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il est acquitté.

— Comment le sais-tu ?

— Je viens de l’entendre à la radio.

— Qu’est-ce qu’on dit d’autre ?

— Que sa femme l’attendait à la sortie et qu’ils ont pris un taxi pour rentrer chez eux.

Il s’enfonçait dans son univers familier, retrouvait ses habitudes, ses pantoufles.

— Tu as très faim ?

— Je ne sais pas. Qu’y a-t-il à dîner ?

Il pensait à un autre appartement, où ils étaient deux aussi, boulevard de Charonne. Là-bas, il ne devait pas y avoir de dîner préparé, mais peut-être du jambon et du fromage dans le garde-manger.

Dans la rue, deux inspecteurs faisaient les cent pas sous la pluie, à moins qu’ils n’aient trouvé abri sur un seuil.

Que se passait-il ? Qu’est-ce que Gaston Meurant, qui vivait depuis sept mois en prison, avait dit à sa femme ? Comment la regardait-il ? Avait-elle tenté de l’embrasser, de poser sa main sur la sienne ?

Lui jurait-elle que tout ce qu’on avait dit sur son compte était faux ?

Ou bien lui demandait-elle pardon en jurant qu’elle n’aimait que lui ?

Allait-il, le lendemain, retourner dans sa boutique, dans son atelier d’encadrement au fond de la cour ?

Maigret mangeait machinalement et Mme Maigret savait que ce n’était pas le moment de le questionner.

La sonnerie du téléphone retentit.

— Allô, oui... C’est moi... Vacher ?... Jussieu est toujours avec vous ?

— Je téléphone d’un bistrot des environs pour vous faire mon rapport... Je n’ai rien à dire de spécial, mais je me suis dit que vous aimeriez le savoir...

— Ils sont rentrés chez eux ?

— Oui.

— Seuls ?

— Oui. Quelques instants plus tard, les lampes se sont éclairées au troisième étage. J’ai vu des ombres aller et venir derrière le rideau...

— Ensuite ?

— Après une demi-heure environ, la femme est descendue, un parapluie à la main. Jussieu l’a suivie. Elle n’est pas allée loin. Elle est entrée dans une charcuterie, puis dans une boulangerie, après quoi elle est remontée chez elle...

— Jussieu l’a vue de près ?

— D’assez près, à travers la vitrine du charcutier.

— Quel air a-t-elle ?

— On dirait qu’elle a pleuré. Ses pommettes étaient rouges, ses yeux brillants...

— Elle ne paraissait pas inquiète ?

— Jussieu prétend que non.

— Et depuis ?

— Je suppose qu’ils ont mangé. J’ai revu la silhouette de Ginette Meurant dans la pièce qui semble être la chambre à coucher...

— C’est tout ?

— Oui. Nous restons ici tous les deux ?

— C’est plus prudent. J’aimerais que, tout à l’heure, l’un de vous monte la garde à l’intérieur de l’immeuble. Les locataires doivent se coucher de bonne heure. Que Jussieu, par exemple, s’installe sur le palier, dès que les allées et venues auront cessé. Il peut avertir la concierge en la priant de se taire.

— Bien, patron.

— Rappelle-moi quand même d’ici deux heures.

— Si le bistrot est encore ouvert.

— Sinon, il est possible que je passe par là.

Il n’y avait pas d’arme dans l’appartement, soit, mais l’assassin de Léontine Faverges ne s’était-il pas servi d’un couteau, qu’on n’avait d’ailleurs pas retrouvé ? Un couteau très aiguisé, affirmaient les experts, qui pensaient que c’était probablement un couteau de boucher.

On avait questionné tous les couteliers, tous les quincailliers de Paris et, bien entendu, cela n’avait rien donné.

En définitive, on se savait rien, sinon qu’une femme et qu’une petite fille étaient mortes, qu’un certain complet bleu qui portait des taches de sang appartenait à Gaston Meurant et que la femme de celui-ci, à l’époque du crime, retrouvait plusieurs fois par semaine un amant dans un meublé de la rue Victor-Massé.

C’était tout. Faute de preuves, les jurés venaient d’acquitter l’encadreur.

S’ils ne pouvaient pas affirmer qu’il était coupable, ils ne pouvaient pas non plus affirmer son innocence.


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