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Simenon, Georges - Maigret aux assises

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Simenon, Georges - Maigret aux assises
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Maigret aux assises
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Описание книги "Maigret aux assises"

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Il avait appris son métier de son mieux, un métier délicat, qui demandait du goût et de la minutie, et on pouvait penser que le jour où il s’était installé à son compte, fût-ce au fond d’une cour, il avait éprouvé la satisfaction d’avoir surmonté l’obstacle le plus difficile.

Était-ce sa timidité, ou sa prudence, la peur de se tromper, qui l’avaient tenu longtemps éloigné des femmes ? Au cours de ses interrogatoires, il avait avoué à Maigret que, jusqu’à sa rencontre avec Ginette, il s’était contenté de peu, du minimum, de contacts furtifs qui lui paraissaient honteux, sauf pour une liaison qu’il avait eue, vers dix-huit ans, avec une femme beaucoup plus âgée que lui et qui n’avait duré que quelques semaines.

Le jour où, rougissant, il avait enfin demandé à une femme de l’épouser, il avait largement dépassé la trentaine et le sort voulait que ce soit une fille qui, quelques mois plus tard, alors qu’il attendait impatiemment l’annonce d’une future naissance, lui avouait qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant.

Il ne s’était pas révolté. Il avait accepté, comme il acceptait qu’elle soit si différente de la compagne dont il avait rêvé.

Ils formaient un couple malgré tout. Il n’était plus seul, même s’il n’y avait pas toujours de la lumière à la fenêtre quand il rentrait le soir, si c’était lui, souvent, qui devait préparer le dîner et si, après, ils n’avaient rien à se dire.

Son rêve, à elle, était de vivre au milieu des allées et venues d’un restaurant dont elle serait la patronne et il avait cédé, sans illusions, sachant bien que l’expérience ne pouvait se solder que par un échec.

Puis, sans montrer d’amertume, il était retourné à son atelier et à ses cadres, obligé, de temps en temps, d’aller demander de l’aide à sa tante.

Pendant ces années de vie conjugale, pas plus que pendant celles qui avaient précédé, on ne décelait aucune colère, aucune impatience.

Il allait son chemin avec une douce obstination, courbant sa grosse tête rouge quand il le fallait, la redressant dès que le destin semblait lui être plus clément.

En somme, il avait bâti un petit monde à lui autour de son amour et il s’y raccrochait de toutes ses forces.

Cela n’expliquait-il pas la haine qui avait soudain durci ses yeux quand Maigret avait déposé, aux Assises, substituant une autre image à celle qu’il s’était faite de Ginette ?

Acquitté contre son gré, en quelque sorte, libéré à cause des soupçons qui pesaient désormais sur sa compagne, il n’en avait pas moins quitté le Palais de Justice avec elle et côte à côte ; sans se tenir par le bras, ils avaient regagné leur logement du boulevard de Charonne.

Il n’avait pourtant pas dormi dans leur lit. Deux fois, trois fois, elle était venue lui parler, s’efforçant peut-être de le tenter, mais elle avait fini par dormir seule tandis qu’il passait la plus grande partie de la nuit à veiller dans la salle à manger.

À ce moment, pourtant, il se débattait encore, s’obstinait à douter. Peut-être aurait-il été capable de retrouver la foi. Mais cela aurait-il été pour longtemps ? La vie aurait-elle pu recommencer comme avant ? N’aurait-il pas passé, avant la crise définitive, par une série d’alternatives douloureuses ?

Il était allé voir, seul, pas rasé, une façade d’hôtel. Pour se donner du courage, il avait bu trois cognacs. Il avait encore hésité à pénétrer sous la voûte glacée du quai des Orfèvres.

Maigret avait-il eu tort de lui parler brutalement, déclenchant le ressort qui se serait de toute façon déclenché tôt ou tard ?

Même s’il l’avait voulu, le commissaire n’aurait pu agir autrement. Meurant acquitté, Meurant non coupable, il y avait quelque part, en liberté, un homme qui avait égorgé Léontine Faverges et étouffé ensuite une petite fille de quatre ans, un tueur possédant assez de sang-froid et d’astuce pour envoyer un autre à sa place devant les tribunaux et qui avait été sur le point de réussir.

Maigret avait opéré à chaud, obligeant d’un seul coup Meurant à ouvrir les yeux, à regarder enfin la vérité en face, et c’était un autre homme qui était sorti de son bureau, un homme pour qui rien ne comptait plus désormais que son idée fixe.

Il était allé droit devant lui, ne sentant ni sa faim ni sa fatigue, passant d’un train dans un autre, incapable de s’arrêter avant d’arriver au but.

Soupçonnait-il que le commissaire avait établi un réseau de surveillance autour de lui, qu’on l’attendait au passage dans les gares et qu’il y avait sans cesse quelqu’un sur ses talons, peut-être pour intervenir au dernier moment ?

Il ne paraissait pas s’en préoccuper, persuadé que les astuces de la police ne pouvaient rien contre sa volonté.

Les coups de téléphone succédaient aux coups de téléphone, les rapports aux rapports. Lucas avait en vain épluché les petites annonces. La table d’écoute, qui guettait les appels éventuels de Ginette Meurant, toujours dans sa chambre de la rue Delambre, n’avait rien à signaler.

L’avocat Lamblin n’avait appelé ni le Midi, ni aucun numéro de l’interurbain.

À Toulon, Alfred Meurant, le frère, n’avait pas quitté les Eucalyptus et, de son côté, n’avait téléphoné à personne.

On se trouvait devant le vide, un vide au milieu duquel il n’y avait qu’un homme silencieux à s’agiter comme dans un rêve.

À onze heures quarante, Lapointe appelait de la gare de Lyon.

— Il vient d’arriver, patron. Il est en train de manger des sandwiches au buffet. Il a toujours sa mallette. C’est vous qui avez envoyé Neveu à la gare ?

— Oui. Pourquoi ?

— Je me demandais si vous désiriez qu’il prenne la relève. Neveu est au buffet aussi, tout près de Meurant.

— Ne t’inquiète pas de lui. Continue.

Un quart d’heure plus tard, c’était l’inspecteur Neveu qui rendait compte à son tour.

— C’est fait, patron. Je l’ai bousculé à la sortie. Il n’a rien remarqué. Il est armé. Un gros automatique, probablement un Smith et Wesson, dans la poche droite de son veston. On ne s’en aperçoit pas trop grâce à la gabardine.

— Il a quitté la gare ?

— Oui. Il est monté dans un autobus et j’ai vu Lapointe y monter derrière lui.

— Tu peux revenir.

Meurant n’était entré chez aucun armurier. C’était fatalement à Toulon qu’il s’était procuré l’automatique qui ne pouvait donc lui avoir été remis que par son frère.

Que s’était-il passé au juste entre les deux hommes, au premier étage de la curieuse pension de famille qui servait de rendez-vous aux mauvais garçons ?

Gaston Meurant savait maintenant que son frère, lui aussi, avait eu des relations intimes avec Ginette, et pourtant ce n’était pas pour cela qu’il était allé lui réclamer des comptes.

N’espérait-il pas, en se rendant à Toulon, obtenir des renseignements sur l’homme de petite taille, aux cheveux très bruns, qui, plusieurs fois par semaine, accompagnait sa femme rue Victor-Massé ?

Avait-il une raison de croire que son frère était au courant ? Et avait-il trouvé enfin ce qu’il cherchait, un nom, un indice que la police cherchait en vain, de son côté, depuis plusieurs mois ?

C’était possible. C’était probable, puisqu’il avait exigé que son frère lui remette une arme.

Si Alfred Meurant avait parlé, en tout cas, ce n’était pas par affection pour son frère. Avait-il eu peur ? Gaston l’avait-il menacé ? D’une révélation quelconque ? Ou d’avoir sa peau un jour ou l’autre ?

Maigret demandait Toulon, parvenait, non sans peine, à avoir le commissaire Blanc au bout du fil.

— C’est encore moi, mon vieux. Je m’excuse de tout le travail que je vous donne. On peut avoir besoin d’Alfred Meurant d’un moment à l’autre. Il n’est pas certain qu’on le trouvera le moment venu, car cela ne m’étonnerait pas que l’envie lui prenne de voyager. Jusqu’ici, je n’ai rien contre lui. Ne pourriez-vous pas le faire interpeller sous un prétexte plus ou moins plausible et le garder pendant quelques heures ?

— D’accord. Ce n’est pas difficile. Ces gens-là, j’ai toujours des questions à leur poser.

— Merci. Tâchez de savoir s’il possédait un automatique d’assez fort calibre et s’il est toujours dans sa chambre.

— Entendu. Rien de nouveau ?

— Pas encore.

Maigret faillit ajouter que cela ne tarderait plus. Il venait d’avertir sa femme qu’il ne rentrerait pas déjeuner et, répugnant à quitter son bureau, avait commandé des sandwiches à la brasserie Dauphine.

Il regrettait toujours de n’être pas dehors, à suivre en personne Gaston Meurant. Il fumait pipe sur pipe, impatient, regardant sans cesse l’appareil téléphonique. Le soleil brillait et les feuilles jaunissantes des arbres donnaient aux quais de la Seine un air de gaieté.

— C’est vous, patron ? Il faut que je fasse vite. Je suis à la gare de l’Est. Il a déposé sa mallette à la consigne et il vient de prendre un billet pour Chelles.

— En Seine-et-Marne ?

— Oui. L’omnibus part dans quelques minutes. Il vaut mieux que je file. Je suppose que je continue à le suivre ?

— Parbleu !

— Pas d’instructions particulières ?

Quelle idée Lapointe avait-il derrière la tête ? Avait-il soupçonné la raison de la présence de Neveu à la gare de Lyon ? Le commissaire grommela :

— Rien de spécial. Fais pour le mieux.

Il connaissait Chelles, à une vingtaine de kilomètres de Paris, au bord du canal et de la Marne. Il se souvenait d’une grosse usine de soude caustique devant laquelle on voyait toujours des péniches en chargement et, une fois qu’il passait dans la région le dimanche matin, il avait aperçu toute une flottille de canoës.

La température, en vingt-quatre heures avait changé, mais le responsable du chauffage dans les bureaux de la P. J. n’avait pas réglé la chaudière en conséquence, de sorte que la chaleur était étouffante.

Maigret mangeait un sandwich, debout devant la fenêtre, regardant vaguement la Seine. De temps en temps, il buvait une gorgée de bière, jetait un coup d’œil interrogateur au téléphone.

Le train, qui s’arrêtait à toutes les gares, devait mettre une demi-heure au moins, peut-être une heure, à atteindre Chelles.

L’inspecteur en faction rue Delambre appela le premier.

— Toujours la même chose, patron. Elle vient de sortir et elle déjeune dans le même restaurant, à la même table, comme si elle avait déjà ses habitudes.

Autant qu’il était possible de savoir, elle continuait à avoir le courage de ne pas entrer en contact avec son amant.

Était-ce lui qui lui avait donné, dès février, dès avant le double meurtre de la rue Manuel, des instructions en conséquence ? Avait-elle peur de lui ?

Des deux, lequel avait eu l’idée du coup de téléphone qui avait déclenché l’inculpation de Gaston Meurant ?

Celui-ci, au début, n’avait pas été soupçonné. C’était lui qui s’était présenté spontanément à la police et qui s’était fait connaître comme le neveu de Léontine Faverges, dont il venait d’apprendre la mort par les journaux.

On n’avait aucune raison de perquisitionner à son domicile.

Or, quelqu’un s’impatientait. Quelqu’un avait hâte de voir l’enquête prendre une direction déterminée.

Trois jours, quatre jours avaient passé avant le coup de téléphone anonyme révélant qu’on trouverait, dans une armoire du boulevard de Charonne, un certain complet bleu taché de sang.

Lapointe ne donnait toujours pas signe de vie. C’était Toulon qui appelait.

— Il est dans le bureau de mes inspecteurs. On lui pose quelques questions sans importance et on le gardera jusqu’à nouvel avis. On trouvera bien un prétexte. On a fouillé sa chambre, sans y découvrir d’arme. Cependant, mes hommes affirment qu’il avait l’habitude de porter un automatique, ce qui lui a même valu deux condamnations.

— Il en a subi d’autres ?

— Jamais rien de sérieux, à part des poursuites pour proxénétisme. Il est trop malin.

— Merci. À tout à l’heure. Je raccroche, car j’attends un appel important d’un instant à l’autre.

Il pénétra dans le bureau voisin où Janvier venait d’arriver.

— Tu ferais bien de te tenir prêt à partir et de t’assurer qu’il y a une voiture libre dans la cour.

Il commençait à s’en vouloir de n’avoir pas tout dit à Lapointe. Il se souvenait d’un film sur la Malaisie. On y voyait un indigène entrer soudain en état d’amok, c’est-à-dire saisi, d’une seconde à l’autre, d’une fureur sacrée et marchant droit devant lui, les pupilles dilatées, un kriss à la main, tuant tout sur son passage.

Gaston Meurant n’était pas malais ni en état d’amok. Néanmoins, depuis maintenant plus de vingt-quatre heures, ne suivait-il pas une idée fixe et n'était-il pas capable de se débarrasser de tout ce qui viendrait se dresser sur son chemin ?

Le téléphone, enfin. Maigret bondissait vers l'appareil.

— C'est toi, Lapointe ?

— Oui, patron.

— À Chelles ?

— Plus loin. Je ne sais pas au juste où je suis. Entre le canal et la Marne, à deux kilomètres de Chelles environ. Je n'en suis pas sûr, car nous avons suivi un chemin compliqué.

— Meurant paraissait connaître la route ?

— Il n'a rien demandé à personne. On a dû lui donner des indications précises. Il s'est arrêté de temps en temps pour reconnaître un carrefour et a fini par prendre un chemin de terre qui conduit au bord de la rivière. À l'intersection de ce chemin et de l'ancien chemin de halage, qui n'est plus qu'un sentier, il y a une auberge, d'où je vous téléphone. La patronne m'a prévenu que, l'hiver, elle ne sert pas à manger et ne loue pas de chambres. Son mari est le passeur d'eau. Meurant est passé devant la maison sans s'arrêter.

« À deux cents mètres en amont, on aperçoit une bicoque délabrée autour de laquelle des oies et des canards s'ébattent en liberté.

— C'est là que Meurant s'est rendu ?

— Il n'est pas entré. Il s'est adressé à une vieille femme qui lui a désigné d'un geste la rivière.

— Où est-il en ce moment ?

— Debout au bord de l'eau, adossé à un arbre. La vieille a plus de quatre-vingts ans. On l'appelle la Mère aux Oies. L'aubergiste prétend qu'elle est à moitié folle. Son nom est Joséphine Millard. Il y a longtemps que son mari est mort. Depuis, elle porte toujours la même robe noire et le bruit court dans le pays qu'elle ne l'enlève pas pour dormir. Quand elle a besoin de quelque chose, elle va au marché du samedi vendre une oie ou un canard.

— Elle a eu des enfants ?

— Cela remonte si loin que l'aubergiste ne s'en souvient, pas. Comme elle dit, c'était avant elle.

— C'est tout ?

— Non. Un homme vit chez elle.

— Régulièrement ?

— Depuis quelques mois, oui. Avant, il lui arrivait de disparaître pendant plusieurs jours

— Qu'est-ce qu'il fait ?

— Rien. Il coupe du bois. Il lit. Il pêche à la ligne. Il a rafistolé un vieux canot. Pour l'instant, il est occupé à pêcher. Je l'ai vu, de loin, dans le bateau amarré à des perches, au tournant de la Marne.


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